On the Road 

Jacques Charlier - Michaël Dans - Maen Florin-

Brecht Koelman- Sophie Langohr- Jacques Lizène -

Emilio Lopez Menchero - Jacqueline Mesmaeker -

Messieurs Delmotte - Benjamin Monti-

Valérie Sonnier - Herman van den Boom -

Raphaël Van Lerberghe - Willem Vermeersch -

Marie Zolamian

On the road galerie Nadja vilenne

HUMOUR ET CREATIVITE, UN ART EN MARCHE


Ils sont quatorze à se passer le mot, l'image, du plus sérieux ou plus conceptuel au plus absurde. Le tout dans un joyeux mélange, les participants à ce parcours, sorte de saute-mouton avec les conventions et us et coutumes de salon, s'arrogeant le droit sublime de n'en faire qu'à leμr tête. Loin de nous l'idée de faire un compte-rendu clinique de chaque participation. Ce qui n'aurait même le charme d'un inventaire à la Prévert, la diversité des talents en jeu méritant davantage une mise en sur orbite de quelques-uns d'entre eux. · Les meneurs, c'est bien connu, emmènent les autres dans leurs folles sarabandes et ne point parler de tous ne veut absolument pas dire que nous les sous-estimerions. Loin de là ! Si choisir, c'est hisser sur le pavois quelques irréguliers qui, pour nous, enlèvent la mise d'un parcours, aéré et réussi, dans un lieu qui sert à merveille les oeuvres -ni trop, ni trop peu, juste ce qu'il faut pour amadouer les regards et fertiliser les émotions ou, plus encore ici, rires et sourires - ne regrettons pas des mises à l'écart qui n'ont rien de la réprobation à peine voilée.

Prenons toutefois la peine de les citer tous en préalable. Ils prennent une part active à un ensemble qui a du chien et de la gueule. Les voici par ordre alphabétique : Jacques Chartier, Michaël Dans, Maen Florin, Brecht Koelman, Sophie Langohr, Jacques Lizène, Emilio Lopez-Menchero, Jacqueline Mesmaeker, Messieurs Delmotte, Benjamin Monti, Valérie Sonnier, Herman van den Boom, Raphaël Vanlerberghe, Marie Zolamian ... 14 et pas treize, ce qui aurait miné la sauce !

Avec ses Vidéos, de moins d'une minute la plupart du temps, Messieurs Delmotte (l'original et son double parfait) fait mieux qu'amuser. Ses partenaires en humour décalé - Jacques Lizène et Jacques Chartier -ont, paraît-il, vécu la soirée inaugurale en· pouffant de rire au vu et au su des pitreries de leur partenaire liégeois. Il faut dire que Delmotte -pardonnez-nous, Messieurs !-s'y connaît dans l'art de déboussoler les attendus, dans celui d'intriguer tout en déroutant, dans le jeu splendide du chat et de la souris reconverti en jeu de société davantage sans frime que déraison. Vous avez dit Messieurs! Regard lucide sur son environnement, Messieurs Delmotte déjante les consciences et ses pitreries (sans rire) vénitiennes - il y en a bien treize à la douzaine ! -sont un immense moment pour la mise en déroute des préjugés.

Jamais en reste, mine anonyme et arrogance subreptice, Jacques Charlier, nous ne vous le faisons pas dire, tutoie l'irrévérence avec la superbe des lanceurs de bombes qui se reconvertiraient en jongleurs de ballons (un match entre Chartier et Hazard vaudrait son pesant de pirouettes !). L'irrévérence de Jacques vaut son pesant de Tchantchès et la manne est loin de se tarir, Nanesse peut se tenir tranquille. Au pays du sirop et du péket, Charlier corse la sauce avec des impertinences qui nous déculottent à point nommé ... Ou nous chapeautent comme le Spirou qu'il demeure. De La route de l'art jonchée de ses myriades de têtes de mort (ses têtes de lard ?) aux soldes "à prix intéressants" (soldes des apôtres, de Duchamp à Warhol, de Buren à Koons), de ses détournements de textes de Pierre Dac aux originaux de son univers . persifleur, Chartier marque ses points sans ... sourciller.

Notre article ne pourrait les ingurgiter tous quand tous et toutes mériteraient d'être dévoilés. Il faut en finir, les limites d'un article nè souffrant point hélas les débordements! La tête, en céramique, de Soutine par Maen Florin frappe fort. Enfin, un mot, le dernier, pour épingler les petits tableaux toujours empreints de poésie et de magie de Marie Zolamian. Avec elle, la route de l'étoile ne se perd jamais


Roger-Pierre Turine dans La Libre Arts