OPENED IN A CUT OF FLESH
D'un lieu à l'autre, les œuvres se répondent. Un coq noir de Sumatra suspendu au plafond de la galerie Nadja Vilenne entre en relation avec une vitrine dans laquelle, sur la quatrième de couverture d'une revue, on peut voir l'actrice Delphine Seyrig, femme oiseau, vêtue d'une robe blanche bordée de plumes, les bras ouverts (comme les ailes) dans une scène du film d'Alain Resnais, 'L'année dernière à Marienbad’. Quelques mots manuscrits sont tracés à l'encre noire sur le papier rose : 'Opened in a Cut of Flesh'. Chez Objectif Exhibitions, une reproduction de peinture montre un coq blanc suspendu par une patte ; devant lui, dans une vitrine identique, on trouve la même revue et la même image, les mêmes mots, mais tracés à l'envers. (...)
Vertigineuse exposition, entre la légèreté de la pensée - sa vitesse, sa rapidité, son adresse - et la pesanteur de la condition humaine. C'est l'acte de créer qui cherche à dépasser cette condition humaine : le geste de la main qui avance sur la feuille avec le crayon ou sur la peau avec le couteau ('Opened in a Cut of Flesh'). Comme le fil d'un équilibriste, une ligne est sans cesse tendue d'une œuvre à l'autre. Cette tension concentre le risque, le moment, l’évitement ou la plongée dans le vide. Cette chute, c'est le passage d'un univers mental à la prosaïque gravité terrestre. Le fragile équilibre du funambule est sans cesse mis en danger et dans l'exposition de John Murphy cela passe par la délinéation, le trait. (...) Colette Dubois dans H.ART
John Murphy
Opened in a Cut of flesh, 2015
Stuffed Black Rooster, vitrine, book, variable dimensions
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