VOLIERE, 2024
Suchan Kinoshita installe Volière(2024), à la fois installation et dispositif performatif. La volière est habitée par quarante sept appeaux, ces sifflets qui permettent de parler aux animaux et en particulier aux oiseaux, instruments reproduisant le chant des oiseaux, les bruits d’insectes, le cris des animaux. Une magnifique collection d’objets d’une folle inventivité et soigneusement fabriqués à la main. Bon nombre sont comme des architectures habités par des sons potentiels, abrités dans l’architecture de la volière, elle-même posée dans l’espace de la galerie. Ces appeaux, tout comme l’enceinte acoustique qui surplombe la volière matérialisent le son, comme s’il s’agissait d’accorder une présence physique aux éléments acoustiques de l’exposition. Et ces sons que diffuse l’enceinte acoustique et qui occupent l’espace, ce sont ceux des appeaux dont Suchan Kinoshita se sert, non pour imiter la nature, mais pour créer quelques chose de nouveau, un potentiel d’une variabilité sans commune mesure, changeant et spéculatif, une partition inattendue, joyeuse et ludique. L’espace lui-même devient vivant et changeant.
A ceux-ci répondent les sons d’une autre œuvre installée à l’étage, Birdsong, une enceinte acoustique accrochée à un portant métallique, un dispositif auquel Suchan Kinoshita a donné le nom de Hanging About, ce que l’on peut tant traduire par accrocher que par flâner. Les sons, cette fois, sont des chants d’appeau qui ponctue un texte écrit et lu par l’artiste, des choses d’une singulière banalité, quitter sa maison sa maison, prendre la clé de sa voiture, utiliser le code de déverrouillage et non la clé elle-même, se rendre à la gare, se parquer à un endroit précis… Rien de bien épique, mais des choses faites ou à faire ce jour.