Benjamin Monti, (H)auteur·es d’enfance, maison de la culture de Tournai

Benjamin Monti participe a l’exposition collective (H)auteur·es d’enfance. Maison de la culture de Tournai, jusqu’au 28 décembre 2024

(H)auteur·es d’enfance invite à traverser les âges et les expériences de vie. Les artistes et leurs oeuvres y content l’enfance, la leur ou celle des sujets représentés, sous différents angles d’approche. Il·elles naviguent entre les âges et leurs expériences respectives.

Les dessins intitulés Early works, réalisés à l’âge de quatre ans, de l’incontournable Wim Delvoye y côtoient les photographies de l’anthropologue involontaire Norbert Ghisoland, les dessins prolifiques et inclassables de Catherine Versé ou Francis Goidts (réalisés vers l’âge de dix ans), les créations et collections de Benjamin Monti et les installations de Benjamin Demeyere.

Maison de la Culture de Tournai, Galerie de la maison Avenue des Frères Rimbaut 2
7500 Tournai, jusqu’au 28 décembre 2024

Valérie Sonnier, peindre, dessiner, filmer la vallée de la Loue, Mouthier-Haute-Pierre, les images

Invitée l’été dernier en résidence au Manoir, centre d’art et de villégiature à Mouthier-Haute-Pierre, implanté dans la Haute Vallée de la Loue, pays de Gustave Courbet, Valérie Sonnier y expose cet automne. Peindre, dessiner, filmer la vallée de la Loue, titre de l’exposition, rassemble trois artistes issus des Beaux-Arts de Paris, là où Valérie Sonnier enseigne le dessin morphologique. Tous trois sont donc partis sur les traces du Maître d’Ornans. Courbet, on le sait, s’est largement inspiré des paysages de son pays natal et plus particulièrement de cette vallée de la Loue, le ruisseau du Puits noir, la grotte Sarrazine, la roche Bottine et bien sûr la source de la Loue.

Au Manoir, Valérie Sonnier prend ses marques. Elle y rencontre d’abord le fantôme des lieux, c’est plus rassurant de se sentir accompagnée. Elle installe ensuite ses fantômes les plus familiers sur la cheminée, des fantasmagories finement installées dans des cadres dorés de style Napoléon III, celui-là même qui comptait remettre la légion d’honneur à Courbet, distinction que l’artiste, en républicain farouche, refusa tout de go dans une célèbre lettre ouverte. Il y a là, sur la cheminée, tout le petit monde de Victor Hugo, dont Valérie Sonnier a également fréquenté assidument le fantôme à Hauteville House, Gustave Courbet, son épouse, ses amis, ainsi que  Constance Quéniaux, oui, celle de l’Origine. Deux fantômes plus intimes de l’artiste se mêlent à la compagnie. Voici les lieux habités.

Valérie Sonnier dessine dès lors le manoir qui l’accueille et prend enfin de la distance, peignant les belvédères au loin, quatre fragments de paysages karstiques et panoramiques posés sur petits bois cirés. Plein jour, pleine lune, temps d’orage et songe d’une aurore boréale, Valérie Sonnier décline les atmosphères. Au passage, elle dessine sur papier comptable, un petit âne en bois sur roulettes portant sur son dos un célèbre camion rouge, celui-là même qui l’embarqua aux débuts de sa carrière d’artiste et même bien avant. Pour l’heure, l’âne s’appelle Gérôme, clin d’œil à Gustave. Quel âne ce Gérôme, n’est-ce-pas ? On connaît l’anecdote : Courbet appelait son âne Gérôme, pour le plaisir de dire : Gérôme est un âne., faisant ainsi allusion à Jean-Léon Gérôme, son contemporain, champion de l’académisme.

Enfin, Valérie Sonnier remonte la vallée de la Loue. Elle en ramène un petit film de six minutes, des plans serrés où l’eau, la roche, la végétation se mordorent rapidement. L’eau devient lave, la roche tellurique. Elle en ramène également un grand dessin de la source de la Loue que Courbet représenta maintes fois, la peignant sous tous ses angles, n’en retenant souvent que des éléments particuliers, comme un territoire initiatique qui ne manqua pas de provoquer bien des interprétations psychanalytiques.

Emilio Lopez-Menchero, Camarades ! Trying to be Lev & Iossif, les images (2)

En 2005, Emilio Lopez Menchero réincarnait Frida Kahlo. Presque 20 ans après, il rentre dans la peau de l’un des plus célèbres des amants de l’artiste mexicaine, Lev Davidovitch Bronstein, mieux connu sous le nom de Léon Trotsky. Et pour ne pas faire les choses à moitié, l’artiste tente également d’être Iossif Vissarionovitch Djougachvili, Joseph Staline. Une rivalité, un duel, un face à face entre l’intellectuel juif idéaliste et le brigand géorgien taciturne, entre le flamboyant champion du communisme universel et celui d’une URSS laboratoire politique. Tout a commencé, explique Emilio Lopez Menchero, lorsque j’ai ouvert un livre hérité de mon grand-père, qui lui aussi a été exilé, une traduction en espagnol de Staline, la biographie écrite par Trotski, son dernier ouvrage avant qu’il ne soit assassiné au Mexique par Ramon Mercader, stalinien catalan et agent du NKVD . Tenter d’être, le même jour, Lev Trotsky et Iossif Staline, tout cela a eu lieu l’été dernier, à l’invitation de Jordi Colomer,  à Agullana en Catalogne, lieu le plus emblématique du grand exode républicain et catalan de 1939. J’ai appris à danser la Sardana, une danse traditionnelle catalane où les danseurs en cercle se tiennent par la main. Je la danse au son de l’Internationale, explique Emilio Lopez Menchero. A Liège, dans le cadre de ART AU CENTRE, Emilio Lopez-Menchero expose les résultantes de cette performance, films et photographies. 

Aglaia Konrad, Art in stone, Fundació Catalunya La Pedrera, Barcelona

Aglaia Konrad participe à l’exposition Art in Stone, organisée par la Fundació Catalunya La Pedrera à Barcelona. Commissaire : Pénélope Curtis. 

ART IN STONE. 4 October 2024 – 2 February 2025

The exhibition will highlight the stone work of some of the most outstanding sculptors of the 20th century

Stone is transformed into a means of artistic expression in the new La Pedrera exhibition. ‘Art in stone’, organized by Fundació Catalunya La Pedrera and curated by Penelope Curtis, former director of Tate Britain and the Calouste Gulbenkian Museum, proposes a journey through modern sculpture, exploring the deep bond between artists and this material ancestral The exhibition, which can be visited from 4 October until February 2025, reveals how the stone has inspired generations of artists and is still a key element in contemporary art.

‘Art in stone’ gathers more than eighty works, including nearly fifty sculptures and thirty drawings and engravings. This selection represents a journey through the 20th century and presents us with a group of modern sculptors who, born between the end of the 19th century and the beginning of the 20th century, contributed decisively to transforming sculpture as we understand it today. World-renowned figures such as Hans Arp, Louise Bourgeois, Eduardo Chillida, Naum Gabo, Barbara Hepworth, Henry Moore, Isamu Noguchi and Jorge Oteiza are some of the artists who star in this exhibition. His work not only redefined the limits of what was considered sculpture, but opened up new avenues of artistic exploration, often parallel and with points of confluence.

The exhibition tour also includes contemporary artists who have continued to work with stone as the central material of their creations. Xavier Corberó, Stephen Cox, Luciano Fabro, Barry Flanagan, Cristina Iglesias, Anish Kapoor, Ettore Spalletti and Alison Wilding are some of the creators who, with their work, have managed to keep this dialogue with stone alive, reinterpreting its creative possibilities. In addition, the exhibition has a series of photographs by Aglaia Konrad, taken in the emblematic quarries of Carrara, where the stone takes on an almost mythical dimension due to its beauty and history. (Nora Barnach, in Bonart, 3 october 2024)

Barcelona (E), Art in Stone, Fundació Catalunya La Pedrera, du 4 octobre au 2 février 2025. Curator : Penelope Curtis.

Emilio Lopez-Menchero, Bocadillos et Theorie des Bulles

 Vient de paraître : Emilio Lopez Menchero, Théorie des Bulles, Editions de la Lettre Volée. 

Auto-engendrement, dédoublement et sérialisation, gommage, mais aussi, au-delà des procédés purement formels, engagement et prises de position : refus  du vieil humanisme, critique des dérèglements de la société industrielle, mise à nu des violences stéréotypées – tout cela se retrouve dans cette Théorie des bulles d’Emilio Lopez-Menchero qui  combine de manière simple et lisible – double gage· d’efficacité – les techniques les plus radicales pour dynamiser les traits essentiels du langage de la bande dessinée. Ce faisant, le livre en accroit aussi le potentiel critique. La théorie du titre ne signifie en rien quelque souhait de rester en marge de la pratique. Elle vise au contraire une façon de mieux construire des armes pour rebondir dans tes débats et enjeux de tous les jours. Telle quête conduit l’auteur vers l’essence de son médium – qui n’est nullement l’horizon ultime du travail créateur mais le tremplin que se donne Emilio Lopez-Menchero pour intervenir dans le monde plus large de l’art et, plus largement encore, de l’action sociale. L’essence en question est ce que le philosophe belge Henri Van Lier a nommé le multi cadre, terme aussi  simple que juste, à mille lieues des idées que l’on continue à se faire sur la bande dessinée.

Jan Baetens

Présentation de l’ouvrage à l’occasion du finissage de l’exposition Bocadillos, Paviijloen Etterbeek, Thibaultlaan 2, 1040 Etterbeek, ce samedi 16 novembre de 15 à 17h. 

Aglaia Konrad, Carrara & Shaping Stones, Montparnasse, Paris, RATP & Paris Photo, les images

Du 25 octobre 2024 au 6 janvier 2025, la RATP et Paris Photo mettent à l’honneur le travail de 7 photographes dans le grand couloir souterrain de Montparnasse, reliant la ligne 4 du métro aux lignes 6 et 13. Oeuvres de Claudia Andujar, Aglaia Konrad, Hiroyuki Takenouchi, Jonathan Llense, Viktoria Binschtok, Isabelle Wenzel et Christian Patterson.

Aglaia Konrad, Paris Photo, preview (2)

Aglaia Konrad, Carrara, 2010,
digital print on paper, 200 x 134 cm, pasted onto the wall
Aglaia Konrad, Carrara, 2010,
digital print on paper, 200 x 134 cm, pasted onto the wall

Carrara, 2010/11 

Un film et une série de photos consacrés à une carrière de marbre peuvent à première vue sembler atypiques dans l’oeuvre d’Aglaia Konrad. Mais pour l’artiste, la carrière de marbre de Carrare est précisément l’endroit où tout converge : sculpture, architecture, relation au paysage, histoire et actualité, ordre et chaos. De plus, le rapport entre architecture et sculpture n’est nulle part aussi évidente que dans ces carrières. L’histoire de l’architecture et l’histoire de l’art doivent en effet beaucoup au marbre extrait dans cet endroit. Il existe par ailleurs des liens visuels entre la carrière de marbre et l’architecture. Il n’est pas difficile de faire l’association entre les cathédrales et les voûtes découpées sur 30 mètres de haut. Les photos en noir et blanc ou couleurs et le film mettent l’accent sur les qualités sculpturales et abstraites. 

Aglaia Konrad compose ici un couple de deux images comme dans sa série Undecided Frames

A propos de Carrara, lire le texte de Angelika Stepken

Aglaia Konrad, Undecided Frames (Madrid, 2009), 2012,
digital prints mounted on archival carton, stamp, plexibox, 41 x 54 x 2 cm, 2012

Undecided Frames

Lorsqu’Aglaia Konrad cadre, elle photographie plusieurs fois le même élément. Les négatifs se ressemblent tous, et les différences entre les photos sont infimes. Pourtant, lors du développement, l’artiste doit faire des choix. Pour Undecided Frames, elle a choisi de ne pas décider et de présenter deux clichés côte à côte. Le public, quant à lui, est dès lors confronté à une subjectivité obligatoirement liée à une sélection et intrinsèque à la photographie. Face à deux photos quasi identiques présentées côte à côte, le spectateur est amené à redoubler d’attention. S’agit-il de deux images différentes ? Leur sujet est-il toujours le même ? Laquelle de ces images est vraie ? Undecided Frames nous confronte donc à   notre manière de regarder et à la façon dont la photographie crée une réalité. Le regard ne cesse de passer d’une image à l’autre. À la recherche des différences, et des similitudes. 

A propos des Undecided Frames, lire le texte 

Aglaia Konrad, Shaping Stone (Vienna, 2023),
digital print on paper, 220 x 135 cm, 2024

Shaping Stones

In Shaping Stones, Konrad juxtaposes found architecture with authored architecture, and modern with ancient. We see anonymous buildings in Lithuania, Mexico City, Hong Kong, and elsewhere-set alongside buildings by such well-known authors as Bloc, Gillet, Hans Hollein, Parent and Virilio, James Stirling and Fritz Wotruba. And we see as well ancient stone structures- in Avebury, Vienna, or Sardinia-juxtaposed to modern excavations of Carrara. This approach has much in common with that of inter-war modernism, as it forges links between the ancient and the modern, and asserts them through a democratization of the means: black-and-white photography and large-scale printing. The inside-out and back-to front quality of these photos, bath in terms of their indexical and their temporal nature, is shared with all engravings and lithographs, whether etched in metal or indeed drawn on stone. Konrad’s photography plays with notions of « original » and « index, » « nature » and « culture, » with the fact that the original « stone » cannot be dated and with its « social » shaping in the historic present. (…) (Penelope Curtis, From A to K)

A propos de la série Shaping Stones

Aglaia Konrad, CAT, 2024

C.A.T

Aglaia Konrad s’intéresse aux processus dits de « Rückbau » (construction à l’envers) qui traitent de la démolition comme un aspect inévitable du progrès. Le « Rückbau » en tant que processus sculptural ou filmique est une approche unique qui permet à l’artiste non seulement d’affirmer la démolition en tant que pratique architecturale étendue, mais aussi d’incorporer les débris physiques en tant que geste sculptural en relation avec l’image. I love Rückbau témoigne de la fascination qu’Aglaia Konrad porte aux engins de chantier.

A propos de I love Ruckbau

A propos de Demolition city