Archives mensuelles : novembre 2024

Aglaia Konrad, Carrara & Shaping Stones, Montparnasse, Paris, RATP & Paris Photo, les images

Du 25 octobre 2024 au 6 janvier 2025, la RATP et Paris Photo mettent à l’honneur le travail de 7 photographes dans le grand couloir souterrain de Montparnasse, reliant la ligne 4 du métro aux lignes 6 et 13. Oeuvres de Claudia Andujar, Aglaia Konrad, Hiroyuki Takenouchi, Jonathan Llense, Viktoria Binschtok, Isabelle Wenzel et Christian Patterson.

Aglaia Konrad, Paris Photo, preview (2)

Aglaia Konrad, Carrara, 2010,
digital print on paper, 200 x 134 cm, pasted onto the wall
Aglaia Konrad, Carrara, 2010,
digital print on paper, 200 x 134 cm, pasted onto the wall

Carrara, 2010/11 

Un film et une série de photos consacrés à une carrière de marbre peuvent à première vue sembler atypiques dans l’oeuvre d’Aglaia Konrad. Mais pour l’artiste, la carrière de marbre de Carrare est précisément l’endroit où tout converge : sculpture, architecture, relation au paysage, histoire et actualité, ordre et chaos. De plus, le rapport entre architecture et sculpture n’est nulle part aussi évidente que dans ces carrières. L’histoire de l’architecture et l’histoire de l’art doivent en effet beaucoup au marbre extrait dans cet endroit. Il existe par ailleurs des liens visuels entre la carrière de marbre et l’architecture. Il n’est pas difficile de faire l’association entre les cathédrales et les voûtes découpées sur 30 mètres de haut. Les photos en noir et blanc ou couleurs et le film mettent l’accent sur les qualités sculpturales et abstraites. 

Aglaia Konrad compose ici un couple de deux images comme dans sa série Undecided Frames

A propos de Carrara, lire le texte de Angelika Stepken

Aglaia Konrad, Undecided Frames (Madrid, 2009), 2012,
digital prints mounted on archival carton, stamp, plexibox, 41 x 54 x 2 cm, 2012

Undecided Frames

Lorsqu’Aglaia Konrad cadre, elle photographie plusieurs fois le même élément. Les négatifs se ressemblent tous, et les différences entre les photos sont infimes. Pourtant, lors du développement, l’artiste doit faire des choix. Pour Undecided Frames, elle a choisi de ne pas décider et de présenter deux clichés côte à côte. Le public, quant à lui, est dès lors confronté à une subjectivité obligatoirement liée à une sélection et intrinsèque à la photographie. Face à deux photos quasi identiques présentées côte à côte, le spectateur est amené à redoubler d’attention. S’agit-il de deux images différentes ? Leur sujet est-il toujours le même ? Laquelle de ces images est vraie ? Undecided Frames nous confronte donc à   notre manière de regarder et à la façon dont la photographie crée une réalité. Le regard ne cesse de passer d’une image à l’autre. À la recherche des différences, et des similitudes. 

A propos des Undecided Frames, lire le texte 

Aglaia Konrad, Shaping Stone (Vienna, 2023),
digital print on paper, 220 x 135 cm, 2024

Shaping Stones

In Shaping Stones, Konrad juxtaposes found architecture with authored architecture, and modern with ancient. We see anonymous buildings in Lithuania, Mexico City, Hong Kong, and elsewhere-set alongside buildings by such well-known authors as Bloc, Gillet, Hans Hollein, Parent and Virilio, James Stirling and Fritz Wotruba. And we see as well ancient stone structures- in Avebury, Vienna, or Sardinia-juxtaposed to modern excavations of Carrara. This approach has much in common with that of inter-war modernism, as it forges links between the ancient and the modern, and asserts them through a democratization of the means: black-and-white photography and large-scale printing. The inside-out and back-to front quality of these photos, bath in terms of their indexical and their temporal nature, is shared with all engravings and lithographs, whether etched in metal or indeed drawn on stone. Konrad’s photography plays with notions of « original » and « index, » « nature » and « culture, » with the fact that the original « stone » cannot be dated and with its « social » shaping in the historic present. (…) (Penelope Curtis, From A to K)

A propos de la série Shaping Stones

Aglaia Konrad, CAT, 2024

C.A.T

Aglaia Konrad s’intéresse aux processus dits de « Rückbau » (construction à l’envers) qui traitent de la démolition comme un aspect inévitable du progrès. Le « Rückbau » en tant que processus sculptural ou filmique est une approche unique qui permet à l’artiste non seulement d’affirmer la démolition en tant que pratique architecturale étendue, mais aussi d’incorporer les débris physiques en tant que geste sculptural en relation avec l’image. I love Rückbau témoigne de la fascination qu’Aglaia Konrad porte aux engins de chantier.

A propos de I love Ruckbau

A propos de Demolition city

Aglaia Konrad, Projekt : Skulptur for PRISMES, Paris-Photo, preview (1)

La participation de la galerie à Paris Photo s’inscrit dans les projets PRISMES de la foire. Prismes propose une immersion dans des œuvres monumentales qu’ils s’agisse de séries exceptionnelles ou d’installations immersives. Aglaia Konrad a choisi de d’exposer Projekt : Skulptur, une installation qui teste les frontières entre photographie, architecture et sculpture. 

The gallery’s participation in Paris Photo is part of the fair’s PRISMES projects. Prismes offers an opportunity to immerse oneself in monumental works, whether exceptional series or immersive installations. Aglaia Konrad has chosen to exhibit Projekt: Skulptur, an installation that tests the boundaries between photography, architecture and sculpture.

Les films et les photos d’Aglaia Konrad (1960, Salzbourg) ont pour sujet l’architecture et l’espace urbain. Les prises de vue aériennes, les vues de rues et les coupes angulaires de l’environnement bâti des villes métropolitaines soulignent l’impact physique et psychologique des façades principalement modernistes, des immeubles d’habitation en béton, des quartiers périphériques, des chantiers navals et des non-espaces génériques tels que les aéroports, les routes et d’autres infrastructures. Ses observations minutieuses de la métropole vide exposent simultanément les couches économiques, historiques et sociales d’une société mondialisée. Une grande partie de son œuvre consiste en des installations in situ de tirages photographiques à grande échelle collés directement sur du verre ou des murs, créant ainsi une tension entre les espaces décrits dans ses images photographiques et l’espace physique de l’architecture de l’exposition – une stratégie qui est au cœur de sa pratique artistique. La géométrie monumentale de ses montages, de ses grilles et de ses interventions spatiales amplifie en outre la nature abstraite de ses photos. Chaque présentation, que ce soit dans un espace d’exposition ou dans l’un de ses livres d’artiste, réinterprète des sélections de ses prodigieuses archives, témoignant d’un amour pour les listes systématiques et les collections, en particulier pour l’alphabet et les atlas. Ces photographies, prises par Aglaia Konrad entre 2010 et 2017 dans des musées à travers l’Europe, partagent un intérêt pour l’« architecture sculpturale ». L’attention qu’elle porte à la présentation spatiale de la sculpture lui permet de faire un choix subjectif illimité.  (catalogue Gent (B), The Photographic I – Other Pictures)

The films and photos of Aglaia Konrad (1960, Salzburg) take architecture and the urban space as their subject matter. Aerial shots, street views and angular cut-outs of the built environment in metropolitan cities emphasize the physical and psychological impact of mostly modernist façades, concrete housing blocks, peripheral neighbourhoods, shipyards and generic non-spaces such as airports, roadways and other infrastructure. Her keen observations of the empty metropolis simultaneously expose the economic, historical and social layers of a globalized society. A major part of her oeuvre consists of in situ installations of large-scale photographic prints stuck directly onto glass or walls, thus creating tension between the spaces depicted in her photographic images and the physical space of the exhibition architecture – a strategy that lies at the heart of her artistic practice. The monumental geometry of her montages, grids and spatial interventions, moreover, amplifies the abstract nature of her photo stills. Every presentation, whether in an exhibition space or in one of her artists’ books, reinterprets selections from her prodigious archive, displaying a love of systematic lists and collections, particularly for the alphabet and atlases. These photographs,  taken by Aglaia Konrad between 2010 and 2017 in museums throughout Europe, share an interest in ‘sculptural architecture’. Her focus on the spatial display of sculpture allowed for an unrestricted subjective choice.  (catalogue Gent (B), The Photographic I – Other Pictures)

Aglaia Konrad a rassemblé dans la publication Schaubuch Skulptur (Looking at sculpture) un ensemble de photographies de sculptures faites entre 2010 et 2017 dans un certain nombre de musées européens. Aglaia Konrad se concentre ici sur la présentation spatiale de la sculpture. Cette approche lui permet, ainsi qu’au spectateur, de lire ces scènes et les objets représentés avec une liberté illimitée en termes d’interprétation subjective. (Roma Publications et MONOLITH production, 2017)

In the publication Schaubuch Skulptur (Looking at sculpture), Aglaia Konrad has brought together a collection of photographs of sculptures made between 2010 and 2017 in a number of European museums. Here, Aglaia Konrad focuses on the spatial presentation of sculpture. This approach allows her, and the viewer, to read these scenes and the objects represented with unlimited freedom in terms of subjective interpretation. (Roma Publications and MONOLITH production, 2017)

Le solo show d’Aglaia Konrad s’inscrit dans le parcours ELLES x PARIS PHOTOS, un programme dédié aux femmes photographes, soutenu par le ministère de la Culture et le groupe Kering. Le parcours Elles × Paris Photo, qui met à l’honneur le travail de femmes photographes, est cette année curaté par Raphaëlle Stopin, directrice du Centre photographique Rouen Normandie et ancienne directrice du festival de Hyères. Dans ce parcours, quatre galeries ont été distinguées et soutenues par Kering, dont la galerie Nadja Vilenne.

Aglaia Konrad’s solo show is part of ELLES x PARIS PHOTOS, a programme dedicated to women photographers, supported by the French Ministry of Culture and the Kering Group. The Elles × Paris Photo programme, which showcases the work of women photographers, is curated this year by Raphaëlle Stopin, director of the Centre photographique Rouen Normandie and former director of the Hyères festival. Four galleries, including Nadja Vilenne, have been singled out for support by Kering.