Archives mensuelles : avril 2015

Marie Zolamian, Fondation Bolly Charlier, galerie Juvénal, Huy

Marie Zolamian participe à l’exposition des nominés au Prix de la Fondation Bolly Charlier, cru 2015
Avec : Stephane Balleux, Olivier Cornil, Dominique Castronovo et Bernard Secondini, Sébastien Plevoets, Laurent Impeduglia, Sophie Legros, Marie Zolamian, Elodie Moreau et Marcel Berlanger

Vernissage et proclamation ce vendredi 10 avril de 19 à 21h. Exposition accessible du samedi 11 avril au dimanche 10 mai 2015.

Marie Zolamian

Marie Zolamian

Marie Zolamian

Marie Zolamian
Between Fantasy and Denial, 2012
Vidéo PAL, son, couleurs, 00:24:56

Dans la tasse de verre posée devant la fenêtre, il y a de l’or liquide. A travers le scintillement des paillettes qui composent le fluide précieux, on peut observer le coucher du soleil sur Birzeit. Les variations de la lumière déclinent toutes les couleurs de l’or et donnent au reflet qui se prolonge sur le rebord de la fenêtre tantôt des accents aigus, comme un fragment de soleil acéré, tantôt l’apparence d’une simple trace qui cherche à se fondre dans la surface. ‘Between fantasy and denial’, le titre de cette vidéo, provient d’une phrase repérée à Birzeit et qui circule dans plusieurs villages palestiniens. La pièce réfère directement aux citernes d’eau qui se trouvent sur les toits de Cisjordanie. Ces cylindres noirs et massifs évoquent des éléments inquiétants : insectes géants, armes étranges ou explosifs. Ils contiennent de l’eau, un bien précieux dans les pays du Moyen-Orient et dont le contrôle est un enjeu géostratégique important du conflit israélo-palestinien. Figurer ces citernes comme une tasse de liqueur flamboyante dans laquelle le regard plonge avec une délectation certaine, y loger le crépuscule qui porte toujours en lui la promesse que demain sera un autre jour, tient tout autant du fantasme que de la volonté de renverser le cours des choses.

Marie Zolamian

Marie Zolamian
À servir, 2013
Gouache sur papier, 21 x 13.5 cm

Comme dans un continuum, Marie Zolamian complète ici le dispositif mis en place d’une lente procession de femmes, esquisses sur papier inspirées de miniatures orientales et persanes. Elles sont prêtresses et servantes, évoquent à la fois le don, l’altérité, l’ivresse des sens et la soumission. Il fut question de l’huile et de l’eau ; toutes, cette fois, font l’éloge et l’offrande du vin, ce rituel séculaire, qui tout comme ceux qui concernent l’eau lustrale, se situe au carrefour des cultures et des civilisations. Je repense au poème mystique d’Ibn Al Fâridh, cet auteur du treizième siècle, à ces célèbres vers d’ «Al-Khamriya» : «Prends-le pur, ce vin, ou ne le mêle qu’à la salive du Bien-Aimé ; tout autre mélange serait coupable…». Et devant l’or liquide de la tasse en verre de Birzeit, le coeur du poème mystique résonne singulièrement : « Notre verre, écrit Ibn Al Ffâridh, était sa pleine lune, lui, il est un soleil ; un croissant le fait circuler. Que d’étoiles resplendissent au fond du verre quand on s’en abreuve».

Marie Zolamian

Marie Zolamian
À servir, 2013
Gouache sur papier, 21 x 13.5 cm

Marie Zolamian

Marie Zolamian
À servir, 2013
Gouache sur papier, 21 x 13.5 cm

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Jacqueline Mesmaeker, Jorge Semprun, Rectangle, les images (1)

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Bonsoir Jacqueline,
C’est bien Jorge, le père de Jaime, que vous évoquiez dans votre image. C’est bien lui aussi qui fuit l’Espagne de Franco, connu et écrivit sur les camps, s’engagea au Parti Communiste Espagnol exilé, et fut scénariste de Costa Gavras et Alain Resnais.
Et c’est bien son fils, Jaime qui fut lié à l’internationale situationniste. La confusion vient sûrement du fait qu’ils sont morts à un an d’intervalle, le fils en 2010 et le père en 2011.
Belle soirée!
Cédric

Cher Cédric,
Il me semble que j’ai intuitivement choisi de nommer Semprún, que je n’avais pas lu, mais dont le nom évoquait des films montrés dans les années 60 / 70… une période riche de nouvelles vibrations et d’enthousiasme, d’idéal aussi. Nous allions voir “Z”, “La guerre est finie” et tous les films dont il était le scénariste, dénonçant les dictatures de l’époque. Et puis au fil du temps, on n’entendait plus ce nom et les films passaient dans les collections des cinémathèques.
En 2014, par 2 fois, venant de la radio, j’entends ce nom et des éloges. Cette réminiscence “a fait mouche” et j’ai voulu en savoir plus. Votre projet de calicot était idéal pour que nous en sachions tous plus. Ceci est un réflexe d’enseignement et de partage. Intriguer pour chercher: Non, ce n’est pas une vedette de foot !
C’est un homme de la discrétion tout en élégance et humanité, un observateur agacé ou amusé. Il écrit des passages très tendres de la naiveté, ancienne bourgeoisie, de son père complètement hors du temps; cela provoque le rire; Il parle de son séjour à La Haye, des casquettes des douaniers belges qui font de l’excès de zèle………….
En vous souhaitant bonne nuit.
Jacqueline

Jacqueline Mesmaeker

I’m a foot fan 1979 2009
Réalisation : Jacqueline Mesmaeker
Prise de vue : Jacqueline Mesmaeker
Montage : Reggy Timmermans, Philippe Van Cutsem
Playfellows : Vincent Baudoux, Jean Glibert, Olivier Goossens Bara, Marc­Henri Wajnberg, Konstantinos Zeppos.
​No balloon​
7’44, super 8 numérisé, couleurs, sans son.

(photographies Xavier Pauwels)

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« Noir chantilly », La châtaigneraie Flémalle, revue de presse

Audrey Frugier

Audrey Frugier, Desesperate Housewives, balai, pampilles en verre 2014

Lu dans H.ART à propos de « Noir Chantilly », exposition à laquelle participent Sophie Langohr, Marie Zolamian, Audrey Frugier et Rachel Laurent :

HART

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Jacqueline Mesmaeker, Mythologie du Naufrage (8)

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
Mer, 1978
Aquarelle et crayon sur papier, collée sur papier sulfurisé, 63 x 48,5 cm

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
Mer, 1978
Aquarelle sur papier, collée sur papier sulfurisé, 63 x 48,5 cm

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
Mer, 1978
Aquarelle sur papier, collée sur papier sulfurisé, 63 x 48,5 cm

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
Mer, 1978
Aquarelle sur papier, collée sur papier sulfurisé, 63 x 48,5 cm

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Jacques Lizène, The importance of Being, Museo de Bella Artes de Cuba

Jacques Lizène

Jacques Lizène, Le Perçu et le non perçu

[…] Lizène used the medium of photography to supply either a commentary on, or subversion of, traditional genres such as portraiture, still life, or street photography. He realized this through the notion of the mediocre, an approach that is in line with contemporary photo conceptual art as analyzed by Jeff Wall in his classic essay, ‘Marks of Indifference: Aspects of Photography in, or as, Conceptual Art ‘ (1995). Lizène, however, went further than his contemporaries. Not only is his work- certainly his photographic work- characterized by a certain ‘deskilling’ and ‘visual banality,’ to use Wall’s terms, he also identified him self as the ultimate mediocre artist. In 1970 he defined him self as the ‘Minor, late mid -twentieth-century Master of Liege, Artist of the Mediocre and Unimportant‘. In essence, Lizène used mediocrity as a means to claim the artistic value of an object or an idea that is not typically considered as praiseworthy. With this strategy of mediocrity – a deliberate refusal to make ‘high art’ – Lizène, in fact, continued the Surrealist methodology that had been most ‘purely’ adopted by Marcel Mariën.

In 1972 and 1973 Jacques Lizène created a series of photographic works entitled the Perceived and the Not-Perceived [Le Perçu et le Non Perçu] in which the photographic mechanism is shown, analyzed, and questioned in a light, humorous way. The series starts with a selfportrait entitled the Minor Master from Liege Pressing his Nose against the Surface of the Photograph. In ‘The Quick and Incomplete Autobiography, by Lizène Himself’ (1990) the artist asserted that ‘the surface of the photo was actually a window’ and thus, he qualified the image as ‘a mediocre joke ‘ This silly statement, nevertheless, makes the viewer conscious of the camera lens as a screen that separates the photograph from reality. Lizène’s remark also reminds the viewer of the fact that what is shown is not reality but an (indexical) image of reality.

Most of the other works that are part of the series the Perceived and the Not Perceived were based upon the idea of reproducibility, a fundamental characteristic of the photographic medium. In each work a series of photographs – with exactly or nearly the same images -is combined with a caption suggesting that the images differ but in a way that is ‘unperceivable.’ One of the works included in the series is: In the second photo the black sock worn on the subjects right foot is worn on the subjects left foot in the first photo, whereas in the third photo the subject wears two completely different socks.
In this series the photographs alone cannot make the meaning of the artwork clear; words are required, therefore, in order to communicate the content that the artist intended. The combination of a series of images and a text in the form of a caption is a strategy that is often used within the discourse of Conceptual art. Take, for example, John Baldessari’s The Back of All the Trucks Passed While Driving from Los Angeles to Santa Barbara, California, Sunday 20 January 1963, which consists of picture s of, indeed, the back of trucks. The caption of this work (drily) describes what is seen in the pictures. By contrast, Lizène’s works that form the series The Perceived and the Not-Perceived challenge the relation between what is read and what is seen. This approach recalls the subverted image-text relation found in the work of Rene Magritte, such as The Treachery of Images [La Trahison des Images] (1929). In addition, Lizène affirmed in an interview his appreciation for Magritte and especially ‘his particularly modern way of interrogating the image’. […] As a matter of fact, Lizène remarked ‘ [that] on August 28, 1990, he realized he was one of the inventors of the « comic conceptualism » of the early 1970s.’

Liesbeth Decan, Conceptual Art and Surrealism: an Exceptional, Belgian Liaison in
Mieke Beyen (dir), Minor Photography. Connecting Deleuze and Guattari to Photography Theory, Lieven Gevaert Series, Leuven University Press, 2014.

Jacques Lizène

Jacques Lizène
Le deuxième portrait photographique est celui d’un postier…
Le troisième portrait photographique est peut-être aussi celui d’un postier… La quatrième photographie est le portrait d’un policier… La cinquième photographie est peut-être aussi le portrait d’un policier… Peut-être le troisième photographique est-il aussi le portrait d’un policier… Peut-être la quatrième photographie n’est-elle que le portrait d’un postier…
La deuxième photographie n’est finalement peut-être pas le portrait d’un postier ; pas plus que les sixième, septième, huitième qui sont peut-être toutes des portraits de policiers (aie aie aie !).Sans aucun doute, la première photographie n’est ni le portrait d’un postier, ni celui d’un policier. Le perçu non perçu, 1973, 8 photographie N.B, tirage argentique, texte imprimé, 65 x 50 cm. 1973 – 2011

Jacques Lizène

Jacques Lizène
Entre une de ces prises de vues, un cheveu a été enlevé à la chevelure de la jeune personne photographiée. Le perçu et le non perçu, 1973. Le perçu et le non perçu, 1973, 6 photographie N.B, tirages argentiques, texte imprimé, cheveu. 40 x 30 cm. 1973-2011.

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Jacqueline Mesmaeker, Mythologie du naufrage (7)

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
Mer, 1978
Aquarelle sur papier, collée sur papier sulfurisé, 63 x 48,5 cm

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
Mer, 1978
Aquarelle et collage sur papier, collée sur papier sulfurisé, 63 x 48,5 cm

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
Mer, 1978
Aquarelle sur papier, collée sur papier sulfurisé, 63 x 48,5 cm

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
Mer, 1978
Aquarelle et crayon sur papier, collée sur papier sulfurisé, 63 x 48,5 cm

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Benjamin Monti, Le Grand Large, Mons 2015, preview

Benjamin Monti

Un étrange rituel débute ce 4 avril 2015 devant l’Hôtel de Ville de Mons, en préalable à l’exposition urbaine « Le Grand Large, Territoire de la Pensée » qui sera inaugurée le 20 juin 2015, en divers lieux, à Mons et sur le site du Grand Large.
C’est au son d’un sifflet de marin que 3 levers de drapeaux hebdomadaires y sont organisés les lundi, mercredi et vendredi à 9h30 par une équipe de 2 personnes de la Gestion Centre Ville. 24 drapeaux originaux créés spécialement pour Mons 2015 par des artistes belges et internationaux y seront présentés progressivement. Le drapeau de Benjamin Monti inaugure la série et sera hissé du 4 au 8 avril. Ceux d’Emilio Lopez-Menchero et de Jacques Lizène le seront du 11 au 18 mai, celui de Walter Swennen du 5 au 12 juin. Production Bruno Robbe et Daniel Dutrieux.

Benjamin Monti

Sans titre (de la série Marie Delex)
encre de chine sur papier, 21 x 29,7 cm, 2012

Benjamin Monti

Sans titre
Encre de chine sur papier « Perspecta », papier millimétré bicolore pour dessin en perspective, 21 x 29,7 cm, 2010

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Jacques Charlier, The importance of Being, Museo de Bella Artes de Cuba

Jacques Charlier

C’est en 1975 que Jacques Charlier dessine et publie ses premiers Sexes d’Artistes. Panamarenko est bien doté, il a le zizi aussi gros qu’une montgolfière, celui de Boltanski a la forme d’une tétine, souvenir, souvenir. Ben Vautier est affublé d’un décamètre, question d’ego sans doute. Le sexe de Daniel Buren mesure 8,7 cm. Christo sort couvert, la chose est évidemment emballée. Voilà le microphone de Ian Wilson, le pistolet à eau de Claes Oldenburg. Le zoom de Douglas Huebler a la goutte, tout comme le pinceau numéro cinquante de Niele Toroni, Gilbert & Georges ont deux mignons zizis jumeaux et partagent les mêmes bourses. « Zensur ! » pour le pénis de Hans Haacke, non vous ne le verrez pas. Le gland rieur et monté sur ressort d’Andy Warhol surgit de sa boîte à surprise. Quant au sexe de Lawrence Weiner, il peut être : 1. Saisi par l’artiste. 2. Coincé par quelqu’un d’autre. 3. Pas manipulé du tout. Joli statement conceptuel, tout comme l’est la définition du sexe de Joseph Kosuth.

Ces Sexes d’artistes sont un abrégé d’actualité artistique, l’observation des pratiques d’avant-garde, des traits saillants de caractère. C’est l’universelle leçon de la caricature et du portrait de charge. Ces dessins sont grivois, dans le sens où l’entend Freud, ils agissent comme autant de « mots d’esprit qui dénudent» (entblössenden Witz). L’ensemble tient de la chronique d’une époque et témoigne d’un sens aigu de l’observation du monde de l’art, il révèle d’une saine relativité entretenue par rapport aux discours théoriques en vogue, par rapport au marché, à ses acteurs, à ses gourous. En fait Charlier ne se distancie pas de ce qu’il observe, il démonte les systèmes et met le doigt dessus, en commençant par pointer le doigt sur lui-même. Activiste non exalté, satiriste du concept, caméléon du style, Charlier use de la parodie et du calembour avec une lucidité singulière. Pratiquant la caricature depuis 1969, il poursuit et s’approprie une tradition, celle des Salons Comiques du 19e siècle, ces salons pour rire de l’art, qui fleurissent dans la presse et qui mêlent souvent aux charges contre les œuvres elles-mêmes, des scènes de genre mettant en scène le jury du Salon, le public mondain des vernissages et les artistes eux-mêmes. Ces salons pour rire participèrent de près à la fortune critique des tableaux comme ils constituèrent un terrain d’expérimentation privilégié pour les pratiques de dérision, voire d’autodérision, qui se sont développées dès la fin du 19e siècle, notamment avec les Incohérents, plus tard le dadaïsme et ses multiples avatars.

En 2009, Charlier a remis en chantier ses sexes d’artistes. Il en dessine une centaine. L’abrégé d’actualité artistique se transforme en histoire de l’art illustrée, Un vrai panthéon ; rassemblant plusieurs générations d’artistes. L’enjeu, dès lors, est d’en être ou pas. La série sera censurée par la Biennale de Venise. Pierre Desproges avait bien raison : on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui. Qu’à cela ne tienne, Jacques Charlier tentera, en pirate de l’art, de libérer Venise d’une incroyable pudibonderie.

Voir tous les Sexes : ici

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