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Valerie Sonnier, In Search of Lost Time, Vancouver

Shannon Oksanen and Valerie Sonnier: In Search of Lost Time

UNIT/PITT Projects, Vancouver
September 7 to October 6, 2012

Opening reception and book launch, Friday September 14, 8pm
Curated by Myfanwy MacLeod.

UNIT/PITT Projects launches a new season of programming at 15 East Pender Street with an exhibition by Shannon Oksanen and French artist Valerie Sonnier, curated by Myfanwy MacLeod. This exhibition is accompanied by a three-volume publication, comprising artists’ books by Valerie Sonnier and Shannon Oksanen, and a critical volume by Myfanwy MacLeod. Join us on Friday, September 14 for the publication launch and opening reception. UNIT/PITT will also be open extended hours on the evening of Friday, September 7.

This exhibition explores various points of intersection between the works of these two artists. Oksanen’s work draws heavily on French film. From Robert Bresson’s Une Femme Douce to Albert Lamorisse’s The Red Balloon, these films frequently act as the basis for her paintings and inspiration for her own films that she frames within the context of craft-based practice. Her interest in craft and the handmade also extends to her painting and sculptural works. This is evident in her most recent sculptures shown at Union Gallery (London) earlier this year in her exhibition Sculptress. These sculptures pay homage to the sculptural works of Cy Twombly, Alexander Calder’s small playful works, Paul Klee’s puppets, and Franz West’s papier maché sculptures. Oksanen will be exhibiting new sculptural works.

Much of Valerie Sonnier’s work is also film-based. She has used a series of home movies from her own childhood to create drawings and paintings, as well as creating several 8mm films of her own using a child’s toy truck. Her drawings are akin to elaborate storyboards for films that illustrate an often strange and disturbing relationship between the little truck and several other vintage toys that Sonnier bought at a local flea market. Her most recent film, Pas sous la neige, will be shown for the first time in Vancouver. The film is set in an abandoned house that once belonged to Sonnier’s parents. It follows a pair of ghosts (her friends dressed up in sheets) as they move from room to room exploring the deserted space.
Putting on puppet shows, playing dress up or with toys are activities that belong to the realm of childhood. As adults, we often leave our imaginative play behind along with our childish fantasies. Through their work, Oksanen and Sonnier try to recuperate the child’s imagination and delight at the simple things in life. Here, the experience and memories of childhood are not forgotten but celebrated.

Shannon Oksanen (b.1967) lives and works in Vancouver. She obtained a degree in art history from the University of British Columbia in 1993. She has exhibited at the Contemporary Art Gallery, Vancouver; Vancouver Art Gallery, Vancouver; Charles H Scott Gallery, Vancouver; Union Gallery, London; 303 Gallery, New York; Seattle Art Museum, Seattle; Wattis Art Institute, San Francisco; and Fruitmarket Gallery, Edinburgh.

Valerie Sonnier (b.1967) lives and works in Paris. She obtained her Diploma from the Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris in 1993. She is a Professeur de dessin et de morphologie at the Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris. She has exhibited at the Grand Palais in Paris, Museum of Fine Arts in Taiwan, Taipei and the Musée des Beaux-Arts, Montréal.

Valerie Sonnier, Le Cahier des Morts Minuscules, Yellow Now

Le « Cahier des morts minuscules » paru il y a quelques mois chez Yellow Now est incontestablement la meilleure introduction qui soit à l’actuelle exposition, « Faire le photographe » que Valerie Sonnier propose à la galerie.

A bords perdus, et la perte prend ici tout son sens, il rassemble une série de dessins tracés en 1990 sur le papier ligné de vierges feuilles comptables, une série de dessins au crayon et cire sur papier, comme un story-board dont les protagonistes sont un petit camion rouge chargé de deux cruches à lait, une poupée, une mappemonde, un pistolet à eau, et un pantin  squelette, des jouets teintés d’une nostalgie transcendant celle que l’on peut avoir dans le souvenir de l’enfance. Dans les premières pages des Cahiers de Malte Laurids Brigge, précise l’éditeur en quatrième de couverture, Rainer Maria Rilke écrit : « On savait jadis (ou peut-être sentait-on) que l’on avait la mort en soi tel un noyau dans le fruit. Les enfants avaient une petite mort en eux, les adultes une grande. » C’est peut-être l’idée d’une échelle réduite de la mort qui a conduit Valérie Sonnier à réaliser ces séries de dessins, il y a maintenant un peu plus de vingt ans, pour l’éloigner, cette mort, la rendre moins terrifiante, jouer avec elle. Jouer, ce n’est pas autre chose que s’emparer d’un monde en modèle réduit pour s’en rendre maître. Or, seuls les jouets permettent d’appréhender le monde des adultes tout en s’en préservant.

L’ouvrage est introduit par Dominique Païni qui, voici peu, montrait le travail de Valérie Sonnier au musée des Beaux-Arts de Taiwan et par Bruno Girveau, chef du département du développement scientifique et culturel au Beaux-Arts de Paris. De ces deux contributions, je citerais volontiers les deux passages suivants :

« Et inutile d’insister sur l’ambivalence perverse des jouets, et particulièrement des poupées, comme déclencheurs des anamnèses dont le cinéma usa et abusa avec génie. Alfred Hitchcock utilisa dans Le Grand Alibi (1949) une poupée tachée de sang pour confondre le personnage interprété par Marlène Dietrich…
L’essentielle beauté de ce Cahier des morts minuscules réside dans une éclosion de réminiscences. Freud encore, dans le texte fameux déjà évoqué, en commentant l’Homme au sable tiré des Contes nocturnes d’Hoffmann, s’arrête sur la folie du héros Nathanaël qui s’exclame : « Petite poupée de bois, tourne ! ». Petit camion de bois, tourne à ton tour ! Ce jouet accomplit un tour du monde, entre naissance et mort, et en cela il évoque la destinée de certains de ces objets trouvés, qui sont détenteurs de secrets nous concernant. Incontestablement, ce camion en sait long sur celle qui le dépeint » (Dominique Païni).

Derrière leur apparente légèreté – derrière l’apparente légèreté des dessins de Valérie Sonnier –, les jouets sont d’une richesse symbolique et culturelle immense. Ils préparent à la vie de « grand » autant qu’ils permettent de s’en émanciper en éveillant notre imagination. C’est la raison pour laquelle il est si difficile de s’en séparer. Leur abandon est douloureux, car il signifie notre entrée dans l’âge adulte, fait d’amour et de rencontres, mais aussi de compétition, de responsabilités et au final, de néant. De même que le jouet est une réduction poétique du monde réel, le destin du petit camion laitier est la contraction mélancolique d’une vie humaine. Et ce cahier, dans la force d’une première idée, sans une parole, nous offre un poignant livre d’artiste. (Bruno Girveau)

Valérie Sonnier, LE CAHIER DES MORTS MINUSCULES



2011 
80 pages 
17 x 20 cm 18 euros – 978-2-87340-285-3. Disponible à la galerie.