Archives par étiquette : Sandrine Morgante
Art on Paper Brussels, les images
Art On Paper Brussels, Sandrine Morgante, preview
Sandrine Morgante, You Gold Serie, les images (2)
Sandrine Morgante, You Gold Serie, les images (1)
Sandrine Morgante, You Gold serie
D’une part, la claque de quelques slogans nous enjoignant à pratiquer la performance, la prouesse, la mobilisation totale des ressources individuelles et collectives, cette optimisation qui ne peut que nous amener à la réussite, au succès, au confort et à la richesse. Make it possible, Just do it, Think big, Get rich, do more, High Speed, The beginning of a New Aventure. D’autre part, une série d’entretiens, de conversations, que l’artiste a menés avec des hommes et des femmes souffrant de ce que l’on appelle communément le burnout. Sandrine Morgante investit le champ du syndrome d’épuisement professionnel, désigné par cet anglicisme [ˈbɝnaʊt], un syndrome qui combine une fatigue profonde, un désinvestissement de l’activité professionnelle, un sentiment d’échec et d’incompétence dans le travail, résultat d’un stress professionnel chronique : l’individu, ne parvenant pas à faire face aux exigences adaptatives de son environnement professionnel, voit son énergie, sa motivation et son estime de soi décliner. Dans cette nouvelle série de dessins, intitulée You Gold, Sandrine Morgante dessine littéralement le burnout, reprenant injonctions et confidences, slogans et récits de souffrances. Je suis tétanisée, j’arrive plus à bosser, toutes ces injonctions contradictoires qui vous tombent dessus, j’ai complètement péter les plomb, plus c’est dysfonctionnel et plus vous êtes embarquée dans cette espèce de folie, J’aimerais démissionner, j’en peux plus, j’étouffe, c’est moi qui n’ait pas réussi à gérer la pression… Graphiques performatifs, bulles, trous noirs, majuscules, polices tantôt dynamiques et séductives, tantôt hachées et désordonnées, cris ou murmures, la composition de ces dessins au format d’affiche traduit le choc des mots, la perte de soi, les déflagrations systémiques et toutes ces histoires individuelles.
Sandrine Morgante, You Gold Serie, Lichtekooi Art Center, Antwerpen, les images
Sandrine Morgante, You Gold, dessiner le burnout
D’une part, la claque de quelques slogans nous enjoignant à pratiquer la performance, la prouesse, la mobilisation totale des ressources individuelles et collectives, cette optimisation qui ne peut que nous amener à la réussite, au succès, au confort et à la richesse. Make it possible, Just do it, Think big, Get rich, do more, High Speed, The beginning of a New Aventure. D’autre part, une série d’entretiens, de conversations, que l’artiste a menés avec des hommes et des femmes souffrant de ce que l’on appelle communément le burnout. Sandrine Morgante investit le champ du syndrome d’épuisement professionnel, désigné par cet anglicisme [ˈbɝnaʊt], un syndrome qui combine une fatigue profonde, un désinvestissement de l’activité professionnelle, un sentiment d’échec et d’incompétence dans le travail, résultat d’un stress professionnel chronique : l’individu, ne parvenant pas à faire face aux exigences adaptatives de son environnement professionnel, voit son énergie, sa motivation et son estime de soi décliner.
Dans cette nouvelle série de dessins, intitulée You Gold, Sandrine Morgante dessine littéralement le burnout, reprenant injonctions et confidences, slogans et récits de souffrances. Je suis tétanisée, j’arrive plus à bosser, toutes ces injonctions contradictoires qui vous tombent dessus, j’ai complètement péter les plomb, plus c’est dysfonctionnel et plus vous êtes embarquée dans cette espèce de folie, J’aimerais démissionner, j’en peux plus, j’étouffe, c’est moi qui n’ait pas réussi à gérer la pression… Graphiques performatifs, bulles, trous noirs, majuscules, polices tantôt dynamiques et séductives, tantôt hachées et désordonnées, cris ou murmures, la composition de ces dessins au format d’affiche traduit le choc des mots, la perte de soi, les déflagrations systémiques et toutes ces histoires individuelles.
Sandrine Morgante, De overwinning van de mens op de dingen. Over sport, Lichtekooi, Antwerpen
Sandrine Morgante participe à l’exposition De overwinning van de mens op de dingen. Over sport. organisée par Nadia Bijl, Pepa De Maesschalck et Vedran Kopljar au Lichtekooi Artspace, à Anvers. Exposition du 13 mai au 24 juin 2023.
Avec des oeuvres de : Aline Bouvy, Denicolai & Provoost, Harun Farocki, Meschac Gaba, Ingeborg Lüscher, Sandrine Morgante, Thenjiwe Niki Nkosi, Shervin/e Sheikh Rezaei, Amber Vanluffelen, Jivan van der Ende, Benjamin Verhoeven, Gert Verhoeven and Ken Verhoeven.
Le communiqué de presse :
Pourquoi ces hommes ont-ils besoin d’attaquer ? Pourquoi les hommes sont-ils troublés par ce spectacle ? Pourquoi s’y engagent-ils si complètement ? Pourquoi ce combat inutile ? Qu’est-ce que le sport ? Qu’est-ce que les hommes mettent donc dans le sport ? Eux-mêmes, leur univers humain. Le sport est fait pour dire le contrat humain. (Roland Barthes, Qu’est-ce que le sport ?)
Le sport est une métaphore enrichissante de la condition humaine, des structures de pouvoir politique, des relations sociales, du monde de l’art … . Le sport exprime-t-il la « supériorité » de l’homme sur la résistance des choses (la nature, les animaux, la pesanteur, le temps…) ? La recherche de la victoire sur les choses ne conduit-elle pas à une objectivation – le « devenir chose » – des humains eux-mêmes ? Et quel est le bilan de cette lutte pour l’homme et son corps ? Dans le climat social actuel, dans l’Anthropocène, où cette victoire sur les choses suscite une certaine honte, y a-t-il encore de la place pour la victoire de l’humanité sur les choses ? Ces réflexions constituent le terrain de jeu de cette exposition collective.
A propos de la contribution de Sandrine Morgante :
L’œuvre de Sandrine Morgante (née en 1986 à Liège) est marquée par la prépondérance du langage, qu’il s’agisse d’un texte (manuscrit) ou d’un texte oral. Ses œuvres sont éminemment verbales. Elles présentent avant tout un élément linguistique : un dialogue, un texte littéraire, un témoignage ou les cogitations d’un insomniaque. La manière dont l’élément linguistique est présenté entraîne le spectateur et fait ressortir une réalité brute, psychosociale ou socioculturelle dans toute sa singularité.
Sandrine Morgante montre des dessins de sa nouvelle série You Gold, pour laquelle elle a mené plusieurs entretiens avec des personnes luttant contre le burn-out. Dans une série de dessins de la taille d’une affiche, elle mélange les paroles de ces personnes avec des slogans que l’on trouve dans la publicité. Le travail est un sport. Les travailleurs sont invités à aller à l’extrême, à chercher et à dépasser leurs limites physiques mais aussi mentales. Le travail, c’est du commerce. Les services publics comme les entreprises doivent être rentables. Elle considère donc que les slogans marketing qui sont envisagés comme des messages de motivation pour les travailleurs en burn-out sont pervers car ils individualisent un problème systémique.
Sandrine Morgante, Le Monde est Rond, Taalbarrière
Que veut dire apprendre une langue dans un contexte de conflit linguistique et de concurrence interrégionale ? Quel imaginaire ça développe et comment ça joue sur l’apprentissage (ou son impossibilité) d’une langue étrangère jugée ennemie ? La plasticienne bruxelloise Sandrine Morgante interroge dans son projet « Taalbarrière » la manière dont est vécu le conflit linguistique belge par des élèves de secondaire qui apprennent la langue de l’autre communauté. Après recueil de leur parole, elle recouvre des feuilles de cours de langue de la retranscription d’extraits de leurs témoignages mis en dessin. On y lit des stéréotypes communautaires (battus en brèche… ou pas), les blocages dans l’apprentissage et les récits personnels de chacun·e face à la culture de l’autre. Le tout dans des tournures de phrases créatives et poétiques, propres à celui ou celle qui tente une autre langue.
Une soixantaine de ces dessins sont exposés sur un alignement de tables de classe symbolisant la barrière linguistique. Ces écrits fragmentaires dessinés sur les copies en noir et blanc de manuels scolaires, mis bout à bout, racontent un aspect de la Belgique actuelle, tellement divisée. Elle rend visible des disparités sociales, économiques et culturelles de tout genre entre les régions du pays.
Recopier les paroles des élèves sur des pages de manuels scolaires n’est pas anodin. Face à l’attente d’un parler très standardisé induit par ces méthodes des cours de langue, les gribouillages en écriture automatique qui recouvrent la feuille de cours agissent comme pour juguler l’ennui. Et introduire vie et rêverie. Il s’agit de « révéler le hors cadre de la feuille, de montrer que la mauvaise réponse scolaire est peut-être aussi finalement la bonne réponse au niveau du sens et de la motivation à apprendre une langue ». Les paroles récoltées sont aussi mises en scène dans un montage audio serré de 55 minutes. Cette création sonore fait dialoguer virtuellement les deux communautés. On passe d’une langue à l’autre, avec ses erreurs révélatrices, ses bricolages et ses belles inventions. À écouter sur SoundCloud (Aurélien Berthier)