Archives de catégorie : Sandrine Morgante

Paréidolie Marseille, les images (1)

Sandrine Morgante imagine des procédés pour organiser et visualiser des informations par le biais du dessin, son médium premier et vecteur immédiat de la pensée. Elle se lance ainsi en 2015 dans l’étude exploratoire d’Infinite Jest, en anglais dans le texte. Un roman inclassable et complexe dans lequel l’auteur américain David Foster Wallace fait exploser tous les champs lexicaux et genres littéraires, toutes les règles et formes langagières. Une somme expérimentale où il est question d’addiction et de répétition pour dire un monde en déréliction et la dislocation des relations sociales dans un trop plein d’informations. Pour appréhender cette brique de mille pages (qu’elle n’a lue ni dans son intégralité ni de façon linéaire), Sandrine Morgante a opté pour une approche aléatoire et parcellaire. Elle a privilégié l’extrait pour traiter les données sur un mode obsessionnel et fragmentaire qui entre en résonance avec le roman, tant du point de vue de son signifié que de son signifiant. Ces morceaux choisis, elle leur a donné une forme visuelle, par le biais de fichiers numériques, d’animations sonores et graphiques, de dessins sur papier, d’une installation interactive. Selon une méthodologie ordonnée, elle invente des grilles analytiques et des index pour décortiquer le texte. (…)

WHERE WAS THE WOMAN WHO SAID SHE’D COME (“WWWWWSSC”) se compose d’un ensemble de grands dessins (crayon, feutre et correcteur sur texte imprimé) qui analysent le deuxième chapitre d’Infinite Jest, amorcé avec la phrase de l’intitulé (“Où était la femme qui avait dit qu’elle venait”). L’angoisse névrotique d’un personnage qui attend sa drogue est traduite par un long soliloque où les mots récursifs acquièrent une valeur générique qui convoque l’imaginaire collectif. Dans certains cas, le texte est tenu à distance, réduit à un rectangle grisé, autour duquel se déploie un espace de phantasmes stéréotypés, à l’instar de ces images dessinées (horloges, insectes), copiées sur les occurrences proposées par Google Images à la saisie de ces mots-clés. (…)

Plaçant le spectateur au cœur d’une constellation de signes, de données, de temps écoulé, ce travail monomaniaque et dense n’est pas sans évoquer celui de la conceptuelle allemande Hanne Darboven. Si ce n’est que Sandrine Morgante vit à l’ère du numérique, d’internet et de l’hyperlien illimité. Bienvenue dans l’infinie comédie de la polysémie…

Sandra Caltagirone (extraits d’un texte paru dans l’Art Même)

Dès le début des années 90, Lizène développe ses « Ahaharchitectures ». C’est évidemment le rire lizénien qui résonne ; ce pourrait aussi être une allusion pataphysique, tant ces projets sont des solutions imaginaires (bien que la ‘Pataphysique préfère Ha! Ha! à Ah !Ah!). Sur l’idée des Sculptures nulles de 1980, sur celle aussi de « Mettre sur roues n’importe quoi » ( 1974), Lizène conçoit des maisons aux styles composés et composites (Art syncrétique, 1964). Ce sont des sculptures pénétrables sur grosses roues d’avion, avec escaliers dépliants, en métal léger, plastique dur, plexiglas, dotées de panneaux solaires, de cheminées en forme de priape, de jardins suspendus, fontaines de fumée, écrans TV et écrans extra-plats en façade et bornes électroniques. Lizène résout ainsi une série de problématiques liées à la mobilité, à l’énergie, à la robotique domestique.

Paréidolie 2024, preview, Sandrine Morgante

WWWWWSSC (Where was the woman who said she’d come)

Sandrine Morgante imagine des procédés pour organiser et visualiser des informations par le biais du dessin, son médium premier et vecteur immédiat de la pensée. Elle se lance ainsi en 2015 dans l’étude exploratoire d’Infinite Jest, en anglais dans le texte. Un roman inclassable et complexe dans lequel l’auteur américain David Foster Wallace fait exploser tous les champs lexicaux et genres littéraires, toutes les règles et formes langagières. Une somme expérimentale où il est question d’addiction et de répétition pour dire un monde en déréliction et la dislocation des relations sociales dans un trop plein d’informations. Pour appréhender cette brique de mille pages (qu’elle n’a lue ni dans son intégralité ni de façon linéaire), Sandrine Morgante a opté pour une approche aléatoire et parcellaire. Elle a privilégié l’extrait pour traiter les données sur un mode obsessionnel et fragmentaire qui entre en résonance avec le roman, tant du point de vue de son signifié que de son signifiant. Ces morceaux choisis, elle leur a donné une forme visuelle, par le biais de fichiers numériques, d’animations sonores et graphiques, de dessins sur papier, d’une installation interactive. Selon une méthodologie ordonnée, elle invente des grilles analytiques et des index pour décortiquer le texte. (…)

WHERE WAS THE WOMAN WHO SAID SHE’D COME (“WWWWWSSC”) se compose d’un ensemble de grands dessins (crayon, feutre et correcteur sur texte imprimé) qui analysent le deuxième chapitre d’Infinite Jest, amorcé avec la phrase de l’intitulé (“Où était la femme qui avait dit qu’elle venait”). L’angoisse névrotique d’un personnage qui attend sa drogue est traduite par un long soliloque où les mots récursifs acquièrent une valeur générique qui convoque l’imaginaire collectif. Dans certains cas, le texte est tenu à distance, réduit à un rectangle grisé, autour duquel se déploie un espace de phantasmes stéréotypés, à l’instar de ces images dessinées (horloges, insectes), copiées sur les occurrences proposées par Google Images à la saisie de ces mots-clés. (…)

Plaçant le spectateur au cœur d’une constellation de signes, de données, de temps écoulé, ce travail monomaniaque et dense n’est pas sans évoquer celui de la conceptuelle allemande Hanne Darboven. Si ce n’est que Sandrine Morgante vit à l’ère du numérique, d’internet et de l’hyperlien illimité. Bienvenue dans l’infinie comédie de la polysémie…

Sandra Caltagirone (extraits d’un texte paru dans l’Art Même)

Sandrine Morgante, You Gold Serie, les images (3)

Exhibition view
Exhibition view

Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm

Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm

Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm

Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm

Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm

Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm

Art On Paper Brussels, Sandrine Morgante, preview

Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm
Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm
Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm
Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm
Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm

Sandrine Morgante, You Gold Serie, les images (2)

Exhibition view
Exhibition view
Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm
Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm
Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm
Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm
Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm

Sandrine Morgante, You Gold Serie, les images (1)

Exhibition view
Exhibition view
Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm
Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm
Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm
Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm
Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm
Sandrine Morgante, sans titre (de la série You Gold), technique mixte sur papier, 65 x 50 cm

Sandrine Morgante, You Gold serie

Sandrine Morgante,
You Gold serie,
technique mixte sur papier, 65 x 50 cm,
2023

D’une part, la claque de quelques slogans nous enjoignant à pratiquer la performance, la prouesse, la mobilisation totale des ressources individuelles et collectives, cette optimisation qui ne peut que nous amener à la réussite, au succès, au confort et à la richesse. Make it possible, Just do it, Think big, Get rich, do more, High Speed, The beginning of a New Aventure. D’autre part, une série d’entretiens, de conversations, que l’artiste a menés avec des hommes et des femmes souffrant de ce que l’on appelle communément le burnout. Sandrine Morgante investit le champ du syndrome d’épuisement professionnel, désigné par cet anglicisme [ˈbɝnaʊt], un syndrome qui combine une fatigue profonde, un désinvestissement de l’activité professionnelle, un sentiment d’échec et d’incompétence dans le travail, résultat d’un stress professionnel chronique : l’individu, ne parvenant pas à faire face aux exigences adaptatives de son environnement professionnel, voit son énergie, sa motivation et son estime de soi décliner. Dans cette nouvelle série de dessins, intitulée You Gold, Sandrine Morgante dessine littéralement le burnout, reprenant injonctions et confidences, slogans et récits de souffrances. Je suis tétanisée, j’arrive plus à bosser, toutes ces injonctions contradictoires qui vous tombent dessus, j’ai complètement péter les plomb, plus c’est dysfonctionnel et plus vous êtes embarquée dans cette espèce de folie, J’aimerais démissionner, j’en peux plus, j’étouffe, c’est moi qui n’ait pas réussi à gérer la pression… Graphiques performatifs, bulles, trous noirs, majuscules, polices tantôt dynamiques et séductives, tantôt hachées et désordonnées, cris ou murmures, la composition de ces dessins au format d’affiche traduit le choc des mots, la perte de soi, les déflagrations systémiques et toutes ces histoires individuelles. 

Sandrine Morgante, You Gold, dessiner le burnout

Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 65 x 55 cm, 2023

D’une part, la claque de quelques slogans nous enjoignant à pratiquer la performance, la prouesse, la mobilisation totale des ressources individuelles et collectives, cette optimisation qui ne peut que nous amener à la réussite, au succès, au confort et à la richesse. Make it possible, Just do it, Think big, Get rich, do more, High Speed, The beginning of a New Aventure. D’autre part, une série d’entretiens, de conversations, que l’artiste a menés avec des hommes et des femmes souffrant de ce que l’on appelle communément le burnout. Sandrine Morgante investit le champ du syndrome d’épuisement professionnel, désigné par cet anglicisme [ˈbɝnaʊt], un syndrome qui combine une fatigue profonde, un désinvestissement de l’activité professionnelle, un sentiment d’échec et d’incompétence dans le travail, résultat d’un stress professionnel chronique : l’individu, ne parvenant pas à faire face aux exigences adaptatives de son environnement professionnel, voit son énergie, sa motivation et son estime de soi décliner.

Dans cette nouvelle série de dessins, intitulée You Gold, Sandrine Morgante dessine littéralement le burnout, reprenant injonctions et confidences, slogans et récits de souffrances. Je suis tétanisée, j’arrive plus à bosser, toutes ces injonctions contradictoires qui vous tombent dessus, j’ai complètement péter les plomb, plus c’est dysfonctionnel et plus vous êtes embarquée dans cette espèce de folie, J’aimerais démissionner, j’en peux plus, j’étouffe, c’est moi qui n’ait pas réussi à gérer la pression… Graphiques performatifs, bulles, trous noirs, majuscules, polices tantôt dynamiques et séductives, tantôt hachées et désordonnées, cris ou murmures, la composition de ces dessins au format d’affiche traduit le choc des mots, la perte de soi, les déflagrations systémiques et toutes ces histoires individuelles.  

Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 65 x 55 cm, 2023
Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 65 x 55 cm, 2023
Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 65 x 55 cm, 2023
Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 50 x 70 cm, 2023
Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 65 x 55 cm, 2023
Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 65 x 55 cm, 2023
Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 65 x 55 cm, 2023
Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 65 x 55 cm, 2023
Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 65 x 55 cm, 2023