Archives de catégorie : L’actualité à la galerie

Jacqueline Mesmaeker, Sur Rendez-Vous

Jacqueline Mesmaeker, Couloir, 2023. Pastels et crayons de couleurs sur papier de type japonais, 170 x 45 cm

Jacqueline Mesmaeker, Couloir, 2023. Pastels et crayons de couleurs sur papier de type japonais,  440 x 38,5 cm

Jacqueline Mesmaeker, Couloir, 2023. Pastels et crayons de couleurs sur papier de type japonais, 740 x 38 cm

Jacqueline Mesmaeker, Couloir, 2021. Pastel et crayon de couleurs sur papier de type japonais, 323 x 38 cm 

Jacqueline Mesmaeker, Couloir, 2021Pastel et crayon sur papier Canson, 211 x 50 cm

Jacqueline Mesmaeker, Couloir, 2023. Pastel et crayon sur papier de type Japon, 298 x 50 cm 

Jacqueline Mesmaeker, Couloir, 2023. Pastel et crayon sur papier de type Japon, 775 x 45,5 cm

Jacqueline Mesmaeker, Couloir, 2023. Pastel et crayon sur papier japonais, 560 x 38 cm

Jacqueline Mesmaeker. Couloir, 2023. Pastel et crayon sur papier japonais, 271 x 38 cm. 

Valérie Sonnier, Drawing Now Paris, preview

Jean Auguste Dominique Ingres, Jacques-Louis David, Charles Garnier, Géricault, Jean-Baptiste Carpeaux, André Dunoyer de Segonzac, Brancusi, César, Delacroix, Henri Matisse, André Masson, Gustave Moreau se sont certainement promené par ici. François Mansart, Charles Lebrun ou André Le Nôtre aussi. Tous trois ont participé à l’embellissement des lieux. Nous sommes dans le jardin de l’Hôtel de Chimay, propriété de l’École des Beaux-Arts de Paris, là même où Valérie Sonnier enseigne le dessin morphologique depuis 2003. Il était logique, voire attendu, qu’elle se mette un jour en quête de l’esprit des lieux. Cette série compte déjà sept grands dessins sur papier coréens du jardin, septs déplacements de l’oeil et de la caméra sous des atmosphères différentes, comme s’il s’agissait de percevoir le moindre bruissement de l’air. Cinématographique. 

Au Drawing Now Paris : 

Le jardin des Beaux-Arts, dessin n°6, Fusain et acrylique sur papier coréen, 150 x 215 cm, 2024 

A la galerie à Liège dans le cadre de l’exposition Rendez-Vous : 

Sandrine Morgante, Drawing Now Paris, preview

Sandrine Morgante,
You Gold series, 2023 – 2025
technique mixte sur papier, 70 x 50 cm

D’une part, la claque de quelques slogans nous enjoignant à pratiquer la performance, la prouesse, la mobilisation totale des ressources individuelles et collectives, cette optimisation qui ne peut que nous amener à la réussite, au succès, au confort et à la richesse. Make it possible, Just do it, Think big, Get rich, do more, High Speed, The beginning of a New Aventure. D’autre part, une série d’entretiens, de conversations, que l’artiste a menés avec des hommes et des femmes souffrant de ce que l’on appelle communément le burnout. Sandrine Morgante investit le champ du syndrome d’épuisement professionnel, désigné par cet anglicisme [ˈbɝnaʊt], un syndrome qui combine une fatigue profonde, un désinvestissement de l’activité professionnelle, un sentiment d’échec et d’incompétence dans le travail, résultat d’un stress professionnel chronique : l’individu, ne parvenant pas à faire face aux exigences adaptatives de son environnement professionnel, voit son énergie, sa motivation et son estime de soi décliner. Dans cette série de dessins, intitulée You Gold, Sandrine Morgante dessine littéralement le burnout, reprenant injonctions et confidences, slogans et récits de souffrances. Je suis tétanisée, j’arrive plus à bosser, toutes ces injonctions contradictoires qui vous tombent dessus, j’ai complètement péter les plomb, plus c’est dysfonctionnel et plus vous êtes embarquée dans cette espèce de folie, J’aimerais démissionner, j’en peux plus, j’étouffe, c’est moi qui n’ait pas réussi à gérer la pression… Graphiques performatifs, bulles, trous noirs, majuscules, polices tantôt dynamiques et séductives, tantôt hachées et désordonnées, cris ou murmures, la composition de ces dessins au format d’affiche traduit le choc des mots, la perte de soi, les déflagrations systémiques et toutes ces histoires individuelles.

Entamée en 2023, You Gold Series s’enrichit toujours. La sélection de dessins présentée ici est récente et  inédite. 

Sandrine Morgante,
You Gold series, 2023 – 2025
technique mixte sur papier, 65 x 50 cm
Sandrine Morgante,
You Gold series, 2023 – 2025
technique mixte sur papier, 100 x 74,5 cm
Sandrine Morgante,
You Gold series, 2023 – 2025
technique mixte sur papier, 65 x 50 cm
Sandrine Morgante,
You Gold series, 2023 – 2025
technique mixte sur papier, 65 x 50 cm

Aglaia Konrad, Sur Rendez-Vous

FULL CIRCLE AVEBURY

La mise en page de ces épreuves argentique sur papier baryté s’apparente à un inventaire archéologique, un corpus minéral antédiluvien. Aglaia Konrad déconstruit littéralement l’immense cromlech néolithique qui entoure le village d’Avebury situé dans le comté du Wiltshire. La notion circulaire n’existe plus que dans le titre : Full circle of Avebury

Aglaia Konrad,
Full Circle Avebury
Handmade gelatin silver print on baryta paper, aluminium, glass, metal 4 prints of 104 x 126, 2016

Loic Moons, Sur Rendez-Vous

Loic Moons
Sans titre (22 Chanson aujourd’hui), 2025
Technique mixte sur panneau, 51 x 59 cm


Loic Moons 
Sans titre (LG), 2025
Technique mixte sur panneau, 70 x 50 cm
Exhibition view
Loic Moons
Sans titre, 2025
Technique mixte sur toile, 40 x 50 cm
Loic Moons
Sans titre, 2025
Technique mixte sur panneau, 70 x 68 cm

Michiel Ceulers, Sur Rendez-Vous

Valérie Sonnier, Sur Rendez-Vous

Valérie Sonnier
Le bassin des Beaux Arts, 2024
Fusain et acrylique sur papier coréen, 150 x 210 cm


Valérie Sonnier
Le bassin des Beaux-Arts (2), 2024
Fusain et acrylique sur papier coréen, 150 x 210 cm
Valérie Sonnier
Badeschloss III, 2019-2023 
crayon, crayons de couleurs et acrylique sur papier coréen, 150 x 210 cm

Sandrine Morgante, Sur Rendez-Vous

Sandrine Morgante 
Melatonine, 2021
Technique mixte sur papier, (53) x 29,7 x 21 cm et impressions sur papier (4) x 150 x 210 cm

La série tragicomique Mélatonine de Sandrine Morgante explore le sommeil et son absence. Souffrant d’insomnie, elle écrit et dessine dans un carnet de notes au milieu de la nuit et transfère ces rêveries éveillées – tantôt mélancoliques, tantôt frénétiques – sur des photocopies de publicités pour des somnifères. Une tension se crée entre le graphisme et le langage apaisants utilisés pour promouvoir ces médicaments ou remèdes homéopathiques et les commentaires de Morgante, écrits à la main, qui évoquent la rébellion lettriste contre le langage normatif, ainsi que l’esthétique aux accents punk des fanzines ou des prospectus underground. Malgré quelques touches de désespoir, la série offre une forme de résistance à la domination des heures d’éveil conventionnelles et aux exigences d’efficacité et de productivité qu’imposent les heures diurnes. (Zoé Gray, Regenerate, Wiels, Bruxelles, 2021)

Emilio López-Menchero, Sur Rendez-Vous

Le dessin, dans l’œuvre d’Emilio Lopez-Menchero, accompagne fort souvent les performances et installations de l’artiste. Souvent préparatoire, parfois effet d’annonce, toujours souvenir ou déclinaison. Ainsi les dessins qui accompagnent, l’installation Barricade réalisée en 2017 pour la biennale Oh les beaux jours à Louvain-la-Neuve. Emilio Lopez-Menchero écrivait alors : L’action urbaine que je propose est composée en quatre mouvements : une criée, une récolte, une construction, une destruction. Je sillonnerai les rues du campus en incarnant un « T’chanchès » réactualisé, poussant une charrette à bras, mégaphone à la main, vociférant un appel à la population : « Barricade! Barricade! Lâchez vot’ brol, meubles, bois, métaux, cartons, plastiques et autres encombrants en tous genres…Construisons une barricade ! » Mon intention sera de tirer un trait, une limite, une frontière qui divisera une rue obligeant ainsi les passants à oblitérer leur chemin. Son échelle sera dérisoire à l’ère de l’anthropocène, mais elle marquera de manière infime un temps d’arrêt dans le flux de l’évacuation des déchets. Ceux-là mêmes qui nous préoccupent lorsqu’on en vient à réfléchir à notre empreinte carbone.  Ce recyclage servira donc à construire un bastion pour résister. Mais résister à quoi ? Résister comment ? Résister pourquoi ? Et surtout résister à cet endroit-là : l’université. Résistance de pacotille certes, cette muraille terminera son périple dans la décharge municipale. 

Depuis, Emilio Lopez-Menchero a multiplié les barricades, des barricades à Berlin, à Madrid, à Beyrouth ou ailleurs, friches urbaines, amas de pneus, de poteaux électriques, de débris. La dernière en date est bien involontaire, un monumental amas de voitures dessinés sur une série de papiers raisin, souvenir du chaos qu’à connu Valencia, il y a quelques mois, un chaos créé par la Dana. 

Le dessin est aussi carnet de voyage, souvenir d’un périple en Cisjordanie par exemple. A Kufr Ni’ ma, au nord-ouest de Ramallah, Emilio Lopez-Menchero dessine  les lignes de ces paysages en terrasses, une géographie humaine, agricole et familiale. Des paysages qui évoquent également cette notion de résistance.