Archives de catégorie : Emilio Lopez Menchero

Wild Open Space, Les Moissons de la Cité, Grand Curtius Liège

Jacques Lizène

Eleni Kamma, Jacques Lizène, Emilio Lopez-Menchero, Sophie Langohr, Pol Pierart et Marie Zolamian participent à l’exposition “Wild Open Space, Les Moissons de la Cité”, exposition rétrospective des 80 oeuvres acquises par la Space Collection. Au Grand Curius à Liège, du 25 juin au 13 septembre. Vernissage le 24 juin.

Lancée en 2002 par l’artiste belge Alain De Clerck, la SPACE Collection construit un réseau de villes européennes liées entre elles par une collection transfrontalière d’art contemporain.
Les œuvres sont acquises grâce à des sculptures interactives implantées dans l’espace public. Quand un passant glisse une pièce dans une des bornes de la SPACE, il anime une sculpture et reçoit un ticket avec un poème ou un cadeau culturel. L’argent récolté est augmenté grâce à du mécénat et permet d’acheter des œuvres d’art. A Liège et à Maastricht, les deux premières génératrices de culture ont déjà permis d’acquérir 80 œuvres mélangeant les genres, les supports, les techniques et les artistes.

Launched in 2002 by Belgian artist Alain De Clerck, SPACE Collection is building a network of European cities linked by a trans-border collection of contemporary art.
The works are acquired thanks to interactive sculptures set up in public spaces. Whenever a visitor inserts a coin into a SPACE machine, he animates the sculpture and gets a ticket to poetry or cultural prize. Then, money is collected, increased by sponsorphip and transformed into works of art. In Liege and Maastricht, the first culture machines already allowed to buy 80 works mixings genres, material supports, techniques and more or less renowned artists.

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Benjamin Monti, Jacques Lizène, Emilio Lopez Menchero, Pol Pierart, Walter Swennen, Le Grand Large, Mons 2015

Le Grand Large

Le Grand Large, territoire de la pensée, 2015

Proposé par Bruno Robbe et Daniel Dutrieux, découvrez des lithographies et des drapeaux réalisés par 24 artistes belges et internationaux. 24 artistes ont été conviés pour la création d’une édition originale de drapeaux et de lithographies, en tirage limité. Deux œuvres en dialogue étroit. Les drapeaux occuperont l’espace public et l’exposition au Magasin de papier présentera l’accrochage de l’ensemble des estampes originales et les projets de drapeaux.

Oeuvres de :
Boris Beaucarne, Jean-Marc Bustamante, Charley Case, François Curlet, Edith Dekindt, Luc Deleu, Peter Downsbrough, Jot Fau, Benoit Félix, Michel François, Jacques Lizène, Emilio Lopez Menchero, Pieter Laurens Mol, Jean-Marie Mahieu, Benjamin Monti, Jean-François Octave, Pol Pierart, Jean-Pierre Ransonnet, José Maria Sicilia, Walter Swennen, David Tremlett, Angel Vergara, Bernard Villers, Lawrence Weiner.

Inauguration et double vernissage :
Le samedi 20 juin de 15:00 à 17:00 à la Galerie du Magasin de papier
Rue de la Clef, 26 – 7000 Mons
18:00 s au Club House du Grand-Large
Rue du Grand Large 2A – 7000 Mons

Exposition du 19/06 au 27/09/2015:

À la Galerie le Magasin de Papier (lithographies)
Sur le site du Gand Large et ville intra muros (Drapeaux).

Dès le prochain solstice d’été, l’exposition Le Grand Large – Territoire de la Pensée invite à traverser Mons et à redécouvrir le Grand Large, port de plaisance extra muros. Organisée à l’initiative des Editions Bruno Robbe et de Daniel Dutrieux dans le cadre de Mons, Capitale européenne de la culture, cette exposition réunit vingt-quatre artistes autour d’une proposition originale sur le territoire, et plus particulièrement autour de l’idée du départ en territoire inconnu. Chacun des artistes a réalisé deux œuvres en résonance : un drapeau ainsi qu’une lithographie qui se déplie telle une carte géographique.

Le Grand Large, plan d’eau artificiel de plus de 45 hectares, est initialement conçu pour régulariser le niveau d’eau entre le canal Nimy-Blaton et l’Escaut. Le site distant seulement de trois kilomètres de la ville représente pour tout Montois une échappée facile. Sa superficie est pratiquement similaire à celle de la ville intra muros. Par analogie, ce constat scelle la relation entre le territoire en creux et le mont que constitue Mons topographiquement. Il est intéressant de pointer par ailleurs que le développement urbanistique se fait progressivement en direction du Grand Large. Une belle métaphore…
Une promenade urbaine proposée depuis le Magasin de Papier, où sont exposées les lithographies pliées, jusqu’au site du Grand Large bordés des drapeaux est reprise sur une carte inédite du territoire. Le choix du support paraît tout simplement évident mais pour lui donner encore plus de sens les commissaires de l’exposition, Daniel Dutrieux et Bruno Robbe, ont travaillé en association avec l’Institut Géographique National (IGN). La cohérence finale de leurs multiples intentions ont induit des prises de position à la fois géographique et poétique, tel l’emploi de la carte IGN pour servir de guide à l’exposition ou bien encore les sites choisis, le creux et le mont, et les supports des œuvres, la lithographie et le drapeau, en tant qu’antipodes qui dialoguent.

L’exposition prospective questionnant la vaste notion de territoire évoque par ailleurs une figure montoise, Jean-Charles Houzeau de Lehaie (1820-1888), journaliste, scientifique et astronome autodidacte, prolixe en termes d’écrits, ayant vécu une vie incroyable. Une multitude d’articles témoignent de son érudition, dans des domaines aussi variés que l’astronomie, l’histoire, la géographie, la sociologie, la zoologie, la géologie. Le Grand Large – Territoire de la Pensée devient un magnifique prétexte pour lui rendre hommage. Un changement de cap marque particulièrement la vie du philanthrope voyageur à l’âge de 37 ans : il prend littéralement le large et traverse l’Océan Atlantique pour rejoindre la Nouvelle- Orléans. Il y prend fait et cause contre l’esclavagisme et défend ses idées au travers de lettres et d’articles. Vingt ans plus tard, il reviendra en Belgique pour prendre la tête de l’Observatoire royal. Des multiples facettes d’Houzeau, les commissaires de l’exposition ont retenu son engagement humaniste et sa passion pour l’observation (à l’œil nu bien souvent) de la voûte céleste. Au delà des frontières, des préjugés et des nationalismes, cet homme d’avant-garde a su garder une ouverture d’esprit et a osé remettre en question tant les conditions sociales que les idées parfois bornées de ses contemporains.
Faisant sans détour référence à l’actualité du pays, à l’heure de rengaines nationalistes trop souvent entendues, l’exposition tend également à dissoudre toute forme d’appartenance aberrante et de frontières restrictives, à l’instar du drapeau de Robert Filliou conçu pour enjamber les frontières nationales. Un autre hommage est rendu à cet artiste qui considérait que « l’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art » dont les créations généreuses et les fascinants dispositifs laissent une place à l’expérimentation. Fondateur d’un projet nommé Territoire de la République Génial, il présente ses recherches en 1971 au Stedelijk Museum d’Amsterdam où les visiteurs sont invités à échanger leurs points de vue sur la République idéale. Le drapeau qu’il réalise l’année suivante concrétise certaines de ses idées. Cadre vide soutenu entre deux mâts (dont le premier se trouverait dans un pays et le
second dans l’autre), il est à considérer davantage comme un acte poétique : il met en question les territoires qu’un ‘simple’ drapeau délimite trop souvent. A l’occasion de l’exposition, les organisateurs ont décidé de créer une nouvelle version de ce drapeau : à l’about des deux mâts, un calicot mentionne l’un des Longs Poèmes courts à terminer chez soi 1 écrit par Filliou en 1961.
Prendre du recul afin de percevoir la réalité dans son ensemble est une des intentions formulées en amont du projet ; la terre apparaît majoritairement bleue en s’éloignant du sol et les seules frontières visibles sont celles de l’eau soulignant le contour des terres émergées. Se saisissant de cette image, les commissaires font prendre conscience du rapport entretenu par l’homme sur son territoire et la nécessité qu’il a eue un jour de définir le sien en délimitant celui de son voisin. Le territoire de la pensée sera cette étendue sans limite accessible par tous, à tout moment. En regard à cette observation, Luc Deleu fait une proposition magistrale. Sa lithographie comme son drapeau pointent l’antipode de Mons et le site du Grand Large au beau milieu de l’Océan Pacifique. Quant à Michel François, il noircit entièrement la cartographie centrale d’une carte du Monde type Michelin comprenant tous les drapeaux nationaux en pourtour. Le noir s’obtient en mélangeant leurs couleurs et augure un territoire dont les limites auraient disparu. Une autre lecture serait davantage liée à la symbolique du noir représentant la menace, voire le désespoir d’un monde régi par le pouvoir de ces nations.

Ce que l’acte de planter un drapeau évoque devient révélateur pour certaines démarches. « Il est doublement et indissolublement lié d’une part à l’autorité, de l’autre au territoire sur lequel celle-ci s’exerce, explique l’historien Yves Randaxhe. Et associer ces notions à celle du déplacement suppose l’idée de conquête. Dans l’imaginaire collectif – et spécialement dans les légendes nationales –, le drapeau ne déploie vraiment tout son pouvoir que sur le champ de bataille. Sans doute, sa présence s’y explique-t-elle pratiquement par la nécessité de situer les positions des combattants dans le chaos du combat. »
Certains artistes vont interroger les symboles issus du drapeau lui-même comme d’autres vont puiser dans l’imaginaire lié au voyage, au large, au lâcher prise, à la rupture, ou faire référence au temps qui s’écoule et aux nuages qui passent. Ainsi le drapeau de Pol Pierart – une main tendue vers le ciel tenant un bout de papier sur lequel il est inscrit CHangeANT – rentre-t-il en dialogue avec les nuages en arrière-plan ou celui de Benoît Félix, liant ciel bleu et nuage blanc en son centre dans une communion parfaite. Idem encore pour le travail de François Curlet dont l’empreinte de pavés au sol perd tout repère une fois portée par le vent. Le rapport de plongée/contre-plongée est par ailleurs fort intéressant. Dans le choix de l’implantation des drapeaux et du parcours rythmé dans l’espace urbain se tisse un lien fort directement imprégné des spécificités du territoire concerné. La collection des vingt-quatre drapeaux de l’Edition du Grand Large prend place sur les berges du site ; elle est complétée par une sélection des collections In de Wind du Centre Culturel de Strombeek et World Wild Flags & Words on Flags de Liège qui profitent des hampes disponibles dans l’espace urbain pour hisser leurs couleurs.

Le drapeau, dans son contexte artistique, est devenu vecteur de communication. Il arbore pourtant un contenu partiel et difforme, quasi impossible à percevoir entièrement : le mouvement par grand vent le fait constamment osciller tandis qu’une fois le vent tombé, il est replié sur lui-même. Le lien ténu entre les deux supports, carte et drapeau, est remarquable dans le travail de Bernard Villers puisqu’il laisse les plis d’une carte imprimés sur le drapeau composer avec les plissés dus au vent. Chaque artiste interroge cette situation et la résout différemment, travaillant le drapé comme un tableau ou une image insaisissable. Le ciel en arrière-plan l’est lui aussi. Variant en fonction de la météo d’un blanc coton au bleu azur passant par de multiples teintes de gris, il modifie heure par heure la lecture des drapeaux.
La série de lithographies pliées a été réalisée dans l’atelier des Editions Bruno Robbe, une référence depuis sa fondation en 1950. Le savoir-faire familial s’est depuis adapté aux techniques nouvelles, mais aussi à l’évolution des demandes et, comme le démontrent les œuvres de cette exposition, à une finalité différente. En effet, pour cette édition, Daniel Dutrieux et Bruno Robbe proposent une version pliée des estampes. Le fait même de la rabattre sur elle-même pourrait être perçu comme un geste iconoclaste dans la présentation de la lithographie traditionnelle, parfaitement plane habituellement et encadrée. En prônant l’usage et l’action itérative (déplier/plier), les commissaires font ici très clairement référence à la carte géographique. La trace laissée par les plis sur l’estampe en altère volontairement l’allure initiale, ce qui sert mieux encore le propos artistique. La lithographie pliée s’apparente manifestement au domaine de l’édition et plus spécifiquement du livre d’artiste par la manipulation de l’objet. Le choix d’un coffret pour la protéger restaure néanmoins son aspect précieux. Elle laisse entrevoir le territoire de la pensée de chaque auteur ; l’œuvre d’art peut dès lors être envisagée telle un territoire à explorer. Le geste est donc très important, c’est lui qui mène à la découverte de l’image et manipuler la carte est déjà une préparation au voyage.

Le Grand Large – Territoire de la Pensée est une exposition qui s’approprie un territoire, les lithographies pliée imaginées par les artistes attendent une interprétation, une ‘légende’ en quelque sorte, pour exister tandis que les drapeaux flottant au vent modifient le symbole de pouvoir qu’ils représentent en un symbole artistique libre. Ceux-ci rythment le parcours quand leurs images déployées cadencent la pensée. Elle se veut ici aussi émancipatrice que celle qui devrait nous animer quand l’appel du large se fait sentir. (Cécile Vandernoot)

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Emilio Lopez-Menchero, MonSens, BAM, Mons 2015

Emilio Lopez Menchero participe à MonSens, exposition qui se tient au Musée des Beaux-Arts de Mons dans le cadre de Mons 2015, manifestation qui approche l’art brut d’hier et d’aujourd’hui, en interaction avec des interventions de divers artistes invités.
En faisant la part belle à l’art asilaire, brut, outsider, l’exposition MONSens rejoint deux projets, qui illustrent parfaitement l’évolution du regard et de l’appréciation des créations en marge des circuits de l’art. Le premier volet initié par les plateformes hennuyères de concertation pour la santé mentale, s’intéressera à l’évolution du «sens» donné aux œuvres par les découvreurs (psychiatres, artistes), les créateurs et les spectateurs.

La confrontation d’œuvres historiques et contemporaines permettra de souligner l’évolution du regard porté sur ces créations. Le second volet, Interaction, présentera le résultat d’ateliers mêlant artistes contemporains (Cléa Coudsi et Eric Herbin, Lise Duclaux, Yves Lecomte, Mireille Liénard, Emilio Lopez-Menchero, Caroline Rottier et Tinka Pittoors) et résidents handicapés mentaux du Carrosse. Des créations aussi diverses qu’un champ de fleurs sauvages, une pièce de théâtre, des têtes monumentales en papier mâché, etc. résulteront de ces rencontres. Certaines d’entre elles se donneront également à voir hors les murs de l’exposition. Lauréat d’une des vingt-deux bourses à projets lancées par la Fondation Mons 2015, MONSens est un ambitieux projet socioculturel qui ouvre les esprits sur la différence.

L’exposition s’attardera sur l’évolution du regard porté sur l’art brut, explique Carine Fol, sa commissaire. Il faut savoir que l’art brut est toujours découvert par des personnes qui ne sont pas les artistes eux-mêmes, dans la mesure où ils ne se considèrent pas comme tels. Ce sont des personnes singulières qui vivent dans la marginalité, parfois au sein d’institutions psychiatriques. C’est pour toutes ces raisons que l’accent de l’exposition est mis sur le regard que l’on porte sur ces œuvres. Il est aussi question de la manière dont on les découvre et de la signification qu’on leur donne. Au début du 20e siècle, les psychiatres vont découvrir au sein de leurs institutions l’art asilaire. Puis, en 1945, Jean Dubuffet qualifiera ces créations d’« art brut », leur donnant ainsi une toute nouvelle connotation. Il ajoutera également à cet ensemble d’autres personnes singulières comme des médiums ou le facteur Cheval, que tout le monde connaît. Ensuite, on regardera les œuvres exposés en tenant de se glisser dans la peau de l’artiste. L’objectif est de comprendre comment l’œuvre donne un sens à l’existence de son créateur. Enfin, l’exposition se terminera sur le Schizomètres de Marco Decorpeliada. Avec cet œuvre, l’artiste désire mettre en parallèle le DSM-IV, l’ouvrage de classification des maladies mentales, et le guide Picard des surgelés pour remettre en question la catégorisation de ces maladies, mais aussi des œuvres qu’on classifie comme art brut. C’est un questionnement sur la classification des œuvres.

Emilio Lopez-Menchero

Emilio Lopez Menchero a animé un atelier avec les résidents du Carrosse, foyer de vie et maison d’accueil de la région Montoise. Le Carrosse offre à des adultes, qui présentent une déficience mentale, un lieu d’hébergement et une prise en charge basée essentiellement sur l’individu et non sur la pathologie. Avec ces résidents, Emilio Lopez Menchero a conçu une parade de «Cabezudos», grosses têtes des processions et cortèges hispaniques, accompagnant ‘M. le géant’ qui a déambulé dans les rues du centre de Mons au début du mois d’avril. Cette œuvre collective qui entre dans la ville pose de manière subtile la question de la perception de l’identité. Une création qui a pour but d’entamer un dialogue avec les habitants de la ville de Mons.

BAM musée des Beaux Arts de Mons. Du 20 juin au 6 septembre. Vernissage ce vendredi 19 juin.

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Emilio Lopez Mechero, Cherchez le garçon, MACVAL, revue de presse

Emilio Lopez Mechero

Vue de l’exposition « Chercher le garçon », MAC VAL 2015.
Au premier plan, David Ancelin, Sans titre, 2009. Au fond, Emilio López-Menchero, Trying to be Rrose Sélavy, 2005 -2006. En haut, Théo Mercier, La possession du monde n’est pas ma priorité, 2013. À droite, Pierre Petit, Les anonymes, 1994. Photo © Martin Argyroglo

(…) Parfois graves, parfois légères, les propositions dialoguent, se contredisent, s’interrogent mutuellement. On retrouve avec plaisir des précurseurs comme Pierre Molinier ou Michel Journiac, on ne se lasse pas des corps fragmentés de John Coplans ou de celui que se dessine Jean-Luc Verna au fil des années. On revisite l’œuvre d’un Mapplethorpe, dans une adaptation de paillettes pourpres par Pascal Lièvre, ou d’un Duchamp par Emilio Lopez Menchero.
Au fond que nous dit la chanson ? Au-delà d’une certaine nostalgie aux années 80, il en ressort une quête éperdue : « trouver son nom », comme un impossible ; une marque que le langage, cette autre forme de domination culturelle, fait peser sur les identités. S’en affranchir, tout foutre en l’air, reste le projet sine quo none des luttes pour la liberté des chairs et des sexualités. Ce n’est donc pas de courage dont il faut faire preuve ici, comme le précisait Preciado, mais d’une lâcheté joyeuse, susceptible de déverrouiller les normes au profit d’un « mode d’emploi pour les corps ».

Mario Zilio dans Inferno Magazine

Emilio Lopez Mechero

Vue de l’exposition « Chercher le garçon », MAC VAL 2015.
Au premier plan, Jakob Gautel, Scythe, 1999-2001. Au pied de la colonne, Régis Perray, Les petites fleurs du garçon, 2014. Derrière la vitrine : Emilio lopez Mancheron, Trying to be Balzac, 40 photographies NB, 15 x 23 cm marouflées sur aluminium, 2002-2009.
Photo © Martin Argyroglo

Emilio Lopez Menchero

Vitry sur Seine (F), Cherchez le garçon, Musée d’Art moderne du Val de Marne, du 7 mars au 30 août 2015

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Emilio Lopez Menchero, Honoré δ’O, Pass, Mullem

Emilio Lopez Menchero et Honoré d’O participent à l’exposition Pass dans les Ardennes flamandes. A Mullem plus exactement. Mullem, Huise, Wannegem et Lede se trouvent à l’ouest de la N60, la route fort empruntée qui relie Gand à Audenarde. Commissaire : Jan Hoet Junior.du 1er mai au 5 juillet 2015. Ouvert chaque weekend (samedi et dimanche). Informations

C’est au pied des tours d’églises situées entre de petites collines couvertes de verdure des Ardennes Flamandes que, du 1er mai au 5 juillet 2015, s’inaugure l’exposition PASS. Cette manifestation artistique propose de confronter l’art contemporain à l’atmosphère idyllique des villages Mullem, Huise, Wannegem et Lede.

Une fois l’initiative lancée par l’artiste Kris Martin, habitant de Mullem, Jan Hoet Junior fut invité comme commissaire de PASS. Il sélectionna les artistes, les œuvres et leur emplacement. Le concept de cet évènement est en partie tiré de Sint-Jan, projet d’exposition également conçu par Kris Martin, organisé par Jan Hoet et Hans Martens et présenté à la Cathédrale Saint-Bavon de Gand durant l’été 2012. C’est à cette occasion déjà que, en quelques semaines seulement, une exposition remarquable, dotée de peu de moyens financiers, fut portée par un petit groupe de passionnés d’art. Le succès fut lié à l’envie d’artistes d’y prendre part et d’y proposer une œuvre forte.

PASS poursuit un dessein similaire. La thématique de la religion et de la spiritualité occupe une position fondamentale, bien que nous souhaitions en premier lieu offrir aux plasticiens l’opportunité d’avoir la plus grande liberté d’expression. Ceci dans l’espoir qu’ils puissent se sentir suffisamment incités à concevoir une nouvelle œuvre, spécifique au contexte du point de vue de l’espace et du contenu. Le site est considéré de manière ludique, audacieuse et ‘naturelle’ par les artistes qui s’inspirent de leur environnement direct. PASS aspire à faire des villages, avec leurs coins particuliers et leurs histoires petites ou grandes, un véritable ‘cadre’ artistique.

L’organisation de PASS vise avant tout à concerner le public au sens le plus large et les persuader de se déplacer et découvrir ces quatre villages. La démarche doit permettre d’observer un nouveau monde qui, d’une part, prend de la distance par rapport à la routine et à la réalité quotidiennes, tout en en demeurant, d’autre part, le reflet.

PASS autorise l’art contemporain à concerner les villages. Mullem, Huise, Wannegem et Lede s’associent les uns aux autres grâce à un parcours, une promenade reliant les sites d’exposition en traversant le paysage marqué par les collines qui en font la réputation. C’est à ce contexte spatial que les artistes et les œuvres s’allient mutuellement. Ils permettent une prise de conscience que nous sommes le produit de notre temps : le maintenant, encourageant une réflexion sur le statut et l’avenir de l’art actuel.

Emilio Lopez Mechero

Emilio Lopez Menchero

Emilio Lopez Menchero

Emilio lopez Menchero

Honoré d’0 conçoit quant à lui une installation destinée à, gratuitement et confortablement, admirer le paysage local.

Honoré d'O

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Emilio Lopez Menchero, Jacques Lizène, Le grand large, preview

Dès le prochain solstice d’été, l’exposition Le Grand Large – Territoire de la Pensée invite à traverser Mons et à redécouvrir le Grand Large, port de plaisance extra muros. Organisée à l’initiative des Editions Bruno Robbe et de Daniel Dutrieux dans le cadre de Mons, Capitale européenne de la culture, cette exposition réunit vingt-quatre artistes autour d’une proposition originale sur le territoire, et plus particulièrement autour de l’idée du départ en territoire inconnu. Chacun des artistes a réalisé deux œuvres en résonance : un drapeau ainsi qu’une lithographie qui se déplie telle une carte géographique.

Un étrange rituel a débuté le 4 avril 2015 devant l’Hôtel de Ville de Mons, en préalable à l’exposition urbaine « Le Grand Large, Territoire de la Pensée » qui sera inaugurée le 20 juin 2015, en divers lieux, à Mons et sur le site du Grand Large.
C’est au son d’un sifflet de marin que 3 levers de drapeaux hebdomadaires y sont organisés les lundi, mercredi et vendredi à 9h30 par une équipe de 2 personnes de la Gestion Centre Ville. 24 drapeaux originaux créés spécialement pour Mons 2015 par des artistes belges et internationaux y seront présentés progressivement. Le drapeau de Benjamin Monti a inauguré la série et a été hissé du 4 au 8 avril. Ceux d’Emilio Lopez-Menchero et de Jacques Lizène le sont du 11 au 18 mai, celui de Walter Swennen du 5 au 12 juin. Production Bruno Robbe et Daniel Dutrieux.

Jacques Lizène

Jacques LIZENE
Né le 5 novembre 1946 à Seraing, vit et travaille à Liège
Autoproclamé petit maître liégeois de la seconde moitié du XXe siècle, plasticien, peintre, dessinateur, vidéaste, artiste conceptuel comique, Lizène ne cesse de produire des œuvres branlantes, inintéressantes, vaguement humoristiques, généralement stupides mais toujours ancrées dans une critique radicale du système artistique. S’il décide en 1965 de ne pas procréer, fondement de son art d’attitude, cela ne l’empêche pas depuis de concevoir un impressionnant corpus d’idées qu’il décline en « remakes », développant un art qu’il qualifie de médiocre, de presque nul et de sans talent, ce qui coupe court à toute critique de jugement. Jacques Lizène met en turbulence toutes convictions et rejoue sans cesse ce qui paraît acquis.

Emilio Lopez Menchero

Emilio Lopez Menchero
Né le 7 octobre 1960 à Mol, Belgique. Vit à Bruxelles.
Hybride belgo-espagnol, architecte, peintre, plasticien, performer, Emilio Lopez-Menchero interroge par sa pratique aux multiples facettes la question de l’identité, celle de l’artiste face à soi-même, celle de l’artiste au coeur de la société. Attentif aux signes émis par les icônes du temps, le corps, qu’il soit normé, cadré par les normes de la société ou qu’il soit agité, celui de l’artiste en performance, est au centre de son travail. Tout comme pour Hans Hollein, pour Emilio Lopez Menchero, tout est architecture, y compris la construction de soi.

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Art Brusssels 2015, les images (3)

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Sacs (de la série Indonésie !), 2008
Encre de chine sur papier, 195 x 157,5 cm

Emilio López-Menchero
Molenbeek, (de la série Indonésie !), 2008
Encre de chine sur papier, 195 x 157,5 cm

Jacques Lizène

Jacques Lizène
Art syncrétique, 1964, sculpture génétique 1971, en totem, en remake 2014
Encre sur calques, 3 x 29,7 x 21 cm

Jacques Lizène
Art syncrétique, 1964, sculpture génétique 1971, en totem, en remake 2014
Encre sur calques, 3 x 29,7 x 21 cm

Jacques Lizène

Jacques Lizène
Sculpture génétique, 1971, Manzoni croisé Lizène, en remake 2015. Manzoni, merda d’artista (1961) – Lizène, peindre avec sa matière fécale (1977). Être son propre tube de couleur. Technique mixte, impression jet d’encre, peinture à la matière fécale sur papier, encre, acrylique, 101 x 75 cm.

Jacques Lizène

Jacques Lizène
Art syncrétique, 1964, sculpture génétique culturelle 1984, en remake 2011. Technique mixte, résine, plâtre, papier, masque Fang, mannequin, 190 x 55 x 35 cm

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Art Brussels 2015, preview, Emilio Lopez-Menchero, Valérie Sonnier

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Sacs (de la série Indonésie !), 2008
Encre de chine sur papier, 195 x 157,5 cm

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Molenbeek, (de la série Indonésie !), 2008
Encre de chine sur papier, 195 x 157,5 cm

Emilio Lopez Menchero

Les notions de frontières, de migration et d’immigration, d’exclusion, d’aliénation sont très présentes dans le travail de l’artiste. Invité à Bruges en 2008, c’est la contradiction entre tourisme et immigration, hospitalité, mobilité et centre fermé qu’Emilio López-Menchero pointera du doigt (Indonésie, 2008). Il y confronte deux imposantes sculpture, un nuage d’oreillers et une maison brugeoise aux pignons en escaliers, tous les signes extérieurs d’une confortable hospitalité hôtelière. La maison est pourtant un enclos grillagé et quatre porte-voix diffusent quatre voix de femmes aux accents chinois, indien, arménien et guinéen énumérant les nationalités recensées au centre fermé installé dans l’ancienne prison pour femmes de la ville, prévu initialement pour la détention d’étrangers(ères) en séjour illégal, puis également pour celle de demandeurs(euses) d’asile débouté(e)s. Quant au nuage de coussins, il est un hommage à la demandeuse d’asile nigériane Semira Adamou, tuée à Bruxelles National par étouffement lors d’une tentative d’expulsion. Le spectateur qui glissera son corps au cœur de ces oreillers de plumes y entendra Liza Minelli chanter le « Willkommen, Bienvenue, Welcome », du film « Cabaret » (1972), un refrain en boucle, une rengaine étouffée. Les deux dessins monumentaux ici présentés participent de ce projet. Ils sont également résonance de problématiques bien actuelles.

Valérie Sonnier

Valérie Sonnier
24 juin, 22h20, 2014
Pierre noire et cire sur papier, 200 x 123 cm

(…) Il faut encore voir les dessins et la vidéo de Valérie Sonnier qui montrent l’image réelle ou rêvée de la maison où elle a grandi. Vide de ses habitants, envahie par la végétation, ouverte aux vents et aux fantômes. Fantasme ou réalité ? La vision qu’on a des choses est plus vraie que le réel qui nous échappe toujours. L’image est une manière de modéliser le monde autour de nous, selon nos affects. (Guy Duplat, dans La Libre

Valerie Sonnier

(…) Lorsque Valerie Sonnier dessine cette maison de la rue Boileau, choisissant un point de vue qui confère des allures de petit Trianon à l’austérité des arrêtes de la façade flanquée de grands arbres, elle opte pour un format panoramique proche du cinémascope. Et dès le moment où elle entreprend de dessiner la maison et le jardin sous tous leurs angles, c’est l’imaginaire d’un story-board qui la conduit.Ce que nous voyons nous est proche, comme instantané, alors que ces œuvres nous semblent lointaines et hors du temps. Qu’elle filme, dessine, ou peigne les rosiers du jardin, les images de Valérie Sonnier sont bien souvent les fantômes d’elles-mêmes. C’est là la mise à jour d’un inconscient de la vision. Comprendre une image, c’est se mettre, en la regardant, à l’écoute de sa teneur temporelle. L’image, elle-même, a sa capacité de revenance.

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Emilio Lopez Mechero, Centrale for contemporary Art, performance et finissage

Emilio Lopez-Menchero

Ce samedi 28 mars à 16h30, en guise de finissage à son exposition monographique à la Centrale for contemporary Art à Bruxelles

Emilio Lopez-Menchero
Claquettes

Un casque sur les oreilles, López-Menchero écoute la chanson Carmela de Camarón de la Isla. Il claque des doigts et bat la mesure avec les pieds. Vous n’entendez pas ce qu’il entend et vice-versa. Dans le cadre de Performatik 2015

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Emilio Lopez Menchero, Centrale for contemporary art (10)

Emilio Lopez Menchero

Vue d’exposition (photo Philippe De Gobert)

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Cadere, de dos (avec barre index 04 code B 12003000, d’après « André Cadere 1974 », de B.Bourgeaud), 2013
Photographie N.B marouflée sur aluminium, 82 x 130 cm. Edition 5/5

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Cadere, rue du Serpentin, Ixelles. (Index B57, code14003002, dit le bâton de New York), 2013
Photographie couleurs marouflée sur aluminium, 60 x 73,5 cm. Edition 5/5

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
The Pipe, 2010.
Vidéo couleurs HD 16 :9, son, 00:08:26

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Le Rail, 2012.
Vidéo couleurs HD 16 :9, son, 00:19 :29

Emilio López-Menchero est toujours dans l’entre-deux, « tussen tussen » (2003) dira le « kleine Spanjaard » né à Mol dans le Limbourg. C’est le titre de l’une de ses séries de dessins qui tient autant du carnet d’esquisses que du film d’animation, un long enchaînement de personnages inattendus, une suite de dessins où l’agilité et l’invention du trait orientent les passages métamorphiques d’une icône à l’autre. Pluridiscipli¬naire, l’artiste campe continuellement entre deux média, entre deux esquisses, entre deux projets, entre deux images ou références. Sans aucun doute est-ce là que surgit l’invention, là où se tapit l’imaginaire et où se développe l’imagination. Ses nombreux projets, à première vue hétérogènes et répondant à des situations particulières ou con¬textuelles, se font toutefois l’écho les uns des autres : ils agissent en rebond, nous per¬met¬tent des lectures transversales. Ainsi, cette triple déambulation urbaine, barre à la main, qu’il s’agisse de tenter d’être André Cadere, d’introduire dans l’enceinte d’une foire d’art contemporain un tube de polyéthylène de 12 mètres de long, un peu comme l’on glisse le fil dans le chas d’une aiguille, ou d’orchestrer le déplacement d’un rail de chemin de fer au travers de la ville, en guise de tentative de résilience collective face à quelque aberration urbanistique. Toutes trois ont pour paradigme commun la déam-bulation d’un objet rectiligne de fort élancement, toutes trois s’inscrivent dans une pratique rituelle et performative. La première est une réflexion sur l’icône, une barre de bois rond d’André Cadere à l’épaule. Mêlant la fiction à la réalité, l’archive, l’hommage et l’interprétation, Emilio López-Menchero se promène en rue, l’air méditatif, portant la lon¬gue barre de bois rond à l’épaule, flâneur ne se souciant pas des réactions que la vue de cet étrange porteur ne manque pas de déclencher. Me revient en mémoire, ce petit film noir et blanc tourné par Alain Fleischer, daté de 1973, montrant Cadere montant et descendant le boulevard des Gobelins à Paris. La seconde est une approche pénétrante d’un espace sociologique compact, réévaluant l’œuvre, le monument et la notion de tra¬vail. Casqués, habillés de leur tenue de chantier, sous la direction du contremaître López-Menchero, douze hommes faufilent un long tube de 12 mètres dans les travées étroites d’une foire d’art contemporain, avant de le poser sur le gazon, telle une sculptu¬re, face à l’entrée du bâtiment. « The pipe » (2010), et ses porteurs prennent ainsi la mesure de toute chose, y compris celle d’un espace social. Hommage à la réalité du tra¬vail, sculpture horizontale au caractère énigmatique, ce tube s’est ainsi vu conférer une monumentale capacité d’expression. La troisième est plus singulière encore : l’artiste met en scène, à Bruxelles, le déplacement sur roulettes d’un rail de chemin de fer, un Vignole de 18 mètres de long pesant une tonne qu’il se propose de déplacer tout au long du tracé de la Jonction Nord – Midi, espace urbain ô combien conflictuel. La jonction a permis de résoudre une problématique de mobilité, mais au prix de la destruction de pâtés de maisons entiers, bâtis au 19e siècle dans la plus pure tradition haussman¬nienne. Rituel contemporain, l’idée même de cette déambulation processionnelle du « Rail » (2013) active une volonté de résilience par rapport à cette faille et cicatrice urbaine, aujourd’hui une série de grands boulevards qui, une fois la nuit venue, ont des allures de désert urbain.

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