Archives de catégorie : Des expositions d’ailleurs / exhibitions artists

Brecht Koelman, Jacqueline Mesmaeker, Le Jardin Enchanté, musée Emile Verhaeren, Sint-Amands

Brecht Koelman et Jacqueline Mesmaeker participent à l’exposition Le Jardin Enchanté au musée Emile Verhaeren à Sint-Adams. Exposition du 16 juin au 6 octobre 2024. Du 16 juin à fin août 2024 : tous les jours (11h-18h), sauf le lundi. Du 7 septembre jusqu’au 6 octobre 2024 : du jeudi à dimanche (11h-18h), ou sur réservation. Vernissage : dimanche 16 juin 2024 à 11h.

Jacqueline Mesmaeker
La Serre de Charlotte et Maximilien, modèle, 2020
Technique mixte, 25 x 12 x 20 cm

Le jardin d’Eden, le jardin des délices, le jardin enclos ou tout simplement un potager. Depuis la nuit des temps, le jardin frappe notre imagination. C’est un endroit pour se promener ou se reposer, on peut y admirer les merveilles de la nature, mais il nécessite également pas mal d’entretien. En plus, le jardin est une source d’inspiration pour de nombreux artistes et poètes. Cette exposition rassemble des œuvres de Thierry De Cordier, Frank Depoorter, James Ensor, Lieve Kauwenberghs, Brecht Koelman, Bernd Lohaus, Freya Maes, Jacqueline Mesmaecker, Jean-Pierre Ransonnet, Reniere & Depla, Fabrice Souvereyns, François Poubeau, Frieda Van Dun et Jan Vanriet. Le volet poétique est assurée par Guido Gezelle, Bart Moeyaert, Jacques Prévert, Peter Theunynck, Petra van den Berghen, Emile Verhaeren et autres.

Jacques Lizène, Future is now, Le Parvis, Tarbes – Ibos

Jacques Lizène participe à Future is Now, exposition du cinquantième anniversaire du centre d’art Le Parvis à Tarbes. Exposition du 15 juin au 5 octobre 2024.

Jacques Lizène, Sculpture nulle, 1980, art syncrétique 1964, sculpture génétique culturelle 1971-1984, danse de derrière le décor (le ballet d’entretien des lieux d’expositions afin de faire reluire le lieu écrin de l’art séductif), 2011
 

Le Parvis qui est l’une des premières institutions d’art contemporain à voir le jour en France est également l’une des plus atypiques. Et force est de constater que ces 5 décennies passées n’ont pas entamé l’engouement des artistes et des publics pour ce lieu intrigant, implanté dans un centre commercial et intégré à une scène nationale.

De l’empirisme des débuts et des espaces dits « d’expositions » ou « d’arts plastiques », mais pas encore appelés « contemporains ». Des accrochages « amateurs » sur cimaises brinquebalantes à la naissance des grands mouvements artistiques contemporains. De la décentralisation des lois Lang jusqu’à la prise en compte par les artistes des enjeux politiques et sociétaux. De la liberté qui fut laissée aux créateurs ainsi qu’à un écosystème de l’art balbutiant. Du rejet de la peinture à la promotion de l’art vidéo et du numérique. Aux années qui se recentrèrent sur l’expérience humaine à l’ère pourtant de la dématérialisation et du post-internet. Aux artistes et aux marchés super médiatisés puis au retour à un art conscient de l’autre humain ou non. Et, pour finir, à cette lame de fond que sont les questions de genres et les problématiques écologiques dans la création actuelle. Voilà autant de sujets abordés ou évoqués dans cette exposition des 50 ans, à travers les archives du lieu et les œuvres récentes des artistes invités qui y ont exposé de 1974 à 2024.
 Avec les œuvres de : Martine Aballéa, Saâdane Afif , Nils Alix-Tabeling, John Armleder, Bianca Bondi, Michel Blazy, Ulla von Brandenburg, Céleste Boursier-Mougenot , Berdaguer & Pejus, Les frères Chapuisat, Claude Closky, Caroline Corbasson, Nina Childress, Alain Declercq, Damien Deroubaix, Erik Dietman, Christoph Draeger, Mounir Fatmi, Daniel Firman, Dora Garcia, Marco Godinho, Josep Grau-Garriga, Joël Hubaut, Fabrice Hyber, Pierre Joseph, Kapwani Kiwanga, Bertrand Lavier, Ange Leccia, Jacques Lizène, Philippe Mayaux, Caroline Mesquita, Tania Moureau, Philippe Quesne, Jean-Xavier Renaud, Lionel Sabatté, Bruno Schmelz, Franck Scurti, Alain Séchas, Niek van de Steeg, Philippe Ramette, Claire Tabouret, Djamel Tatah, Barthélémy Toguo, Jean-Luc Verna, Jacques Vieille, Gisèle Vienne, Xavier Veilhan, Jérôme Zonder…

 

Alevtina Kakhidze, Dad, i’m in Odesa, Odesa National Fine Arts Museum

Alevtina Kakhidze expose le projet présenté à la récente biennale de Malte au Musée National des Beaux-Arts d’Odessa. 

Dad, I’m in Odesa

Alevtina Kakhidze est retournée à Odessa au début de cette année 2024 afin d’y réaliser un film qu’elle se propose de montrer à Malte où elle occupera le pavillon national ukrainien de la toute jeune biennale d’art contemporain. Son synopsis prévoit de filmer dans deux lieux patrimoniaux qui, actuellement encore, ont échappé aux drones et aux bombes :  une ancienne câblerie de la ville portuaire ainsi que l’Académie navale. Distinguant ces deux lieux singuliers, elle part en fait, en quête de ses parents, tous deux décédés. C’est là, à Odessa, qu’ils se sont rencontrés et qu’ils se sont aimés. Son père, de nationalité géorgienne, fut cadet de la prestigieuse école navale. Sa mère, originaire de Donetsk, animée par le seul désir de vivre en bord de mer, a décroché un emploi dans cette corderie, seule façon d’obtenir la Propiska, ce document autorisant à se déplacer dans l’ancien empire soviétique. Réalisatrice et actrice du film, Alevtina Kakhidze investit les lieux, évoque ses parents, les interpelle, se questionne et s’inquiète, fulmine même, danse dans un abri souterrain, colle sous les semelles de ses chaussures dorées quelques billets de banque – souvenir d’une anecdote racontée par son père – et finit par brûler un billet qui, sur sa face, représente le Kremlin. Impeccablement cadré par son ami Roman Khimei, le film accompagne, à Malte, une installation de notes, dessins et photographies : au travers du miroir de l’histoire de sa famille, l’artiste analyse comment un empire a ruiné la vie de plusieurs générations et comment son influence, bien que parfois inaperçue, finit par se manifester.

Ce pacte autobiographique, ce réel vécu, incarné et narré, constitue l’assise de l’ensemble de l’œuvre de l’artiste. Alevtina Kakhidze a hérité de son père un patronyme géorgien. Elle-même est née dans le Donbass. Elle y a été élevée dans la culture russe, dans son incarnation soviétique. A l’origine, elle est donc russophone. Sa famille est le reflet de la politique de russification : alors que sa grand-mère parle ukrainien, sa mère parle russe et élève ses enfants dans cette langue. Cette identité culturelle complexe qu’elle revendique comprend des éléments des mentalités ukrainienne, géorgienne mais aussi ouest-européenne, car si elle vit depuis 2007 à Muzychi, non loin de Kyiv, Alevtina a aussi résidé deux ans à Maastricht, étudiant à la Van Eyck Academie en 2004-2006. (…)

All Good ? 2024, 20 min, Odesa. video performance based on real events. Alevtina Kakhidze, Roman Khimei, Paulo Litovkin, Vadim Khudoliy, Kristina Shyshkaroua, Ga.Eva. 

Alevtina Kakhidze, Windows, signs of peace, SCHUNCK, Heerlen, Nederland

Alevtina Kakhidze est l’invitée de SCHUNCK, à Heerlen aux Pays-Bas. Elle y investit les vitrines du bâtiment et expose à la bibliothèque une série de dessins récemment acquise par l’institution. A l’église Saint-Pancrace, elle est commissaire d’une exposition réunissant les oeuvres d’une quinzaine d’artistes ukrainiens.

Alevtina Kakhidze
The dove of peace is no longer with us, it was frightened off by the russian missiles that are exploding in Ukraine,
but we still have plants, the biggest pacifists on our planet
Mixed media, 29,8 x 21 cm, 2022 (collection Schunck, Heerlen)

Alevtina Kakhidze’s drawings, installations and videos deal with identity, the war in Russia-Ukraine, the complex dynamics between East and West, power relations, the role of capitalism and our consumer culture, and cultural contradictions and conflicts.

Alevtina Kakhidze was born in Eastern Ukraine, a region which has been plagued by the Russian-Ukranian war since 2014. Alevtina lives and works in the Kyiv region and made a conscious decision to remain in Ukraine after the invasion of Russian forces in February 2022. Kakhidze’s drawings and texts convey her personal experiences of war in real time and pose searching questions for the actions of the occupying powers. Her work expresses opposition to violence and makes an appeal for peace. In so doing, she not only explores culture, but nature too. After all, plants, even those that are invasive, will grow peacefully alongside native species, so for her they represent a symbol of pacifism. She always adds that “plants are pacifists as much as possible on our planet”. In the spring of 2024 she will be creating a site-specific work in SCHUNCK’s store window. The display window of the former Schunck department store carries some significance for her: in 2005 an installation of her drawings was exhibited here. The very location is symbolic she believes: When I see a shop window with adorable goods, I think it’s a sign of peaceful life. Because if there was a war, no one would put those goods there. 

Alevtina Kakhidze
I have read and feel support during Russian Ukrainian war in 2022. 2.4.2022
Mixed media, 29,1 x 42 cm, 2022 (collection Schunck, Heerlen)

There is a whole generation of artists in Ukraine who have a voice, and deserve to be heard. With this in mind, Alevtina Kakhidze is bringing works by 14 different Ukrainian artists, which will be displayed at St Pancratius Church under the title ‘What hinders a sermon becomes one’. In line with the venue, all the selected artworks are in relation to concepts or practices that have an association with the Catholic faith, with themes such as bread, wine and heaven. For instance, there are recordings of an artist leading soldiers in prayer at the front. But there is also a work made of glass shards, the result of war. The artist collects the shards from bombed-out houses and tries to restore the objects. Participating artists: Mykhailo Alekseenko, Yuriy Bolsa, Bohdan Bunchak, Yuliia Elyas, Zheka (Yevhen) Holubientsev, Zhanna Kadyrova, Alexander Krolikowski, Volodymyr Kuznetsov, Krystyna Melnyk, Marharyta Polovinko, Stanislav Turina, Tamara Turliun, Tereza Yakovyna en Albina Yaloza.

Alevtina Kakhidze (b. 1973, Zhdanivka (UA)) lives and works in Muzychi (UA). She studied at the National Academy of Fine Art and Architecture in Kyiv (UA) (1999-2004) and at the Jan van Eyck Academie in Maastricht (2004-2006). She has been a UN envoy in Ukraine since 2018 and won the Kazimir Malevich Artist Award (2008), the first prize for the Competition for Young Curators and Artists, Kyiv, Center for Contemporary Art at NaUKMA (2002). She received an Honorary Mention at ‘State of the ART(ist)’ by Ars Electronica and the Austrian Ministry of Foreign Affairs (2023), and won the Women in Arts Award, by UN Women Ukraine (2023). She has taken part in diverse exhibitions across the globe, including Manifesta 10 (2014), Manifesta 14 (2022) and Kaleidoscope of (Hi)stories – Art from Ukraine in Museum De Fundatie, Zwolle (2023). In 2022, SCHUNCK acquired nine of Alevtina Kakhidze’s drawings for its collection of modern and contemporary art. 

Opening hours:
Store window: on display for the duration, free admission

SCHUNCK Glaspaleis: Monday-Saturday: 9:00 a.m. – 5:00 p.m., Sunday: 11:00 a.m. – 5:00 p.m.
St. Pancratius Church: Monday-Friday: 9:30 a.m. – 10:30 a.m., Saturday: 2:00 p.m. – 4:00 p.m. 

Alevtina Kakhidze
Western Politicians, if you don’t close the sky over Ukraine, please close the Belarus / Russia border with EU
goods. It ill stop the russian army a bit. 2.4.2022
Mixed media, 29, 8 x 29,8 cm, 2022 (collection Schunck, Heerlen)

Aglaia Konrad, proof of concept, The Briefing Room

Aglaia Konrad participe à l’exposition Proof of concept : photographie, au Briefing Room à Bruxelles.

Exhibition of seventeen pictures and one video by Philip Gaißer, Aglaia Konrad, Massao Mascaro, Susanne Keichel, Adrian Sauer, Arne Schmitt, Andrzej Steinbach, Sophie Thun, Erin Calla Watson, and Steffen Zillig.

Opening on Saturday, 27 April 2024. Exhibition 27.04 > 22.06.2024

Briefing Room. Avenue Louise 155, Bruxelles

Jacqueline Mesmaeker, Les péripéties, Delta, Namur

Quelques unes des Péripéties de Jacqueline Mesmaeker sont exposées au Delta à Namur dans le cadre de l’exposition La carte postale, objet de collection, oeuvre d’art.

Jusqu’au 18 août 2024

Jacqueline Mesmaeker, Les péripéties, cartes postales, cartel, 2012-2018, 43 x 61 cm
Jacqueline Mesmaeker, Les péripéties, cartes postales, cartel, 2012-2018, 43 x 61 cm
Jacqueline Mesmaeker, Les péripéties, cartes postales, cartel, 2012-2018, 43 x 61 cm
Jacqueline Mesmaeker, Les péripéties, cartes postales, cartel, 2012-2018, 43 x 61 cm
Jacqueline Mesmaeker, Les péripéties, cartes postales, cartel, 2012-2018, 43 x 61 cm
Jacqueline Mesmaeker, Les péripéties, cartes postales, cartel, 2012-2018, 43 x 61 cm
Jacqueline Mesmaeker, Les péripéties, cartes postales, cartel, 2012-2018, 43 x 61 cm
Jacqueline Mesmaeker, Les péripéties, cartes postales, cartel, 2012-2018, 43 x 61 cm
Jacqueline Mesmaeker, Les péripéties, cartes postales, cartel, 2012-2018, 43 x 61 cm

Les Péripéties constituent une série (ouverte) de paires de cartes postales sous cadre. Sous chaque couple d’image, un cartel : Les péripéties. Ces paires sont délibérément regroupées sans explication, histoire de laisser libre cours à l’interprétation. Comme un choix de couleur sur une palette, chaque couleur, chaque image révéle l’autre. Au fil des années Jacqueline Mesmaeker a construit sa collection de cartes postales grâce aux envois familiaux et amicaux.

Aglaia Konrad, Jacqueline Mesmaeker, la carte postale, objet de collection, oeuvre d’art, Le Delta, Namur

Aglaia Konrad et Jacqueline Mesmaeker participent à l’exposition La Carte postale, objet de collection, oeuvre d’art, au Delta à Namur. Un commissariat de Virginie Devillez. Du 30 mars au 18 août 2024. Vernissage le 29 mars à18h30. 

Jacqueline Mesmaeker, Les Péripéties, 2012-2018

À l’heure où des images protéiformes circulent sur les réseaux sociaux et où les échanges se réduisent à quelques signes, le Delta a voulu revenir sur l’impact de la carte postale sur la société et la scène artistique. Son apparition dès la seconde moitié du 19e siècle a en effet suscité des phénomènes similaires, le commun des mortels devant apprendre à écrire dorénavant dans une case réduite prédéfinie – le recto. Quant au verso, illustré, sa diffusion intense suscite d’emblée un engouement inédit. L’année 1889, qui voit s’ouvrir l’Exposition universelle de Paris, semble véritablement constituer un tournant. Cinq à six mille cartes postales de la Tour Eiffel sont ainsi vendues chaque jour, lançant l’ère de la modernité, dont elles deviennent l’un de ses fleurons les plus populaires.

À l’heure où les reproductions circulent peu, ce support produit massivement s’impose auprès de toutes les classes sociales. La carte postale devient une image-objet à portée symbolique multiple qui passe de main en main et ouvre les portes de l’imaginaire. Par son format, elle permet aussi la constitution d’archives personnelles ou l’agencement d’images sur les murs ou les espaces de travail ; elle devient un outil pour l’artiste, ou l’historien de l’art, puisant dans cet Atlas infini, véritable point de départ de pratiques et d’usages multiples : peinture, collage, installation, film, objet, photographie, Mail Art…

De manière libre et non exhaustive, le Delta revient sur la présence, la réappropriation et le détournement de la carte postale dans l’art depuis la fin du 19e siècle jusqu’à nos jours. Le point de départ choisi est Francis Picabia dont la démarche postimpressionniste conceptuelle marque le début des avant-gardes du 20e siècle. Il annonce ainsi le « déclin de l’aura » prophétisé par Walter Benjamin, là où la reproduction prend part au savoir et à l’art, voire à leur constitution, au point de pouvoir les remplacer. (…) Virginie Devillez

Avec des oeuvres de :

Avec Pilar Albarracín, Bernard Boigelot, Marcel Broodthaers, Marcelle Cahn, Jean Challié, Alphonse Davanne, Damien Deceuninck, Peter Downsbrough, Marcel Duchamp, Paul Éluard, Gilbert & George, Camille Goemans, Nicole Gravier, Susan Hiller, Hannah Höch, Georges Hugnet, On Kawara, Aglaia Konrad, Jean-Jacques Lebel, Éric Manigaud, René Magritte, Jacqueline Mesmaeker, Valérie Mréjen, Martin Parr, Jehanne Paternostre, Michel Peetz, Francis Picabia, Allen Ruppersberg, Kurt Schwitters, Joëlle Tuerlinckx, Oriol Vilanova

Benjamin Monti, Bal (Dé)masqué, musée Emile Verhaeren

James Ensor, Les masques et la mort, 1988. Couverture de La Plume, 1899

Benjamin Monti participe à l’exposition Bal (Dé)masqué, Ensor et le masque dans l’art, au musée Emile Verharen à Sint-Amands. Commissaire : Rik Hemmerijck. Vernissage ce 25 février. Exposition du 25 février au 2 juin 2024. 

Benjamin Monti, sans titre, 2023, encre de Chine sur papier, 21 x 29,7 cm

Le communiqué du musée :

Le carnaval est la fête populaire du déguisement et du masque, du ridicule et du renversement de toutes les valeurs. Il a également inspiré pas mal d’artistes. Dans le cadre de l’Année Ensor, le musée Emile Verhaeren présente une série de gravures de James Ensor sur le thème du masque. Parallèlement, il dialogue avec un certain nombre d’artistes modernes et contemporains qui ont donné une place au masque dans leur œuvre : Koen Broucke, Nikolaas Demoen, Fernand Khnopff, Tomasz Kowalski, Benjamin Monti, Peter Morrens, Félicien Rops, Jan Vercruysse, Jos Verdegem, Dirk Zoete… Quelques vieux masques de carnaval  plongent le public complètement dans l’ambiance. Il y a également une section littéraire avec des poèmes de Charles Baudelaire, Jan Campert, Valery Larbaud, Hugues C. Pernath, Paul van Ostaijen, Émile Verhaeren…

Un catalogue illustré est disponible en français et en néerlandais.

Expo : Bal (dé)masqué du 25 février au 2 juin 2024 : ouvert du jeudi au dimanche, les jours fériés (11h-18h), ou sur réservation. Vernissage : dimanche le 25 février à 11h.

Benjamin Monti, sans titre, 2023, encre de Chine sur papier, 21 x 29,7 cm

Jacques Lizène. Lacan, l’exposition. Quand l’art rencontre la psychanalyse, Centre Pompidou – Metz

Jacques Lizène participe à l’exposition Lacan, l’exposition. Quand l’art rencontre la psychanalyse au Centre Pompidou à Metz. Du 31 décembre 2023 au 27 mai 2024. Galerie 2. Commissariat : Marie-Laure Bernadac et Bernard Marcadé, historiens de l‘art, associés à Gérard Wajcman et Paz Corona, psychanalystes. 

La pensée de Jacques Lacan est avec celles de Roland Barthes, Michel Foucault, Jacques Derrida et Gilles Deleuze, essentielle pour comprendre notre contemporanéité. Or, si des hommages et des expositions ont déjà considéré la plupart de ces figures intellectuelles, la pensée de Lacan reste à ce jour, sur le plan muséal, inexplorée, alors que ce dernier a entretenu une relation très forte avec les œuvres d’art. 

Lacan a fréquenté au plus près l’art et les artistes du XXe siècle (Salvador Dalí, André Masson, Georges Bataille, Pablo Picasso ou encore Dora Maar) et n’a eu de cesse de puiser dans l’art de tous les temps dans son enseignement. Plus de 40 ans après la mort du psychanalyste, l’exposition du Centre Pompidou-Metz explorera les relations privilégiées de Lacan avec l’art en mettant en résonance à la fois les oeuvres qu’il a lui-même indexées, les artistes qui lui ont rendu hommage, ainsi que les œuvres modernes et contemporaines qui font écho aux grandes articulations conceptuelles de sa pensée. 

Lacan ouvre un champ novateur qui s’inscrit au cœur de notre modernité et de notre actualité. On se débat aujourd’hui avec des problèmes de sexe, d’amour, d’identité, de genre, de pouvoir, de croyances ou d’incrédulité, autant de questions sur lesquelles le psychanalyste a apporté des repères précieux. 

Le parcours est à voir et à expérimenter comme une traversée des notions spécifiquement lacaniennes, à commencer par le stade du miroir, qui a fasciné nombre d’artistes et de cinéastes. Puis est interrogé le concept de lalangue, mot inventé par Lacan pour désigner une forme et une fonction du langage plus en prise avec ce que le psychanalyste qualifie de réel, et qui résonne avec le travail d’artistes qui ont joué avec les mots, le double sens, le babillage, voire le langage des oiseaux, sans oublier le rapport à la poésie. La section Nom-du-Père sera quant à elle l’occasion de repenser la notion patriarcale. S’ouvre alors la section de l’objet a, une invention de Lacan pour qualifier l’objet cause du désir en tant que manque, reste et chute, qui se déploiera en de multiples orientations : chute, phallus, sein, corps morcelé, merde, voix, rien, regard et enfin trou. 

La section La Femme n’existe pas est dédiée à la fameuse formule de Lacan qui insiste sur le fait qu’il n’existe pas d’essence de la femme, et montre les œuvres d’artistes qui mettent en perspective les représentations misogynes. La féminité est souvent multiple et la section mascarade rendra hommage au concept de Joan Rivière, repris à son compte par Lacan. La mascarade est à l’œuvre chez de nombreux artistes qui recourent aux travestissements, confirmant la position de Lacan pour qui l’anatomie n’est pas le destin, à savoir que le genre ne correspond pas nécessairement au sexe assigné à la naissance. 

Selon la fameuse formule de Lacan, Il n’y a pas de rapport sexuel. Tel est le titre d’une section organisée autour de la réplique du Grand Verre de Duchamp, dans lequel la jouissance de la mariée du registre du haut s’effectue sans qu’il y ait de contact physique avec les célibataires du registre du bas. L’amour, qui est pour Lacan « ce qui supplée à l’absence de rapport sexuel » (Encore, Le Séminaire, Livre XX, texte établi par Jacques-Alain Miller, Paris, Seuil, 1975), est néanmoins ce qui ouvre à la jouissance – « Seul l’amour permet à la jouissance de condescendre au désir » (L’Angoisse, Le Séminaire Livre X, texte établi par Jacques-Alain Miller, Paris, Seuil, 2004). Une section explorera la jouissance, féminine d’abord, dont Lacan situe l’acmé dans les jaculations mystiques figurées dans L’Extase de sainte Thérèse du Bernin, et qui trouvent des avatars contemporains dans les œuvres d’Anselm Kiefer, ORLAN, jusqu’aux performances des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence. 

Les dernières années de l’enseignement du psychanalyste font la part belle à la topologie, aux nœuds borroméens, aux bandes de Moebius et autres bouteilles de Klein. La dernière section de l’exposition reflète autant l’intérêt porté par Lacan pour les nœuds et tressages de François Rouan, artiste qu’il rencontra à la Villa Médicis et pour lequel il écrivit un texte, que l’influence des préoccupations topologiques de Lacan sur les artistes contemporains

Jacques Lizène, Couleur chocolat, peinture à la matière fécale [1977], en diptyque, 1993, 80 x 200 cm. Collection FRAC Poitou-Charentes.

Marie-Laure Bernadac et Bernard Marcadé ont choisi une Peinture analitique du Petit Maître, Couleur chocolat, appartenant à la collection du FRAC Poitou Charentes. 

Dans le catalogue Collection, fin XXe, 1983-1995, Douze ans d’acquisitions d’art contemporain en Poitou-Charentes, on lira la notice suivante : 

Jacques Lizène, petit maître liégeois de la deuxième moitié du XXème siècle, se définit ainsi lui-même. Dans la lignée des artistes symbolistes et surréalistes belges, et d’autres plus proches comme Broodthaers, Lizène parle del’ art tout en le pratiquant, réalisant des installations, des performances et parfois des oeuvres au sens traditionnel du terme. Se situant dans le champ de l’art, Jacques Lizène précise qu’il est artiste de la médiocrité : Je peux faire des oeuvres médiocres ou même très mauvaises mais également des chefs-d’oeuvre (sic) en tes signifiant évidemment comme étant de l’art de ta médiocrité. Cela devient un travail sur l’idée de Jugement, qui appartient aussi à l’humour. La facétie en art (même quand elle semble manquer d’intérêt) a comme qualité principale, et c’est son mérite, d’être justement facétie.,, elle se suffit à elle-même’. Son discours critique est inclus dans l’oeuvre qu’il nous propose, c’est pourquoi l’expliquer est sans doute superflu. Aussi, la description précise de la pièce peut-elle servir de commentaire. Ayant vérifié que dans la célèbre boîte de conserve de Piero Manzoni, Merde d’artiste (1961), il n’y avait rien, Jacques Lizène décide en 1977 de devenir son propre tube de couleur  et, appliquant à la lettre les théories freudiennes, peint avec sa matière fécale. Afin d’obtenir des coloris variés et délicats il décide de contrôler tes aliments. Démarche : survivre … , boire, manger, déféquer, peindre avec, tenter la transformation en argent … pour, à nouveau boire et manger, déféquer, peindre avec, transformer sa peinture en argent … pour … etc …  Cette peinture analytique ou Mur des défécations est composée de briques peintes les unes après les autres, rappelant les constructions que l’on rencontre dans les villes du Nord. La merde est le luxe de la vie. Elle est, précisément, ce qui lui permet de continuer à être. ( .. .) Accepter la perte, c’est consentir à la vie. Interrompre le cycle, récupérer la matière pour peindre son mur, brique après brique, c’est donc faire de l’art avec son refus de la vie. Construire son oeuvre en acceptant de n’être’. . A plusieurs reprises, Jacques Lizène s· est exprimé sur L’art d’attitude, qui définit sa position parmi les artistes contemporains : C’est le choix d’un point de vue, et le positionnement de celui-ci, sur l’Homme et sur l’art. ( … ) Il y a donc attitude chez les Dadaïstes, le mouvement Fluxus et bien d’autres ( .. .) Quel est /’intérêt des nouveaux artistes d’art d’attitude ? Il est justement dans ce qu ‘Ils font émerger/’ attitude comme le significatif de leur oeuvre, et en cela, ils sont les révélateurs de ce qui sera peut-être reconnu comme la singularité fondamentale de l’art du XXème siècle: L’attitude en art.

John Murphy, History Tales. Fact and Fiction in History Painting, Akademie der bildenden Künste Wien, les images

John Murphy
The Joseph Conrad serie, 2003
Etching on offset and serigraphy (text), 85 x 101 cm. 

Dans The Joseph Conrad Series (2003), John Murphy reproduit 26 fois l’image d’un trois-mâts, chaque fois avec un titre différent. Il s’agit d’une photographie trouvée que l’artiste a récupérée. À partir de l’intérêt qu’il porte à la répétition, Murphy souhaite stimuler l’ œil du spectateur à chercher des similitudes et des différences, que seuls les titres contiennent. L’artiste ouvre à notre imaginaire un espace entre le mot, l’image et l’objet. Le bateau sur la photo porte le nom de Joseph Conrad, l’écrivain polonais-anglais connu pour ses récits de voyage qui se déroulent souvent en mer et s’articulent autour de valeurs morales et de solitude. Avec des titres comme E la nave va, Movement of the internai being et North of the future, John Murphy partage les sensibilités subtiles propres à son œuvre. Avec un raffinement froid, il crée une atmosphère mélancolique qui s’apparente à la saudade des chants de marins portugais. Le sentiment de manque est vague par essence et sa viscosité fait qu’il colle à l’âme. En même temps, le voyage promet de l’aventure, un déplacement dans le temps et dans l’espace et de nouveaux horizons. (Mélanie Deboutte)