Jacqueline Mesmaeker, Introductions roses @ gerlach en koop – Was machen Sie um zwei? Ich schlafe, 2020
Om acht uur? Dan word ik wakker.
As part of The Last Terminal, Volume III Part 6: Colonotopia, gerlach en koop exhibit works by Steve Van den Bosch, Annaïk Lou Pitteloud, Shimabuku, Ismaïl Bahri, Gabriel Kuri, Hendl H Mirra, Mark Geffriaud, Ian Kiaer and Jacqueline Mesmaeker
For the exhibition Binnen en buiten het kader at the Stedelijk Museum Amsterdam in 1970, Gerrit Dekker closed a gallery by closing two doors. There is a photograph documenting the empty room from the inside, taken at a very low vantage point. This is what you would have seen if you were lying on the floor and looked to the side. For Dekker, spending time in exhibition spaces was important. In a sense, his installations—though that term was not yet in use then—are the result of performances without an audience.
Dawn breaks the surface. The eight hours of Om zeven uur? Slapen. have separated everything in before and after. And now gerlach en koop continue and end their restaging of Was machen Sie um zwei? Ich schlafe. from 2020. For this last gathering gerlach en koop will display all works that correspond to the reintegration and melancholy of waking up. A true gathering therefore. The exhibition will be open and can be visited from 27th March but the opening will be a month later Friday night 25th April. @ Rib, Rotterdam.
Une exposition d’art contemporain où les œuvres jouent avec le motif de la cabane et son imaginaire.
Cabane, la nouvelle exposition-événement au Delta vous emmène à la découverte d’une thématique évocatrice de liberté et d’insouciance. Réunis pour la première fois sur deux étages du Delta, 23 artistes belges et internationaux proposent plus de 30 œuvres sur ce thème universel.
Qui n’a jamais construit de cabane ou rêvé de la vie libre dont elle est la promesse ? Érigées dans une pièce de la maison à l’aide de draps, avec des branchages au fond d’un bois ou au moyen de cartons dans la ville, les cabanes parsèment notre environnement. Pour familier qu’il soit, l’objet ne cesse pourtant de fasciner. Pour l’enfant, la cabane est un espace de jeu et de fiction ; pour l’adulte, elle est une occasion de mise en retrait momentané du quotidien et de sa frénésie ; pour la personne migrante ou sans-abri, elle est un nécessaire refuge ; pour l’idéaliste encore, elle est un instrument de résistance et de lutte.
Ambivalente, elle incarne tour à tour le lieu du réconfort et celui d’une confrontation parfois confuse et douloureuse au monde. En réinvestissant le motif populaire de la cabane, les artistes contemporain.es nous invitent à en réinterroger les fonctions et l’imaginaire. Cette exposition et le catalogue qui l’accompagne veulent témoigner de la richesse de ce thème et de sa fécondité pour la création plastique.
Sculptures, installations, photographies et vidéos d’une vingtaine d’artistes belges et internationaux.les : Atelier Van Lieshout, Karim Ben Amor, James Benning, Marianne Berenhaut, Gregory Crewdson, Raphaël Decoster, Nathalie Du Pasquier, Christian Fogarolli, Hreinn Fridfinnsson, Ryan Gander, Philippe Graton, Ken Isaacs, Michel Leonardi, Jacqueline Mesmaeker, Guy Moreton, Chalisée Naamani, Sophie Nys, Mathieu Pernot, Joanna Piotrowska, Walter Swennen, Adrien Tirtiaux et Pierre Toby.
Aglaia Konrad, Trier, 2020 Digital print on mirror film, 300 x 620 cm
Stone is omnipresent in all our lives; not least saliently, in the form of the architectures in which we live and work. In films, photographs, and sculptures, Aglaia Konrad grapples with the utopias and contradictions implicit in those architectures. The artist grew up in the Alps, and stone as the primeval material of rock formations and mountain landscapes as well as architecture has been central to her workfrom the outset. Among the objects on display in the first room are rock fragments: granite from Gastein, yellow limestone from Untersberg, red marble from Adnet, and black marble from Belgium – each a place that figures prominently in Konrad’s life. The material’s specific cultural and geographic loci abut her personal history.
The dovetailing of architecture, photography, and body in Konrad’s art also speaks from the work Frauenzimmer (2022/25). It consists of window panes, at the same time reflective and transparent, that are positioned in the gallery in a series resembling that of the lenses inside a camera. The panes come from the CBR Building, an office complex in Brussels; designed in the brutalist style by Constantin Brodzki and Marcel Lambrichs and realized in 1967–1970, it was Brussel’s first prefabricated structure.
Far from hiding concrete as the construction material, the modules showcase it as a deliberate aesthetic choice. The surrounding architecture and the beholders themselves appear reflected in the panes or are visible through them. This way the work is effectively a performance modulating the audience’s engagement with the art, acting as a generator of images. Our own situation in the room, the manifold relations that link us to the world, our being-amid-things, becomes palpable once more. Something similar happens in a mirrored wall bearing a photograph of an ancient stone seating accommodation at the Rheinisches Landesmuseum in Trier, Germany. This work illustrates the artist’s conceptual approach to processes of perception – stone is present not only in the image, but also as a physical material and reflection. The photograph of the stone shaped into a seat by human hands communicates with a red sofa positioned in the next room. Originally titled Decision by the designers, it is a piece of corporate furniture from the 1980s, a nod back to the panes from the CBR Building in Brussels. Instead of offering people a seat the sofa is occupied by eleven so-called “Rückbaukristalle”. Konrad is particularly fascinated by the demolition of architecture, which, as she argues, always also holds a sculptural potential.
The RÜCKBAUKRISTALLE (2015–) are chunks of material like concrete or brick – remnants or detritus from a demolition that the artist had cut and polished like precious stones. With their gleaming surfaces, the pieces take on not only newfound value, but also an air of personages in their own right or quaint ritual objects. (press release Secession)
Frauenzimmer, 2022-2025 Glass windows from Brodski/Lambrichs CBR building in Brussels, metal stands, 210 x 135 x 2,5 cmAglaia Konrad, Boulders, 2025 Rocks from Gastein, Untersberg, Adnet, Golzinne
La pierre est omniprésente dans nos vies, notamment sous la forme des architectures dans lesquelles nous vivons et travaillons. Dans ses films, ses photographies et ses sculptures, Aglaia Konrad s’attaque aux utopies et aux contradictions implicites de ces architectures. L’artiste a grandi dans les Alpes, et la pierre, en tant que matériau originel des formations rocheuses, des paysages de montagne et de l’architecture, a toujours été au cœur de son travail. Parmi les objets exposés dans la première salle figurent des fragments de roche : granit de Gastein, calcaire jaune d’Untersberg, marbre rouge d’Adnet et marbre noir de Belgique – autant de lieux qui occupent une place prépondérante dans la vie de Konrad. Les lieux culturels et géographiques spécifiques de ces matériaux rejoignent l’histoire personnelle de l’artiste.
Le lien entre l’architecture, la photographie et le corps dans l’art de Konrad s’exprime également dans l’œuvre Frauenzimmer (2022/25). Il s’agit de vitres, à la fois réfléchissantes et transparentes, qui sont placées dans la galerie dans une configuration qui ressemble à celle des lentilles d’un appareil photo. Les vitres proviennent du bâtiment CBR, un complexe de bureaux à Bruxelles. Conçu dans le style brutaliste par Constantin Brodzki et Marcel Lambrichs et réalisé en 1967-1970, il s’agit de la première structure préfabriquée construite à Bruxelles.
Loin de cacher le béton en tant que matériau de construction, les modules le présentent comme un choix esthétique délibéré. L’architecture environnante et les spectateurs eux-mêmes se reflètent dans les vitres ou sont visibles à travers elles. De cette manière, l’œuvre est effectivement une performance qui module l’engagement du public avec l’art, agissant comme un générateur d’images. Notre propre situation dans la pièce, les multiples relations qui nous lient au monde, notre être au milieu des choses, deviennent une fois de plus palpables. Un phénomène similaire se produit sur un mur miroir portant une photographie d’un ancien siège en pierre au Rheinisches Landesmuseum de Trèves, en Allemagne. Cette œuvre illustre l’approche conceptuelle de l’artiste à l’égard des processus de perception – la pierre est présente non seulement dans l’image, mais aussi en tant que matériau physique et reflet. La photographie de la pierre façonnée en siège par des mains humaines communique avec un canapé rouge placé dans la pièce voisine. Intitulé à l’origine Decision par les concepteurs, il s’agit d’un meuble d’entreprise des années 1980, un clin d’œil aux vitres du bâtiment CBR à Bruxelles. Au lieu d’offrir un siège aux gens, le canapé est occupé par onze « Rückbaukristalle ». Konrad est particulièrement fascinée par la démolition de l’architecture qui, selon elle, recèle toujours un potentiel sculptural.
Les RÜCKBAUKRISTALLE (2015-) sont des fragments de matériaux comme le béton ou la brique – des restes ou des détritus d’une démolition que l’artiste a taillés et polis comme des pierres précieuses. Avec leurs surfaces brillantes, les pièces prennent non seulement une nouvelle valeur, mais aussi un air de personnages à part entière ou d’objets rituels pittoresques. (communiqué de presse Secession)
Aglaia Konrad, Shaping Stones, (Madrid 2017), 2025 Digital print on aires fabric, 225 x 150 cm Aglaia Konrad, Sofa Decision, 2023 Rückbaukristalle, 2015 Various modified demolition-waste
Aglaia Konrad. Autofictions in Stone. 8.3. – 18.5.2025. Programmed by the board of the Secession. Curated by Jeanette Pacher.
Aglaia Konrad, Autofictions in Stone. 8.3. – 18.5.2025
The artist Aglaia Konrad’s photographic practice investigates architectural and urban structures and the utopian visions and contradictions implicit in them. Focusing on the commonplace rather than the iconic. She is especially fascinated with the demolition of architecture, which, she argues, always also harbors a sculptural potential. Experimentation with relations of scale, the perception of spaces, and various media parameters is a defining characteristic of her art, as is the critical engagement with the formal idioms of modernism and minimalism.
Konrad’s oeuvre is sustained by an extensive photographic archive. A kind of atlas surveying the history of architecture as well as contemporary cityscapes, it can be thought of as an inherently incomplete “living memory.” As the artist sees it, pictures are not self-contained entities with fixed meanings but fundamentally malleable depending on how, where, and in proximity to which others they are displayed.
For each new exhibition, Konrad reactivates this growing archive by juxtaposing photographs from different places and times. Engendering interconnections, oppositions, and coincides, she releases associations, knowledge, and recollections. The artist’s installations always take their cues from the particulars of the exhibition setting; photography, to her mind, is an intervention into a space that must be experienced with the whole body.
Programmed by the board of the Secession – Curated by Jeanette Pacher
FR
La pratique photographique de l’artiste Aglaia Konrad étudie les structures architecturales et urbaines, ainsi que les visions utopiques et les contradictions qui y sont implicites. Elle se concentre sur le banal plutôt que sur l’iconique. Elle est particulièrement fascinée par la démolition de l’architecture qui, selon elle, recèle toujours un potentiel sculptural. L’expérimentation des relations d’échelle, de la perception des espaces et des différents paramètres médiatiques est une caractéristique déterminante de son art, tout comme l’engagement critique envers les idiomes formels du modernisme et du minimalisme.
L’œuvre de Konrad s’appuie sur de vastes archives photographiques. Sorte d’atlas de l’histoire de l’architecture et des paysages urbains contemporains, ces archives peuvent être considérées comme une « mémoire vivante » intrinsèquement incomplète. Pour l’artiste, les images ne sont pas des entités autonomes aux significations figées, mais sont fondamentalement malléables en fonction de la façon dont elles sont exposées, du lieu où elles sont exposées et de leur proximité avec d’autres.
Pour chaque nouvelle exposition, Konrad réactive ces archives en juxtaposant des photographies de lieux et d’époques différents. En créant des interconnexions, des oppositions et des coïncidences, elle libère des associations, des connaissances et des souvenirs. Les installations de l’artiste s’inspirent toujours des particularités du lieu d’exposition ; pour elle, la photographie est une intervention dans un espace qui doit être vécu avec le corps tout entier.
Programmée par le conseil d’administration de la Sécession. Commissaire d’exposition : Jeanette Pacher
Secret Outlines est la première exposition rétrospective de l’oeuvre de Jacqueline Mesmaeker hors des frontières belges. L’exposition est organisée par la Generali Foundation Collection-Permanent Loan to the Museum der Moderne Salzburg. Son commissariat a été confié à Jürgen Tabor. La Generali Foundation a acquis à cette occasion l’installation filmique « Surface de Réparation » (1979). Après Marcel Brodtaers, Lili Dujourie, Ann Veronica Janssen et Joëlle Tuerlinckx, Jacqueline Mesmaeker est la cinquième artiste belge à entrer dans cette collection de renom. Exposition au Museum der Moderne à Salzburg du 7 mars au 14 septembre 2025
Jacqueline Mesmaeker, Surface de Réparation, 1979
The Belgian artist Jacqueline Mesmaeker’s (Brussels, BE, 1929–2023) extraordinary oeuvre combines a poetic sensibility with conceptual thinking. Her output comprises sculptures and sculptural interventions as well as paintings and drawings, photographs, films and videos, and spoken and written language. One defining feature of her work is an astute awareness of the existential processes of remembering and forgetting and the psychological, political, and aesthetic significance of the subtle and latent. Mesmaeker experimented with different spatial, temporal, and visual dimensions as well as notations and symbolic languages, forging novel and surprising cross-connections. Many of her works are enhanced by selected literary references and engagements with political and historic contexts.
Mesmaeker taught at renowned Belgian art schools for many years. In the past few years, her oeuvre, which she steadfastly built over five decades, has won wide acclaim. Like Marcel Broodthaers and Joëlle Tuerlinckx, Mesmaeker is now widely considered a central figure on the Belgian art scene. The solo exhibition mounted by the Generali Foundation Collection—Permanent Loan to the Museum der Moderne Salzburg is the first retrospective of the artist’s work outside Belgium. Its outlines were drawn up in consultation with the artist, who passed away at the end of 2023. The show presents major works by Jacqueline Mesmaeker from all divisions of her oeuvre.
A publication will be released in conjunction with the exhibition.
L’œuvre extraordinaire de l’artiste belge Jacqueline Mesmaeker (Bruxelles, BE, 1929-2023) associe une sensibilité poétique à une pensée conceptuelle. Sa production comprend des sculptures et des interventions sculpturales, ainsi que des peintures et des dessins, des photographies, des films et des vidéos ainsi que des oeuvres reposant sur le langage. Conscience aiguë des processus existentiels du souvenir et de l’oubli, ainsi que de la signification psychologique, politique et esthétique du subtil et du latent. Mesmaeker a expérimenté différentes dimensions spatiales, temporelles et visuelles, ainsi que des notations et des langages symboliques, établissant des liens inédits et surprenants. Nombre de ses œuvres sont enrichies par des références littéraires choisies et des engagements dans des contextes politiques et historiques. Mesmaeker a enseigné pendant de nombreuses années dans des écoles d’art belges renommées. Ces dernières années, son œuvre, qu’elle a construite avec constance pendant cinq décennies, a été largement saluée. À l’instar de Marcel Broodthaers et de Joëlle Tuerlinckx, Mesmaeker est aujourd’hui largement considérée comme une figure centrale de la scène artistique belge. L’exposition personnelle organisée par la Generali Foundation Collection-Permanent Loan to the Museum der Moderne Salzburg est la première rétrospective de l’œuvre de l’artiste en dehors de la Belgique. Ses contours ont été définis en concertation avec l’artiste, décédée à la fin de l’année 2023. L’exposition présente des œuvres majeures de Jacqueline Mesmaeker dans tous les domaines de son travail.
Une publication sera éditée à l’occasion de l’exposition.
Pour l’exposition Figures, l’artiste-illustrateur Benjamin Monti est invité, en tant que commissaire, à puiser aux sources de ses images. Son travail est nourri d’une incessante recherche d’imprimés de toutes sortes, qui forment aujourd’hui une impressionnante collection d’un art qu’on dit « modeste », depuis les cahiers d’enfants jusqu’aux artefacts de la culture populaire. Ici, il laisse libre à cours à son obsession pour un type tout particulier d’images: une série de lithographies représentant différentes figures humaines grandeur nature, réalisées par l’imprimerie Wentzel à Wissembourg entre la fin du 19° et le début du 20° siècle. Archétypes singuliers, représentant·es d’un groupe social ou d’une fonction, elles parviennent jusqu’à nous aujourd’hui dans toute leur désuétude. Á travers les couleurs éclatantes et l’absurdité des postures, résonne leur humanité. Cette humanité précaire, on la retrouve dans les marionettes liégeoises que Benjamin Monti met en dialogue avec ces images. Rustres, elles touchent par leur humilité, leur simplicité économe. En contrepoint, et pour naviguer du papier au bois et inversement, Benjamin convie les gravures sur bois du dessinateur Olivier Deprez, préparatoires à son travail imprimé, qui nous montrent à leur tour des figures hors du temps, des silhouettes sans âge inscrites dans la matière.
Benjamin Monti assemble. Il collecte, décline, associe et détourne des images sur lesquelles — comme il le dit lui-même — « la main repasse ». Ce dernier geste, celui de l’artiste, transcende les images et annonce le dernier, celui de la signature.
C’est sur ceux qui le précèdent que s’attarde « Figures ». C’est le collecteur, le regardeur, que Les Drapiers mettent à l’honneur, célébrant ainsi une autre forme d’assemblage, celui que créent quand elles dialoguent entre elles les sources matérielles de son imaginaire.
Figures, Benjamin Monti & Olivier Deprez, Les Drapiers. Du samedi 16 novembre au samedi 21 décembre 2024
Benjamin Monti participe a l’exposition collective (H)auteur·es d’enfance. Maison de la culture de Tournai, jusqu’au 28 décembre 2024
Benjamin Monti Sans titre Encre de chine sur dessin trouvé (de la série des histoires naturelles), 22,7 x 14,5 cm 2010-2015Benjamin Monti Sans titre Encre de chine sur dessin trouvé (de la série des histoires naturelles), 22,7 x 14,5 cm 2010-2015Benjamin Monti, Tableaux chinés (collection Benjamin Monti).
(H)auteur·es d’enfance invite à traverser les âges et les expériences de vie. Les artistes et leurs oeuvres y content l’enfance, la leur ou celle des sujets représentés, sous différents angles d’approche. Il·elles naviguent entre les âges et leurs expériences respectives.
Les dessins intitulés Early works, réalisés à l’âge de quatre ans, de l’incontournable Wim Delvoye y côtoient les photographies de l’anthropologue involontaire Norbert Ghisoland, les dessins prolifiques et inclassables de Catherine Versé ou Francis Goidts (réalisés vers l’âge de dix ans), les créations et collections de Benjamin Monti et les installations de Benjamin Demeyere.
Maison de la Culture de Tournai, Galerie de la maison Avenue des Frères Rimbaut 2 7500 Tournai, jusqu’au 28 décembre 2024
Valérie Sonnier Le fantôme du Manoir Mouthier, tirage jet d’encrepigmentaire sur papierbaryté, 2024, 32 x 46 cm Valérie Sonnier Le fantôme du Manoir Mouthier, tirage jet d’encrepigmentaire sur papierbaryté, 2024, 46 x 32 cm
Invitée l’été dernier en résidence au Manoir, centre d’art et de villégiature à Mouthier-Haute-Pierre, implanté dans la Haute Vallée de la Loue, pays de Gustave Courbet, Valérie Sonnier y expose cet automne. Peindre, dessiner, filmer la vallée de la Loue, titre de l’exposition, rassemble trois artistes issus des Beaux-Arts de Paris, là où Valérie Sonnier enseigne le dessin morphologique. Tous trois sont donc partis sur les traces du Maître d’Ornans. Courbet, on le sait, s’est largement inspiré des paysages de son pays natal et plus particulièrement de cette vallée de la Loue, le ruisseau du Puits noir, la grotte Sarrazine, la roche Bottine et bien sûr la source de la Loue.
Valérie Sonnier, Fantasmagorie, 2024 Installation de tirages jet d’encre pigmentaire sur transparents dans cadres d’époque Napoléon III
Au Manoir, Valérie Sonnier prend ses marques. Elle y rencontre d’abord le fantôme des lieux, c’est plus rassurant de se sentir accompagnée. Elle installe ensuite ses fantômes les plus familiers sur la cheminée, des fantasmagories finement installées dans des cadres dorés de style Napoléon III, celui-là même qui comptait remettre la légion d’honneur à Courbet, distinction que l’artiste, en républicain farouche, refusa tout de go dans une célèbre lettre ouverte. Il y a là, sur la cheminée, tout le petit monde de Victor Hugo, dont Valérie Sonnier a également fréquenté assidument le fantôme à Hauteville House, Gustave Courbet, son épouse, ses amis, ainsi que Constance Quéniaux, oui, celle de l’Origine. Deux fantômes plus intimes de l’artiste se mêlent à la compagnie. Voici les lieux habités.
Valerie Sonnier, Le Manoir Mouthier Crayon, crayons de couleurs et cire surpapier ligné,33,4 x 41,5 cm, 2024Valérie Sonnier, Les belvédères de Mouthier-Haute-Pierre, Crayon, acrylique et cire sur bois, 18 x 32 cm,2024Valérie Sonnier, Les belvédères, plein lune Crayon, acrylique et cire sur bois, 18 x 32 cm,2024Valérie Sonnier, Les belvédères, sous l’orage Crayon, acrylique et cire sur bois, 18 x 32 cm,2024Valérie Sonnier, Les belvédères, aurore boréale Crayon, acrylique et cire sur bois, 18 x 32 cm,2024
Valérie Sonnier dessine dès lors le manoir qui l’accueille et prend enfin de la distance, peignant les belvédères au loin, quatre fragments de paysages karstiques et panoramiques posés sur petits bois cirés. Plein jour, pleine lune, temps d’orage et songe d’une aurore boréale, Valérie Sonnier décline les atmosphères. Au passage, elle dessine sur papier comptable, un petit âne en bois sur roulettes portant sur son dos un célèbre camion rouge, celui-là même qui l’embarqua aux débuts de sa carrière d’artiste et même bien avant. Pour l’heure, l’âne s’appelle Gérôme, clin d’œil à Gustave. Quel âne ce Gérôme, n’est-ce-pas ? On connaît l’anecdote : Courbet appelait son âne Gérôme, pour le plaisir de dire : Gérôme est un âne., faisant ainsi allusion à Jean-Léon Gérôme, son contemporain, champion de l’académisme.
Valérie Sonnier, En route pour le Pays deCourbet avec l’âne Jérôme ! » Crayon, acrylique et cire surpapier ligné, 30 x 39 cm, 2024
Enfin, Valérie Sonnier remonte la vallée de la Loue. Elle en ramène un petit film de six minutes, des plans serrés où l’eau, la roche, la végétation se mordorent rapidement. L’eau devient lave, la roche tellurique. Elle en ramène également un grand dessin de la source de la Loue que Courbet représenta maintes fois, la peignant sous tous ses angles, n’en retenant souvent que des éléments particuliers, comme un territoire initiatique qui ne manqua pas de provoquer bien des interprétations psychanalytiques.
Valérie Sonnier, La Loue, Film super 8 numérisé, 6’, son, couleurs, 2024Valérie Sonnier, La source de la Loue, Fusain, pastel sec, acryliquesur papier coréen,150 x 210 cm, 2024
En 2005, Emilio Lopez Menchero réincarnait Frida Kahlo. Presque 20 ans après, il rentre dans la peau de l’un des plus célèbres des amants de l’artiste mexicaine, Lev Davidovitch Bronstein, mieux connu sous le nom de Léon Trotsky. Et pour ne pas faire les choses à moitié, l’artiste tente également d’être Iossif Vissarionovitch Djougachvili, Joseph Staline. Une rivalité, un duel, un face à face entre l’intellectuel juif idéaliste et le brigand géorgien taciturne, entre le flamboyant champion du communisme universel et celui d’une URSS laboratoire politique. Tout a commencé, explique Emilio Lopez Menchero, lorsque j’ai ouvert un livre hérité de mon grand-père, qui lui aussi a été exilé, une traduction en espagnol de Staline, la biographie écrite par Trotski, son dernier ouvrage avant qu’il ne soit assassiné au Mexique par Ramon Mercader, stalinien catalan et agent du NKVD . Tenter d’être, le même jour, Lev Trotsky et Iossif Staline, tout cela a eu lieu l’été dernier, à l’invitation de Jordi Colomer, à Agullana en Catalogne, lieu le plus emblématique du grand exode républicain et catalan de 1939. J’ai appris à danser la Sardana, une danse traditionnelle catalane où les danseurs en cercle se tiennent par la main. Je la danse au son de l’Internationale, explique Emilio Lopez Menchero. A Liège, dans le cadre de ART AU CENTRE, Emilio Lopez-Menchero expose les résultantes de cette performance, films et photographies.
Aglaia Konrad participe à l’exposition Art in Stone, organisée par la Fundació Catalunya La Pedrera à Barcelona. Commissaire : Pénélope Curtis.
ART IN STONE. 4 October 2024 – 2 February 2025
The exhibition will highlight the stone work of some of the most outstanding sculptors of the 20th century
Stone is transformed into a means of artistic expression in the new La Pedrera exhibition. ‘Art in stone’, organized by Fundació Catalunya La Pedrera and curated by Penelope Curtis, former director of Tate Britain and the Calouste Gulbenkian Museum, proposes a journey through modern sculpture, exploring the deep bond between artists and this material ancestral The exhibition, which can be visited from 4 October until February 2025, reveals how the stone has inspired generations of artists and is still a key element in contemporary art.
‘Art in stone’ gathers more than eighty works, including nearly fifty sculptures and thirty drawings and engravings. This selection represents a journey through the 20th century and presents us with a group of modern sculptors who, born between the end of the 19th century and the beginning of the 20th century, contributed decisively to transforming sculpture as we understand it today. World-renowned figures such as Hans Arp, Louise Bourgeois, Eduardo Chillida, Naum Gabo, Barbara Hepworth, Henry Moore, Isamu Noguchi and Jorge Oteiza are some of the artists who star in this exhibition. His work not only redefined the limits of what was considered sculpture, but opened up new avenues of artistic exploration, often parallel and with points of confluence.
The exhibition tour also includes contemporary artists who have continued to work with stone as the central material of their creations. Xavier Corberó, Stephen Cox, Luciano Fabro, Barry Flanagan, Cristina Iglesias, Anish Kapoor, Ettore Spalletti and Alison Wilding are some of the creators who, with their work, have managed to keep this dialogue with stone alive, reinterpreting its creative possibilities. In addition, the exhibition has a series of photographs by Aglaia Konrad, taken in the emblematic quarries of Carrara, where the stone takes on an almost mythical dimension due to its beauty and history. (Nora Barnach, in Bonart, 3 october 2024)
Barcelona (E), Art in Stone, Fundació Catalunya La Pedrera, du 4 octobre au 2 février 2025. Curator : Penelope Curtis.