The Arsenal Gallery in Bialystok, Poland is presenting the exhibitions Alevtina Kakhidze: Plants and People and William Kentridge:I am not me, the horse is not mine, both curated by Monika Szewczyk.
Alevtina Kakhidze is a Ukrainian artist of Ukrainian-Georgian descent. Her work primarily focuses on performance and drawing, but she also creates videos, installations, and texts. She lives in Muzychi, Ukraine, 26 kilometers from Kyiv, and grew up in the Donetsk region.
Kakhidze documents these dramatic events with the distance and objectivity of a scientist analyzing a system—or rather, multiple systems: legal, educational, colonial, consumerist, and systems of violence. She actively engages in contemporary discourses, often provoking significant debate. Her drawings created after February 24, 2022, frequently reflect on the cultural dynamics between Russia and Ukraine, going beyond the immediate realities of war to explore deeper themes within the history and culture of both nations, highlighting Russian colonialism and imperialism.
Kakhidze’s longstanding interest in plants has taken on a deeper significance in the context of war. She sees plants as some of the purest examples of pacifism on our planet; to her, they represent a model worthy of imitation but ultimately unattainable. As she writes in one of her works: “If I am wounded, I wish I could regenerate the way plants do.”
Pairing the exhibitions of Alevtina Kakhidze and William Kentridge at the Arsenal Gallery in Białystok is not an accidental decision. Their shows are united by decolonial thought reworking the cultural legacy of countries from the orbit of the former Soviet Union. Both of them also consistently reflect on their condition as humans and artists. This unique status—the intersection of art and those who create it—serves as both a starting point and a medium for their work, as much as any other material (perhaps even more so). They have long embraced their roles, yet they continue to question, marvel at, and test the transformative power of art.
Alevtina Kakhidze est retournée à Odessa au début de cette année 2024 afin d’y réaliser un film qu’elle se propose de montrer à Malte où elle occupera le pavillon national ukrainien de la toute jeune biennale d’art contemporain. Son synopsis prévoit de filmer dans deux lieux patrimoniaux qui, actuellement encore, ont échappé aux drones et aux bombes : une ancienne câblerie de la ville portuaire ainsi que l’Académie navale. Distinguant ces deux lieux singuliers, elle part en fait, en quête de ses parents, tous deux décédés. C’est là, à Odessa, qu’ils se sont rencontrés et qu’ils se sont aimés. Son père, de nationalité géorgienne, fut cadet de la prestigieuse école navale. Sa mère, originaire de Donetsk, animée par le seul désir de vivre en bord de mer, a décroché un emploi dans cette corderie, seule façon d’obtenir laPropiska, ce document autorisant à se déplacer dans l’ancien empire soviétique. Réalisatrice et actrice du film, Alevtina Kakhidze investit les lieux, évoque ses parents, les interpelle, se questionne et s’inquiète, fulmine même, danse dans un abri souterrain, colle sous les semelles de ses chaussures dorées quelques billets de banque – souvenir d’une anecdote racontée par son père – et finit par brûler un billet qui, sur sa face, représente le Kremlin. Impeccablement cadré par son ami Roman Khimei, le film accompagne, à Malte, une installation de notes, dessins et photographies : au travers du miroir de l’histoire de sa famille, l’artiste analyse comment un empire a ruiné la vie de plusieurs générations et comment son influence, bien que parfois inaperçue, finit par se manifester.
Ce pacte autobiographique, ce réel vécu, incarné et narré, constitue l’assise de l’ensemble de l’œuvre de l’artiste. Alevtina Kakhidze a hérité de son père un patronyme géorgien. Elle-même est née dans le Donbass. Elle y a été élevée dans la culture russe, dans son incarnation soviétique. Sa famille est le reflet de la politique de russification : alors que sa grand-mère parle ukrainien, sa mère parle russe et élève ses enfants dans cette langue. Cette identité culturelle complexe qu’elle revendique comprend des éléments des mentalités ukrainienne, géorgienne mais aussi ouest-européenne, car si elle vit depuis 2007 à Muzychi, non loin de Kyiv, Alevtina a aussi résidé deux ans à Maastricht, étudiant à la Van Eyck Academie en 2004-2006….
Les dessins et les textes de Mme Kakhidze témoignent de son expérience personnelle de la guerre en temps réel et posent des questions sur les actions des puissances occupantes. Son travail exprime son opposition à la violence et lance un appel à la paix. Ce faisant, elle n’explore pas seulement la culture, mais aussi la nature. En effet, les plantes, même celles qui sont envahissantes, poussent pacifiquement aux côtés des espèces indigènes et représentent donc pour elle un symbole de pacifisme. Elle ajoute toujours que « les plantes sont pacifistes autant que possible sur notre planète ». Au printemps 2024, elle créera une œuvre spécifique dans la vitrine du magasin SCHUNCK. La vitrine de l’ancien grand magasin Schunck revêt une certaine importance pour elle : en 2005, une installation de ses dessins y a été exposée. L’emplacement même est symbolique, estime-t-elle : « Quand je vois une vitrine avec des produits attrayants , je pense que c’est un signe de vie paisible. Car s’il y avait une guerre, personne ne mettrait ces marchandises là ».
Les dessins, installations et vidéos d’Alevtina Kakhidze traitent de l’identité, de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, de la dynamique complexe entre l’Est et l’Ouest, des relations de pouvoir, du rôle du capitalisme et de notre culture de la consommation, ainsi que des contradictions et des conflits culturels.
Kakhidze’s drawings and texts convey her personal experiences of war in real time and pose searching questions for the actions of the occupying powers. Her work expresses opposition to violence and makes an appeal for peace. In so doing, she not only explores culture, but nature too. After all, plants, even those that are invasive, will grow peacefully alongside native species, so for her they represent a symbol of pacifism. She always adds that “plants are pacifists as much as possible on our planet”. In the spring of 2024 she will be creating a site-specific work in SCHUNCK’s store window. The display window of the former Schunck department store carries some significance for her: in 2005 an installation uof her drawings was exhibited here. The very location is symbolic she believes: “When I see a shop window with adorable goods, I think it’s a sign of peaceful life. Because if there was a war, no one would put those goods there.”
Alevtina Kakhidze’s drawings, installations and videos deal with identity, the war in Russia-Ukraine, the complex dynamics between East and West, power relations, the role of capitalism and our consumer culture, and cultural contradictions and conflicts.
Alevtina Kakhidze expose le projet présenté à la récente biennale de Malte au Musée National des Beaux-Arts d’Odessa.
Dad, I’m in Odesa
Alevtina Kakhidze est retournée à Odessa au début de cette année 2024 afin d’y réaliser un film qu’elle se propose de montrer à Malte où elle occupera le pavillon national ukrainien de la toute jeune biennale d’art contemporain. Son synopsis prévoit de filmer dans deux lieux patrimoniaux qui, actuellement encore, ont échappé aux drones et aux bombes : une ancienne câblerie de la ville portuaire ainsi que l’Académie navale. Distinguant ces deux lieux singuliers, elle part en fait, en quête de ses parents, tous deux décédés. C’est là, à Odessa, qu’ils se sont rencontrés et qu’ils se sont aimés. Son père, de nationalité géorgienne, fut cadet de la prestigieuse école navale. Sa mère, originaire de Donetsk, animée par le seul désir de vivre en bord de mer, a décroché un emploi dans cette corderie, seule façon d’obtenir la Propiska, ce document autorisant à se déplacer dans l’ancien empire soviétique. Réalisatrice et actrice du film, Alevtina Kakhidze investit les lieux, évoque ses parents, les interpelle, se questionne et s’inquiète, fulmine même, danse dans un abri souterrain, colle sous les semelles de ses chaussures dorées quelques billets de banque – souvenir d’une anecdote racontée par son père – et finit par brûler un billet qui, sur sa face, représente le Kremlin. Impeccablement cadré par son ami Roman Khimei, le film accompagne, à Malte, une installation de notes, dessins et photographies : au travers du miroir de l’histoire de sa famille, l’artiste analyse comment un empire a ruiné la vie de plusieurs générations et comment son influence, bien que parfois inaperçue, finit par se manifester.
Ce pacte autobiographique, ce réel vécu, incarné et narré, constitue l’assise de l’ensemble de l’œuvre de l’artiste. Alevtina Kakhidze a hérité de son père un patronyme géorgien. Elle-même est née dans le Donbass. Elle y a été élevée dans la culture russe, dans son incarnation soviétique. A l’origine, elle est donc russophone. Sa famille est le reflet de la politique de russification : alors que sa grand-mère parle ukrainien, sa mère parle russe et élève ses enfants dans cette langue. Cette identité culturelle complexe qu’elle revendique comprend des éléments des mentalités ukrainienne, géorgienne mais aussi ouest-européenne, car si elle vit depuis 2007 à Muzychi, non loin de Kyiv, Alevtina a aussi résidé deux ans à Maastricht, étudiant à la Van Eyck Academie en 2004-2006. (…)
All Good ? 2024, 20 min, Odesa. video performance based on real events. Alevtina Kakhidze, Roman Khimei, Paulo Litovkin, Vadim Khudoliy, Kristina Shyshkaroua, Ga.Eva.
Alevtina Kakhidze est l’invitée de SCHUNCK, à Heerlen aux Pays-Bas. Elle y investit les vitrines du bâtiment et expose à la bibliothèque une série de dessins récemment acquise par l’institution. A l’église Saint-Pancrace, elle est commissaire d’une exposition réunissant les oeuvres d’une quinzaine d’artistes ukrainiens.
Alevtina Kakhidze’s drawings, installations and videos deal with identity, the war in Russia-Ukraine, the complex dynamics between East and West, power relations, the role of capitalism and our consumer culture, and cultural contradictions and conflicts.
Alevtina Kakhidze was born in Eastern Ukraine, a region which has been plagued by the Russian-Ukranian war since 2014. Alevtina lives and works in the Kyiv region and made a conscious decision to remain in Ukraine after the invasion of Russian forces in February 2022. Kakhidze’s drawings and texts convey her personal experiences of war in real time and pose searching questions for the actions of the occupying powers. Her work expresses opposition to violence and makes an appeal for peace. In so doing, she not only explores culture, but nature too. After all, plants, even those that are invasive, will grow peacefully alongside native species, so for her they represent a symbol of pacifism. She always adds that “plants are pacifists as much as possible on our planet”. In the spring of 2024 she will be creating a site-specific work in SCHUNCK’s store window. The display window of the former Schunck department store carries some significance for her: in 2005 an installation of her drawings was exhibited here. The very location is symbolic she believes: When I see a shop window with adorable goods, I think it’s a sign of peaceful life. Because if there was a war, no one would put those goods there.
There is a whole generation of artists in Ukraine who have a voice, and deserve to be heard. With this in mind, Alevtina Kakhidze is bringing works by 14 different Ukrainian artists, which will be displayed at St Pancratius Church under the title ‘What hinders a sermon becomes one’. In line with the venue, all the selected artworks are in relation to concepts or practices that have an association with the Catholic faith, with themes such as bread, wine and heaven. For instance, there are recordings of an artist leading soldiers in prayer at the front. But there is also a work made of glass shards, the result of war. The artist collects the shards from bombed-out houses and tries to restore the objects. Participating artists: Mykhailo Alekseenko, Yuriy Bolsa, Bohdan Bunchak, Yuliia Elyas, Zheka (Yevhen) Holubientsev, Zhanna Kadyrova, Alexander Krolikowski, Volodymyr Kuznetsov, Krystyna Melnyk, Marharyta Polovinko, Stanislav Turina, Tamara Turliun, Tereza Yakovyna en Albina Yaloza.
Alevtina Kakhidze (b. 1973, Zhdanivka (UA)) lives and works in Muzychi (UA). She studied at the National Academy of Fine Art and Architecture in Kyiv (UA) (1999-2004) and at the Jan van Eyck Academie in Maastricht (2004-2006). She has been a UN envoy in Ukraine since 2018 and won the Kazimir Malevich Artist Award (2008), the first prize for the Competition for Young Curators and Artists, Kyiv, Center for Contemporary Art at NaUKMA (2002). She received an Honorary Mention at ‘State of the ART(ist)’ by Ars Electronica and the Austrian Ministry of Foreign Affairs (2023), and won the Women in Arts Award, by UN Women Ukraine (2023). She has taken part in diverse exhibitions across the globe, including Manifesta 10 (2014), Manifesta 14 (2022) and Kaleidoscope of (Hi)stories – Art from Ukraine in Museum De Fundatie, Zwolle (2023). In 2022, SCHUNCK acquired nine of Alevtina Kakhidze’s drawings for its collection of modern and contemporary art.
Opening hours: Store window: on display for the duration, free admission SCHUNCK Glaspaleis: Monday-Saturday: 9:00 a.m. – 5:00 p.m., Sunday: 11:00 a.m. – 5:00 p.m. St. Pancratius Church: Monday-Friday: 9:30 a.m. – 10:30 a.m., Saturday: 2:00 p.m. – 4:00 p.m.
Drawing by numbers. Sur un drap installé comme un abri précaire,Alevtina Kakhidze dessine, un par un, le nombre de jours de guerre écoulés depuis le premier jour de l’invasion russe en Ukraine. Nous sommes le 27 Avril 2024 et c’est le le 750 neuvième jour de guerre.