Jean Auguste Dominique Ingres, Jacques-Louis David, Charles Garnier, Géricault, Jean-Baptiste Carpeaux, André Dunoyer de Segonzac, Brancusi, César, Delacroix, Henri Matisse, André Masson, Gustave Moreau se sont certainement promené par ici. François Mansart, Charles Lebrun ou André Le Nôtre aussi. Tous trois ont participé à l’embellissement des lieux. Nous sommes dans le jardin de l’Hôtel de Chimay, propriété de l’École des Beaux-Arts de Paris, là même où Valérie Sonnier enseigne le dessin morphologique depuis 2003. Il était logique, voire attendu, qu’elle se mette un jour en quête de l’esprit des lieux. Cette série compte déjà sept grands dessins sur papier coréens du jardin, septs déplacements de l’oeil et de la caméra sous des atmosphères différentes, comme s’il s’agissait de percevoir le moindre bruissement de l’air. Cinématographique.
Au Drawing Now Paris :
Le jardin des Beaux-Arts, dessin n°7, Fusain et acrylique sur papier coréen, 150 X 215 cm, 2025 Le jardin des Beaux-Arts, dessin n°6, Fusain et acrylique sur papier coréen, 150 x 215 cm, 2024
A la galerie à Liège dans le cadre de l’exposition Rendez-Vous :
Le jardin des Beaux-Arts, dessin n°2, Fusain et acrylique sur papier coréen, 150 x 215 cm, 2024 Le jardin des Beaux-Arts, dessin n°1, Fusain et acrylique sur papier coréen, 150 x 215 cm, 2024
Sandrine Morgante, You Gold series, 2023 – 2025 technique mixte sur papier, 70 x 50 cm
D’une part, la claque de quelques slogans nous enjoignant à pratiquer la performance, la prouesse, la mobilisation totale des ressources individuelles et collectives, cette optimisation qui ne peut que nous amener à la réussite, au succès, au confort et à la richesse. Make it possible, Just do it, Think big, Get rich, do more, High Speed, The beginning of a New Aventure. D’autre part, une série d’entretiens, de conversations, que l’artiste a menés avec des hommes et des femmes souffrant de ce que l’on appelle communément le burnout. Sandrine Morgante investit le champ du syndrome d’épuisement professionnel, désigné par cet anglicisme [ˈbɝnaʊt], un syndrome qui combine une fatigue profonde, un désinvestissement de l’activité professionnelle, un sentiment d’échec et d’incompétence dans le travail, résultat d’un stress professionnel chronique : l’individu, ne parvenant pas à faire face aux exigences adaptatives de son environnement professionnel, voit son énergie, sa motivation et son estime de soi décliner. Dans cette série de dessins, intitulée You Gold, Sandrine Morgante dessine littéralement le burnout, reprenant injonctions et confidences, slogans et récits de souffrances. Je suis tétanisée, j’arrive plus à bosser, toutes ces injonctions contradictoires qui vous tombent dessus, j’ai complètement péter les plomb, plus c’est dysfonctionnel et plus vous êtes embarquée dans cette espèce de folie, J’aimerais démissionner, j’en peux plus, j’étouffe, c’est moi qui n’ait pas réussi à gérer la pression… Graphiques performatifs, bulles, trous noirs, majuscules, polices tantôt dynamiques et séductives, tantôt hachées et désordonnées, cris ou murmures, la composition de ces dessins au format d’affiche traduit le choc des mots, la perte de soi, les déflagrations systémiques et toutes ces histoires individuelles.
Entamée en 2023, You Gold Series s’enrichit toujours. La sélection de dessins présentée ici est récente et inédite.
Sandrine Morgante, You Gold series, 2023 – 2025 technique mixte sur papier, 65 x 50 cmSandrine Morgante, You Gold series, 2023 – 2025 technique mixte sur papier, 100 x 74,5 cmSandrine Morgante, You Gold series, 2023 – 2025 technique mixte sur papier, 65 x 50 cmSandrine Morgante, You Gold series, 2023 – 2025 technique mixte sur papier, 65 x 50 cm
La galerie Nadja Vilenne participe à la 18e édition de Drawing Now Paris, salon international du dessin contemporain et sera heureuse de vous accueillir sur son stand C1
Nadja Vilenne exposera des oeuvres de
Emilio LOPEZ-MENCHERO
Suchan KINOSHITA
Jacqueline MESMAEKER
Sandrine MORGANTE
Valérie SONNIER
Gaetane VERBRUGGEN
18e édition de Drawing Now Paris. Carreau du Temple, Paris 3e. Du mercredi 26* au dimanche 30 mars 2025de 11h à 20h (19h le dimanche)
*journée accessible sur invitation uniquement, ouverture au public à partir du jeudi 27 mars 2025
La mise en page de ces épreuves argentique sur papier baryté s’apparente à un inventaire archéologique, un corpus minéral antédiluvien. Aglaia Konrad déconstruit littéralement l’immense cromlech néolithique qui entoure le village d’Avebury situé dans le comté du Wiltshire. La notion circulaire n’existe plus que dans le titre : Full circle of Avebury
Aglaia Konrad, Full Circle Avebury Handmade gelatin silver print on baryta paper, aluminium, glass, metal 4 prints of 104 x 126, 2016
Loic Moons Sans titre (22 Chanson aujourd’hui), 2025 Technique mixte sur panneau, 51 x 59 cm
Loic Moons Sans titre (LG), 2025 Technique mixte sur panneau, 70 x 50 cmExhibition viewLoic Moons Sans titre, 2025 Technique mixte sur toile, 40 x 50 cmLoic Moons Sans titre, 2025 Technique mixte sur panneau, 70 x 68 cm
Aglaia Konrad, Trier, 2020 Digital print on mirror film, 300 x 620 cm
Stone is omnipresent in all our lives; not least saliently, in the form of the architectures in which we live and work. In films, photographs, and sculptures, Aglaia Konrad grapples with the utopias and contradictions implicit in those architectures. The artist grew up in the Alps, and stone as the primeval material of rock formations and mountain landscapes as well as architecture has been central to her workfrom the outset. Among the objects on display in the first room are rock fragments: granite from Gastein, yellow limestone from Untersberg, red marble from Adnet, and black marble from Belgium – each a place that figures prominently in Konrad’s life. The material’s specific cultural and geographic loci abut her personal history.
The dovetailing of architecture, photography, and body in Konrad’s art also speaks from the work Frauenzimmer (2022/25). It consists of window panes, at the same time reflective and transparent, that are positioned in the gallery in a series resembling that of the lenses inside a camera. The panes come from the CBR Building, an office complex in Brussels; designed in the brutalist style by Constantin Brodzki and Marcel Lambrichs and realized in 1967–1970, it was Brussel’s first prefabricated structure.
Far from hiding concrete as the construction material, the modules showcase it as a deliberate aesthetic choice. The surrounding architecture and the beholders themselves appear reflected in the panes or are visible through them. This way the work is effectively a performance modulating the audience’s engagement with the art, acting as a generator of images. Our own situation in the room, the manifold relations that link us to the world, our being-amid-things, becomes palpable once more. Something similar happens in a mirrored wall bearing a photograph of an ancient stone seating accommodation at the Rheinisches Landesmuseum in Trier, Germany. This work illustrates the artist’s conceptual approach to processes of perception – stone is present not only in the image, but also as a physical material and reflection. The photograph of the stone shaped into a seat by human hands communicates with a red sofa positioned in the next room. Originally titled Decision by the designers, it is a piece of corporate furniture from the 1980s, a nod back to the panes from the CBR Building in Brussels. Instead of offering people a seat the sofa is occupied by eleven so-called “Rückbaukristalle”. Konrad is particularly fascinated by the demolition of architecture, which, as she argues, always also holds a sculptural potential.
The RÜCKBAUKRISTALLE (2015–) are chunks of material like concrete or brick – remnants or detritus from a demolition that the artist had cut and polished like precious stones. With their gleaming surfaces, the pieces take on not only newfound value, but also an air of personages in their own right or quaint ritual objects. (press release Secession)
Frauenzimmer, 2022-2025 Glass windows from Brodski/Lambrichs CBR building in Brussels, metal stands, 210 x 135 x 2,5 cmAglaia Konrad, Boulders, 2025 Rocks from Gastein, Untersberg, Adnet, Golzinne
La pierre est omniprésente dans nos vies, notamment sous la forme des architectures dans lesquelles nous vivons et travaillons. Dans ses films, ses photographies et ses sculptures, Aglaia Konrad s’attaque aux utopies et aux contradictions implicites de ces architectures. L’artiste a grandi dans les Alpes, et la pierre, en tant que matériau originel des formations rocheuses, des paysages de montagne et de l’architecture, a toujours été au cœur de son travail. Parmi les objets exposés dans la première salle figurent des fragments de roche : granit de Gastein, calcaire jaune d’Untersberg, marbre rouge d’Adnet et marbre noir de Belgique – autant de lieux qui occupent une place prépondérante dans la vie de Konrad. Les lieux culturels et géographiques spécifiques de ces matériaux rejoignent l’histoire personnelle de l’artiste.
Le lien entre l’architecture, la photographie et le corps dans l’art de Konrad s’exprime également dans l’œuvre Frauenzimmer (2022/25). Il s’agit de vitres, à la fois réfléchissantes et transparentes, qui sont placées dans la galerie dans une configuration qui ressemble à celle des lentilles d’un appareil photo. Les vitres proviennent du bâtiment CBR, un complexe de bureaux à Bruxelles. Conçu dans le style brutaliste par Constantin Brodzki et Marcel Lambrichs et réalisé en 1967-1970, il s’agit de la première structure préfabriquée construite à Bruxelles.
Loin de cacher le béton en tant que matériau de construction, les modules le présentent comme un choix esthétique délibéré. L’architecture environnante et les spectateurs eux-mêmes se reflètent dans les vitres ou sont visibles à travers elles. De cette manière, l’œuvre est effectivement une performance qui module l’engagement du public avec l’art, agissant comme un générateur d’images. Notre propre situation dans la pièce, les multiples relations qui nous lient au monde, notre être au milieu des choses, deviennent une fois de plus palpables. Un phénomène similaire se produit sur un mur miroir portant une photographie d’un ancien siège en pierre au Rheinisches Landesmuseum de Trèves, en Allemagne. Cette œuvre illustre l’approche conceptuelle de l’artiste à l’égard des processus de perception – la pierre est présente non seulement dans l’image, mais aussi en tant que matériau physique et reflet. La photographie de la pierre façonnée en siège par des mains humaines communique avec un canapé rouge placé dans la pièce voisine. Intitulé à l’origine Decision par les concepteurs, il s’agit d’un meuble d’entreprise des années 1980, un clin d’œil aux vitres du bâtiment CBR à Bruxelles. Au lieu d’offrir un siège aux gens, le canapé est occupé par onze « Rückbaukristalle ». Konrad est particulièrement fascinée par la démolition de l’architecture qui, selon elle, recèle toujours un potentiel sculptural.
Les RÜCKBAUKRISTALLE (2015-) sont des fragments de matériaux comme le béton ou la brique – des restes ou des détritus d’une démolition que l’artiste a taillés et polis comme des pierres précieuses. Avec leurs surfaces brillantes, les pièces prennent non seulement une nouvelle valeur, mais aussi un air de personnages à part entière ou d’objets rituels pittoresques. (communiqué de presse Secession)
Aglaia Konrad, Shaping Stones, (Madrid 2017), 2025 Digital print on aires fabric, 225 x 150 cm Aglaia Konrad, Sofa Decision, 2023 Rückbaukristalle, 2015 Various modified demolition-waste
Aglaia Konrad. Autofictions in Stone. 8.3. – 18.5.2025. Programmed by the board of the Secession. Curated by Jeanette Pacher.
Michiel Ceulers Strangers in the night, 2013 Oil on canvas, 250 x 200 cm Michiel Ceulers Stand still like a hummingbird (Modelle und Ansichten), 2013 Oil on canvas, 250 x 200 cmMichiel Ceulers Almost = the saddest word in the world (Analyst Oh boy!) Oil on canvas, 250 x 200 cmMichiel Ceulers Erbarme Dich (Waar een xil is is een weg), 2013 Oil on canvas, 250 x 200 cm
Valérie Sonnier Le bassin des Beaux Arts, 2024 Fusain et acrylique sur papier coréen, 150 x 210 cm
Valérie Sonnier Le bassin des Beaux-Arts (2), 2024 Fusain et acrylique sur papier coréen, 150 x 210 cm Valérie Sonnier Badeschloss III, 2019-2023 crayon, crayons de couleurs et acrylique sur papier coréen, 150 x 210 cm
Sandrine Morgante Melatonine, 2021 Technique mixte sur papier, (53) x 29,7 x 21 cm et impressions sur papier (4) x 150 x 210 cm
La série tragicomique Mélatonine de Sandrine Morgante explore le sommeil et son absence. Souffrant d’insomnie, elle écrit et dessine dans un carnet de notes au milieu de la nuit et transfère ces rêveries éveillées – tantôt mélancoliques, tantôt frénétiques – sur des photocopies de publicités pour des somnifères. Une tension se crée entre le graphisme et le langage apaisants utilisés pour promouvoir ces médicaments ou remèdes homéopathiques et les commentaires de Morgante, écrits à la main, qui évoquent la rébellion lettriste contre le langage normatif, ainsi que l’esthétique aux accents punk des fanzines ou des prospectus underground. Malgré quelques touches de désespoir, la série offre une forme de résistance à la domination des heures d’éveil conventionnelles et aux exigences d’efficacité et de productivité qu’imposent les heures diurnes. (Zoé Gray, Regenerate, Wiels, Bruxelles, 2021)