A Thuin, Sophie Langohr participe à Fluide 2015, Arts actuels en terre médiévale. Organisé en partenariat avec le BPS22, Fluide 2015 invite des artistes contemporains à investir la ville pour y insinuer quelques troubles esthétiques et ainsi activer son patrimoine. Fluide est l’occasion de découvrir l’art contemporain hors des lieux spécialisés et une invitation à porter un nouveau regard sur l’environnement qui nous entoure. Dans le Cadre de Mons 2015, 20.06.2015 – 20.09.2015. Informations : http://www.fluide-thuin.be
Le communiqué :
Perle du Val de Sambre, Thuin doit son charme aux traces de son passé médiéval, son beffroi, ses ruelles, ses Jardins Suspendus. Afin de valoriser son patrimoine et de positionner la ville comme une destination touristique à part entière, le Centre culturel de Thuin-Haute Sambre, dans le cadre de Mons 2015 et en partenariat avec le BPS22, pérennise le parcours d’arts actuels créé en 2006 : Fluide devient une biennale dont chaque édition marquera la ville de manière permanente. Aux quatorze œuvres pérennes de 2015 s’ajouteront d’autres œuvres tous les deux ans dans le but de transformer Thuin en un musée d’art contemporain à ciel ouvert ! Les bases d’une nouvelle politique culturelle soucieuse de toucher un large public sont posées.
Manifestation inédite et d’envergure internationale, Fluide 2015 s’inscrit dans la droite ligne de la première édition – comme un parcours d’art public original et audacieux où les œuvres, exposées hors des lieux spécialisés comme les musées, « viennent rencontrer » le public pour susciter émotion, curiosité et réflexion.
Fluide est donc l’occasion de découvrir l’art actuel – et Thuin ! – autrement et une invitation à porter un regard nouveau sur notre environnement.
Fluide 2015 se veut une réflexion sur la ville, son passé, son folklore, son architecture exceptionnelle et ses espaces verts, mais aussi sur sa réalité urbaine et son développement urbanistique. Proposant un parcours accessible à pied, Fluide investit différents lieux de la ville (hypercentre historique, Jardins Suspendus, Bois du Grand Bon Dieu, Quartier des Bateliers, églises Notre-Dame du Val et du Mont- Carmel,…).
Les 18 artistes sélectionnés, jeunes talents et artistes reconnus, étrangers et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ont ainsi parcouru la ville, entamé un dialogue avec l’environnement et envisagé Thuin comme un matériau. Particulièrement diversifiées, les interventions artistiques, pour la plupart monumentales et pérennes, abordent les notions de public et de privé, de traces et de disparitions, ainsi que les traditions populaires. Elles questionnent aussi les enjeux urbanistiques, commerciaux et touristiques de la ville.
Fluide, comme un fil continu entre le passé et le présent, entre la Ville Haute et la Ville Basse, entre les artistes et le public, invite également les habitants à se réapproprier la ville et à devenir des acteurs culturels. Fluide Citoyen, ce sont ainsi deux commissions pour réfléchir au réenchantement de Thuin et à la dynamisation des Jardins Suspendus. Dans le cadre de Fluide 2015, Fluide Citoyen s’illustre dans le parcours par trois projets : Photomaton ; Textile urbain ; Perles et Totems.Les œuvres
Participant au charme de Thuin, les Jardins Suspendus ont particulièrement été investis, interrogés et réenvisagés par les artistes sélectionnés. Suite à une mission photographique dans les jardins, Olivier Cornil nous livre une vision de ce qu’ils sont, entre le donné et le caché, le public et le privé. Ludovic Mennesson questionne le jardin individuel, l’accès à la propriété privée et transforme ce rêve, inaccessible pour la plupart des citadins, en une oasis colorée et fantasmée dans la ville. Là où s’enracinent habituellement fleurs et végétaux, Christine Mawet détourne des outils de jardinage de leur fonctionnalité première et les multiplie pour faire apparaître de nouveaux motifs et de nouvelles traces sur un mur ancien des ruelles de ces jardins. Jérôme Considérant, lui, utilise différents symboles graphiques propres à la ville de Thuin pour créer, sous forme de blason médiéval, l’image d’un animal veillant sur les vignes et les jardins.
Dans la sélection des œuvres de l’exposition se dégage également le rapport entre illusion et sacré. Le collectif Société Volatile interroge ainsi l’Eglise et la religion comme une entreprise communicante, en installant dans l’église déconsacrée Notre-Dame du Mont-Carmel, une enseigne lumineuse à la fois outil de propagande, dispositif profane et installation poétique. Sophie Langohr, elle, intègre sur une des façades de l’église Notre- Dame du Val trois nouvelles « pierres parlantes », confondant les genres du portrait dans la peinture classique, de la photographie électorale et de la publicité. Erigée sur une église, telle une « vierge prophète », la matriochka couronnée et en majesté de Sara Conti dévoile des attributs féminins voluptueux, réclame l’égalité homme-femme et envisage, en « Grande Reproductrice », la possibilité d’une autre Histoire où le Messie aurait été une femme. Réalisant également une sculpture mariale mais dans un style traditionnel et en aumône, Michael Dans questionne notre rapport à la solitude, à la désolation et fait émerger un monde où l’Eglise a changé de visage et ne peut plus nous sauver.
La réalité urbanistique de la ville est également montrée dans le parcours. Que ce soit dans l’intervention d’Adrien Tirtiaux qui combine une spécialité du terroir et une vision brutale de la modernité ; dans l’installation de Stephan Vee qui, avec un regard moqueur, réinterprète le quotidien des villes en (ré)introduisant et multipliant des pigeons sur une façade ; ou encore avec la sculpture d’Olivier Kosta-Théfaine qui transpose sa vision
poétique du haut de la ville à un « non-lieu », le quartier de la gare, ne pouvant rivaliser avec les joyaux touristiques de la Ville Haute.
L’histoire de la batellerie est également évoquée à travers les péniches en fonte oxydées de Daniel Fauville. Effigies lourdes d’embarcations échouées, visions à la fois familières et imaginaires, elles invitent au voyage et à une rêverie au bord de l’eau. Le bateau du collectif DSCTHK, quand à lui, détourne des références à l’histoire maritime et populaire de Thuin et crée un nouveau monument de célébration, entre le désir d’un ailleurs et le besoin de rentrer au port.
Plusieurs artistes proposent une vision de Thuin évoquant le passé et l’avenir de la ville tout en convoquant l’imagination du spectateur. Ainsi, John Cornu réalise huit monolithes en pierre bleue évoquant des contreforts inversés, disposés en cercle et dépossédés de leur rôle de soutien. Autre référence à la résistance du temps et à la fonction de protection des remparts de la ville, le néon « L’ombre n’a pas encore étendu son emprise sur nos espérances » de Djos Janssens force le visiteur entrant dans la ville à décoder cette nouvelle construction symbolique. Tout comme le panneau publicitaire de Jonathan Sullam qui, face à la vallée de la Sambre, reflète et déforme le paysage environnant pour mieux interroger nos images et nos désirs soumis à l’espace public.
Manœuvrant entre art, jeu et fonctionnalité, Christophe Terlinden et Xavier Rijs récupèrent et concrétisent deux projets de ville. En installant huit mâts et drapeaux sur le viaduc de Thuin, le premier interroge les limites de l’art et la réalité citoyenne, tandis que le second, en donnant une nouvelle vie au mobilier urbain du Bois du Grand Bon Dieu, pose une réflexion sur le cycle de la vie, tant pour le végétal que pour l’humain.Les artistes
Olivier Cornil, Charleroi (BE), 1976 – John Cornu, Seclin (FR), 1976 – Jérôme Considérant, Charleroi (BE), 1977 – Sara Conti, Baudour (BE), 1971 – Michael Dans, Verviers (BE), 1971 – DSCTHK : Thibaut Blondiau, Bruxelles (BE), 1973 et Jérôme André, Bruxelles (BE), 1972 – Daniel Fauville, Charleroi (BE), 1953 – Djos Janssens, Bruxelles (BE), 1972 – Olivier Kosta-Théfaine, Paris (FR), 1972 – Sophie Langohr, Chênée (BE), 1974 – Christine Mawet, Rocourt (BE), 1971 – Ludovic Mennesson, Lille (FR), 1985 – Société Volatile : Philémon Vanorlé, Bruxelles (BE), 1980 et Arnaud Verley, Roubaix (FR), 1980 – Xavier Rijs, Bruxelles (BE), 1954 – Jonathan Sullam, Bruxelles (BE), 1979 – Christophe Terlinden, Etterbeek (BE), 1969 – Adrien Tirtiaux, Bruxelles (BE), 1980 – Stephan Vee, Charleroi (BE), 1970.
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