Jacques Lizène
Sculpture nulle et danse nulle 1980, art syncrétique 1964, sculpture génétique culturelle et cultuelle, en remake 2011. Plâtre, 63 x 20 x 18 cmJacques Lizène
Sculpture nulle et danse nulle 1980, art syncrétique 1964, sculpture génétique culturelle et cultuelle, en remake 2011. Plâtre, 56 x 12 x 14 cm
Jacques Lizène participe à une exposition au musée de Marche en Famenne sur les terres du Maître du Waha, sculpteur actif durant la première moitié du 16e siècle, artiste exceptionnel, une des figures les plus remarquables du style gothique tardif, au style spontané, savoureux, pouvant tirer vers la caricature, caractérisé par une réelle volonté d’empathie avec le quotidien des gens. Le musée de la Famenne possède quelques unes des œuvres du Maître de Waha auxquelles se confrontera le petit maître liégeois à l’occasion de cette exposition fort justement titrée « Cherchez l’intrus », des intrus glissés subrepticement au cœur des collections permanentes du musée.
Parmi ses multiples activités, Jacques Lizène, petit maître liégeois de la seconde moitié du XXe siècle, artiste de la médiocrité et de l’art sans talent pour art d’attitude, dessine depuis 1964 de petites choses en les croisant : « Croiser toutes sortes de choses comme des animaux, des visages, des architectures, des arbres, des voitures, des chaises, des sculptures. » Ou encore : « Découper et mélanger deux styles ». Ainsi pratique-t-il un syncrétisme par collage, croisant le haut d’une sculpture hindoue adoptant la triple flexion végétale et les jambes d’une statue africaine, un sapin et un palmier, un chameau et un bovidé, des avions ou des autos qui s’hybrident, des visages qui se transforment en masques. Lizène hybride le réel en des créations indisciplinées, fusionne des éléments de cultures différentes ; la pratique trouvera son naturel prolongement dans l’Interrogation génétique, la Sculpture génétique, la Sculpture génétique culturelle, les Funs fichiers ou la Sculpture génétique culturelle et cultuelle lorsqu’il croise des éléments de statuaire religieuse. Jacques Lizène pratique ainsi sans cesse l’accouplement, mais il féconde des bâtards, altère, outrage, transgresse, se réjouit de la disharmonie et s’enthousiasme même de rendre celle-ci non perçue ; il renoue avec le grotesque, l’anormalité, ce que l’histoire de l’art positiviste a d’ailleurs longtemps refoulé. Dans un chaos délibéré, un charivari de brocante, le dérèglement est ainsi systématique. En croisant des plâtres trouvés d’une statue mariale et d’un Sacré Cœur, les découpant volontairement en oblique, Jacques Lizène leur donne une attitude dansante, réjouissante et quelque peu burlesque.
Cette exposition sera accessible du 17 juin au 20 décembre 2014.
Heures d’ouverture : du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 13h à17h, samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h, dimanche de 14h à 17h (gratuit les premiers dimanches du mois)
Rue du Commerce 17
6900 Marche-en-Famenne
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