Archives mensuelles : septembre 2024

Art on paper, preview, Emilio Lopez-Menchero

Emilio Lopez-Menchero
Barricade aux pneus, 2021
Encre de chine sur papier, 285 x 375 cm

Le dessin, dans l’œuvre d’Emilio Lopez-Menchero, accompagne fort souvent les performances et installations de l’artiste. Souvent préparatoire, parfois effet d’annonce, toujours souvenir ou déclinaison. Ainsi ce grand dessin composé sur une série de papiers raisin, friche urbaine aux pneus et poteaux électriques, rappelle l’installation Barricades, réalisée en 2017 à Louvain-la-Neuve dans le cadre de la biennale Oh les beaux jours. Emilio Lopez-Menchero écrivait alors : L’action urbaine que je propose est composée en quatre mouvements : une criée, une récolte, une construction, une destruction. Je sillonnerai les rues du campus en incarnant un « T’chanchès » réactualisé, poussant une charrette à bras, mégaphone à la main, vociférant un appel à la population : « Barricade! Barricade! Lâchez vot’ brol, meubles, bois, métaux, cartons, plastiques et autres encombrants en tous genres…Construisons une barricade ! » Mon intention sera de tirer un trait, une limite, une frontière qui divisera une rue obligeant ainsi les passants à oblitérer leur chemin. Son échelle sera dérisoire à l’ère de l’anthropocène, mais elle marquera de manière infime un temps d’arrêt dans le flux de l’évacuation des déchets. Ceux-là mêmes qui nous préoccupent lorsqu’on en vient à réfléchir à notre empreinte carbone.  Ce recyclage servira donc à construire un bastion pour résister. Mais résister à quoi ? Résister comment ? Résister pourquoi ? Et surtout résister à cet endroit-là : l’université. Résistance de pacotille certes, cette muraille terminera son périple dans la décharge municipale.

Emilio Lopez-Menchero
Barricade, 2017
Gouache et crayon sur papier, 66 x 76 cm

Le dessin est aussi carnet de voyage. Sur l’île de Gorée en 2022 par exemple, dans la baie de Dakar. cette « île mémoire » est pour la conscience universelle le symbole de la traite négrière. En Cisjordanie également, en l’occurrence à Kufr Ni’ ma, au nord-ouest de Ramallah : Emilio Lopez-Menchero dessine  les lignes de ces paysages en terrasses, une géographie humaine, agricole et familiale.

Emilio Lopez-Menchero
When the night (Gorée), 2022
Encre de chine sur papier, 23 x 31 cm
Emilio Lopez-Menchero,
Arrivée à l’île de Gorée, la plage, 2022
Encre de Chine sur papier, 23 x 31 cm
Emilio Lopez-Menchero,
Le fleuve Sénégal, 2022
Encre de Chine et café sur papier, 23 x 31 cm
Emilio Lopez-Menchero,
Kufr Ni’ma, Palestine, 2022
Encre de Chine sur papier, 23 x 31 cm
Emilio Lopez-Menchero,
Kufr Ni’ma, Palestine, 2022
Encre de Chine sur papier, 23 x 31 cm
Emilio Lopez-Menchero,
Kufr Ni’ma, Palestine, 2022
Café sur papier, 23 x 31 cm

Sandrine Morgante, Bourgeois buiten, Lichtekooi artspace, les images

The Times They are A-changin’

« Walen buiten » : le slogan a signé jusqu’à le désigner un moment de l’histoire sociale et politique belge. Celle du mouvement étudiant à Louvain, entre mai 1966 et mai 1968, qui conduira in fine à la scission de l’Université de Louvain en deux entités linguistiques distinctes : l’une, néerlandophone, demeurant dans l’implantation l’origine ; l’autre, francophone, ouverte en 1972 dans une ville créée pour la cause, Louvain-la-Neuve. Mouvement porté par des conceptions et des organisations nationalistes, mais dont la réduction au mot d’ordre « Walen buiten » voile les complexités et contradictions internes, autant que les mutations politiques et intellectuelles dont il constitua le ferment.

Une génération s’est formée et conscientisée en son sein, en particulier un groupe qui y a vécu une radicalisation révolutionnaire, partant de conceptions démocratiques et anti-autoritaires assez diffuses pour élaborer progressivement un programme pétri de marxisme, de tiers-mondisme, de solidarité avec le mouvement ouvrier. De ce groupe naîtront les fondateurs d’AMADA – TPO (Alle Macht Aan de Arbeiders – Tout Pouvoir aux Ouvriers), qui deviendra, en 1979, le PTB / PVDA.

C’est un moment de cette mue que saisit Sandrine Morgante, la traduisant dans la transformation imprimée au titre : « Walen buiten », non plus. Bourgeois buiten désormais. Ce moment est celui de l’éclosion : après une première expérience en mai ’66, un petit groupe de « gauchistes » décide de mettre la main sur le très respectable hebdomadaire étudiant intitulé Ons Leven. Cette feuille est imprégnée de conservatisme et de nationalisme. Eux sont anars, inspirés par les Provos hollandais, nourris d’une contre-culture en pleine expansion, fascinés par le mouvement des droits civiques aux Etats-Unis, révulsés par l’emprise de l’Eglise sur la vie et l’enseignement, étouffés par l’autoritarisme ecclésiastique et académique…

Entre fin septembre ’66 et début mars ’67, ils s’emparent de Ons Leven, le transforment, dans les textes, les images, la forme. Le révolutionnent. Le graphisme s’anime et s’arrondit, les textes s’ensoleillent de désirs et d’insolences, l’horizon s’élargit aux luttes des Noirs Américains, des Indonésiens. S’invite le mot « révolution », la date de 1917.

Et c’est cela qui éveille Sandrine Morgante, sollicite ses préoccupations propres : comment le support imprimé se fait l’acteur et aujourd’hui le témoin d’une transformation collective des consciences aussi bien que d’une diffusion d’idées nouvelles. Idées, à savoir : formes, couleurs, verbe, langage.

Dès lors, la matière : d’abord un témoignage de première main, l’entrevue avec un acteur des événements, à savoir Herwig Lerouge, étudiant alors en philologies germaniques, devenu ensuite l’un des vecteurs de cette transformation, puis militant indéfectible, acteur de la fondation d’AMADA-TPO, puis du PTB-PVDA. C’est Herwig Lerouge qui fournit à Sandrine Morgante cette archive précieuse des numéros de Ons Levenphagocytés.

C’est lui encore qui fournit cette page du quotidien Het Laatste Nieuws du 15 novembre 1967, une entrevue avec divers leaders du mouvement étudiant en cours (parmi lesquels lui-même, mais encore Paul Goossens, Ludo Martens, Kris Merckx…). Cette page témoigne de l’écho médiatique – très ponctuel – donné aux débats internes traversant alors le mouvement étudiant, entre volonté d’unité, questionnements de l’accès à l’enseignement universitaire et de la démocratie, élargissement à des enjeux sociétaux plus vastes (l’emprise des trusts et du Capital sur l’enseignement, le lien avec le mouvement ouvrier).

De cette matière éclot ceci : les numéros de Ons Leven sont compilés en un volume de facsimilés. Une édition où Sandrine Morgante intervient de deux manières : elle dépouille les numéros de toute publicité et de tout élément non politique. Par ailleurs, elle inscrit dans les pages des dessins sommaires, sous forme de cartoons politiques sommaires, sans style. Dessins et caricatures évoquant les luttes et questions de notre temps : la Palestine, l’écologie, les luttes sociales. Manière de prolonger et d’actualiser le geste d’appropriation qui était celui de cette rédaction pirate du périodique. Manière d’affirmer une filiation et une continuité.

D’autre part, la page de Het Laatste Nieuws est agrandie et sérigraphiée, barbouillée, souillée, maculée d’aplats mouvants, libres, « pop », floraux, expansifs et invasifs. Sur ces aplats, des phrases manuscrites reprennent des fragments de l’entrevue avec Herwig Lerouge. Elles attestent d’un subjectivité personnelle et collective en pleine floraison, autant que d’une véritable stratégie de diffusion.

L’écriture simule celle du témoin, cherchant à réincarner l’expérience comme son souvenir et son actualité. Comme dans d’autres travaux, l’exercice de l’écriture est celui d’une présence charnelle, formelle, graphique[1]. Les mots, la pensée s’éprouvent. Ils s’agencent dans une conflictualité visible, entre l’archive officielle et le témoignage marginalisé par l’histoire.

L’ensemble des sérigraphies s’agence dans une composition murale, évoquant l’esthétique du mur d’affichage sauvage, du « placard ». Au total, ça « s’envague » , s’ensauvage, entache, énonce cette énergie d’une conscience en mouvement, d’une floraison d’un jeune âge en attente, entachant l’ordre présent de ses désirs débordants, des rigueurs à venir.

Ce bruissement, cette attente, ce mouvement, sans doute est-il aujourd’hui en cours sur d’autres supports que la feuille. Mais on le touche ici, dans l’assurance d’une filiation et d’une école possibles. Dans la sensation vive que toujours les consciences s’avivent…

Laurent Courtens 

[1] Cette capacité comme cette nécessité mimétiques habitent d’autres travaux de Sandrine Morgante, par exemple lorsqu’elle simule et réincarne les écritures d’écoliers dans l’ensemble Taalbarrière  (2021) ou dans Figliie dei Militari (2019).

Benjamin Monti, Ca est deux pipes, centenaire du surréalisme, Daily-Bul, La Louvière

À l’occasion du centenaire de la publication du premier Manifeste du surréalisme par André Breton, le Centre Daily-Bul & C° présente cet automne une exposition inédite intitulée « Ça est deux pipes » – Manifestes et contremanifestes surréalistes . L’exposition « Ça est deux pipes » – Manifestes et contremanifestes surréalistes plonge les visiteurs dans l’univers historique du surréalisme, en explorant les liens que les surréalistes belges – et en particulier les artistes louviérois – ont tissés avec le manifeste fondateur d’André Breton publié en octobre 1924 à Paris. Cette rétrospective permet de découvrir de nombreux documents et œuvres d’art dont des correspondances inédites d’André Breton et de René Magritte, ainsi que des œuvres inédites de la période surréaliste de Pol Bury.

Oeuvres de  : Pierre Alechinsky, André Balthazar, André Breton, Roland Breucker, Pol Bury, Achille Chavée, Camille De Taeye, Emelyne Duval Paul Eluard, Suzy Embo, Jean-Michel Folon, Jane Graverol, Bernard Josse, Henry Lejeune, René Magritte, Marcel Mariën, Benjamin Monti, Marcel et Gabriel Piqueray, Pierre Puttemans, Roland Topor, Georges Vercheval, Robert Willems…

Exposition du 27 septembre 2024 au 9 mars 2025

ART ON PAPER, Brussels, 2024

La galerie participe à l’édition 2024 du Salon Art On Paper, salon international du dessin contemporain à Bruxelles et aura le plaisir de vous accueillir sur son stand B15. 

Nadja Vilenne exposera des oeuvres de 

EMILIO LOPEZ-MENCHERO – SANDRINE MORGANTE – VALERIE SONNIER – GAETANE VERBRUGGEN

  • Du jeudi 3 au dimanche 6 octobre 2024. 
  • Gare Martime – Tour & Taxis. Rue Picard 11, 1000 Bruxelles
  • Jeudi 3 octobre uniquement sur invitation
  • Vendredi 4, Samedi 5, Dimanche 6, de 11 à 19h

 

 

Alevtina Kakhidze, book by SCHUNCK

Vient de sortir de presse suite à l’exposition Windows, Signs of peace à Schunck, Heerlen (Nl) : 

Alevtina Kakhidze, Windows, Signs of Peace, War diary 2022, Spring Kyiv.  Editions SCHUNCK, Heerlen, 2024, 80 pages. Anglais – Ukrainien. Textes de  Alevtina Kakhidze, Jean-Michel Botquin, Constance Uzwyshyn, Valerie Schiller, Fabian de Kloe, Patricia Van den Ende. 

Disponible à la galerie. 

Craigie Horsfield, les images (6)

Craigie Horsfield, Four Bottles, Blue April 2003. 2003
Dry print on Arches aquarelle, 116 x 110 cm. Unique Work
Craigie Horsfield, Blue Bottle, shadow, New York, August 2003, 2005
Dry print on Arches aquarelle, 132 X 104 cm. Unique Work
Craigie Horsfield, The Tidal Flow in the Tamaduste inlet, El Hierro, 18 min 30, May 2001, 2016
Dry print on Arches aquarelle paper, 95 x 119 cm. Unique Work
Craigie Horsfield, Towards Montana Pedraje, El Hierro, March 2001, 2005
Dry print, 213,5 x 90 cm. Unique work
Craigie Horsfield, Las Playas, El Hierro, May 2001, 2016
Dry print on Arches aquarelle paper, 95 x 138 cm
Unique work

EL HIERRO Towards evening a fierce wind comes up over the land from the sea, over the stunted low forest and the scrub, so that everything that grows is bent down, contorted, and knotted in hard dry strands. The island of El Hierro is formed by an extinct volcano, the northern half of which has disappeared into the sea leaving only its southern slopes and the remaining crescent of the crater. Made up of basalt rock and volcanic ash, it rises steeply from sea cliffs to the spine of the crater’s edge, opening out to a narrow sloping plateau towards each end of the ridge. The upper slopes are forested and fre9uently shrouded in clouds. But it rarely rains. For centuries before its colonisation the island was believed to be at the edge of the world. The people who were later to cling to its rock, were driven by extreme poverty and were, in the struggle to survive desperate hardship, often at the edge of abandoning this hard place for the fearful promise of other yet more distant and unknown lands. Low walls, often now in disrepair, divide the greater part of El Hierro. These walls of cinder dissect and grow out of the island’s surface. Arranged in patterns, sometimes clear and sometimes in dense convolutions, they are the monument of possession and division; each sector graduated and determined by what grew in it. Over generations a fig tree would take root, grow, bear fruit, and shrivel, leaving a small circle of stones within another, within a s9uare of rocks carefully arranged. So that in places the land is measured and possessed, in esoteric signs and magical enclosures, as though in a kind of delirium. Elsewhere, as the disorder of rocks gives way to serried lines of petrified lava spewed out of the volcano and channeled down its flanks, the walls criss-cross the flows and the whim of chaos is hardly distinguishable from the calculation of division and limit. This labour, the building of the walls, the enormous burden of generations, now appears abandoned as though a mythical people had passed, and yet families lived or died within its consequence, in the distribution of land and the sparse production they had from it, as they survived another year or were overcome. (Craigie Horsfield)

Sandrine Morgante, You Gold & Horizons, Musée de la Vie wallonne, Liège

Sandrine Morgante participe à l’exposition Horizons, premières et dernières acquisitions d’une collection (1939-2024). Horizons met en lumière les nouvelles acquisitions (2024) de la collection de la Province de Liège, œuvres de Laeticia Bica, Vanessa Cao, Jonathan De Winter, Jacques Di Piazza, Alex Janssen, Sophie Langohr, Mathieu Litt, Thomas Mazzarella, Sandrine Morgante, Michael Nicolaï et Vincent Solheid. Ces pièces récentes sont mises en dialogue avec des œuvres plus anciennes de la collection, incluant de œuvres d’Émile Alexandre, André Blank, Auguste Donnay, Marceau Gillard, Richard Heintz, Jean Hick, Jean Julemont, Ernest Marneffe, Pol Pierart et Armand Rassenfosse.

Du jeudi 26 septembre au dimanche 1er décembre 2024 – Vernissage : Mercredi 25 septembre de 18h à 22h – Musée de la Vie wallonne, salle des expositions temporaires. Cour des Mineurs – 4000 Liège.

Sandrine Morgante
Sans titre, de la série You Gold (challenge yourself), 2024
Technique mixte sur papier, 70 x 53,5 cm

Le burn out pour Horizons

D’une part, la claque de quelques slogans nous enjoignant à pratiquer la performance, la prouesse, la mobilisation totale des ressources individuelles et collectives, cette optimisation qui ne peut que nous amener à la réussite, au succès, au confort et à la richesse. Make it possible, Just do it, Think big, Get rich, do more, High Speed, The beginning of a New Aventure. D’autre part, une série d’entretiens, de conversations, que l’artiste a menés avec des hommes et des femmes souffrant de ce que l’on appelle communément le burnout. Sandrine Morgante investit le champ du syndrome d’épuisement professionnel, désigné par cet anglicisme [ˈbɝnaʊt], un syndrome qui combine une fatigue profonde, un désinvestissement de l’activité professionnelle, un sentiment d’échec et d’incompétence dans le travail, résultat d’un stress professionnel chronique : l’individu, ne parvenant pas à faire face aux exigences adaptatives de son environnement professionnel, voit son énergie, sa motivation et son estime de soi décliner. Dans cette nouvelle série de dessins, intitulée You Gold, Sandrine Morgante dessine littéralement le burnout, reprenant injonctions et confidences, slogans et récits de souffrances. Je suis tétanisée, j’arrive plus à bosser, toutes ces injonctions contradictoires qui vous tombent dessus, j’ai complètement péter les plomb, plus c’est dysfonctionnel et plus vous êtes embarquée dans cette espèce de folie, J’aimerais démissionner, j’en peux plus, j’étouffe, c’est moi qui n’ait pas réussi à gérer la pression… Graphiques performatifs, bulles, trous noirs, majuscules, polices tantôt dynamiques et séductives, tantôt hachées et désordonnées, cris ou murmures, la composition de ces dessins au format d’affiche traduit le choc des mots, la perte de soi, les déflagrations systémiques et toutes ces histoires individuelles

Craigie Horsfield, les images (5)

BAY OF NAPLES The smoke from the boat burning in the Bay of Naples shrouded the rocks along the sea wall, the road behind it and the crowds that had gathered to watch the fireworks at the end of the festivities and the precession that had wound its way down through Chiaia to the sea in the September of that year. The great plumes of smoke and the last illumination of the fireworks were engulfed by dense clouds that hung sullenly over the city so that it was almost lost in the shadow, its lights as though snuffed out and even its constant noise dulled and distant. It appeared for a moment as though the world had opened to another time as all that was familiar was swallowed up. How thin the skin of the present is sometimes, stretched taught and almost transparent. And beneath it the turbulent dark. Subterranean currents moving to another pulse. While above the clamorous astonishment that had greeted each burst of brilliant light, just moments before, as people jostled and pressed together to see new wonders, was muted, to be replaced by an uneasy restless murmur. Some way off to the South, the silent volcano – and to the North-East, beyond the smoke and the villas along the bay, beyond the hillsides where the lemon groves used to be, and now are apartment blocks, there beyond the point, the sea floor rises and falls, small islands appear, and disappear as suddenly as they came, brief moments in light. The newspapers print a familiar paragraph, and topographic charts are rearranged. Gasping in the choking fumes the crowd stirred again to urgent life, showers of sparks fell from one last exploding star and people began to drift away, greeting each other and parting. Nothing had happened. The smoke was clearing. The still burning hulk was a long way off across the bay. (Craigie Horsfield)