Paréidolie 2024, preview, Jacques Lizène

Jacques Lizène,
Minable Ahahaharchitecture, 1980, remake 1999, d’après des dessins médiocres de 1964-1966,
copie de dessin rehaussée et plastifiée, 42 x 30 cm
Jacques Lizène,
Minable Ahahaharchitecture, 1980, remake 1999, d’après des dessins médiocres de 1964-1966,
copie de dessin rehaussée et plastifiée, 42 x 30 cm

L’architecture occupe une place particulière dans l’œuvre de Jacques Lizène. Durant ses années d’études aux beaux-arts, il est déjà très attiré par les maquettes, les plans et tracés d’architectes. Ses premiers dessins médiocres (1964) en témoignent : des maisons s’y syncrétisent et dans une bonne logique de l’échec, du revers, des déboires et du naufrage, le Petit Maître dessine des traces de maisons démolies. Il les dessine en coupe aussi, révélant l’envers du décor, ses lézardes et ses décrépitudes. C’est déjà là un intérêt pour une archéologie contemporaine qui ne se démentira pas. Cela ne l’empêche pas de dessiner des buildings, mais la plupart du temps, ceux-ci gondolent. Le Petit Maître est d’ailleurs un grand technicien à rebours, puisqu’il tente de mettre au point un système de fenêtres gondolantes, à l’ondulation commandée électroniquement (projet de Sculpture nulle, 1980). Faut-il préciser qu’il est très admiratif devant le projet de moteur antigravitationnel de Panamarenko ? Non, bien sûr, cela va de soi.

Dès le début des années 90, Lizène développe ses « Ahaharchitectures ». C’est évidemment le rire lizénien qui résonne ; ce pourrait aussi être une allusion pataphysique, tant ces projets sont des solutions imaginaires (bien que la ‘Pataphysique préfère Ha! Ha! à Ah !Ah!). Sur l’idée des Sculptures nulles de 1980, sur celle aussi de « Mettre sur roues n’importe quoi » ( 1974), Lizène conçoit des maisons aux styles composés et composites (Art syncrétique, 1964). Ce sont des sculptures pénétrables sur grosses roues d’avion, avec escaliers dépliants, en métal léger, plastique dur, plexiglas, dotées de panneaux solaires, de cheminées en forme de priape, de jardins suspendus, fontaines de fumée, écrans TV et écrans extra-plats en façade et bornes électroniques. Lizène résout ainsi une série de problématiques liées à la mobilité, à l’énergie, à la robotique domestique.

Jacques Lizène,
Minable Ahahaharchitecture, 1980, remake 1999, d’après des dessins médiocres de 1964-1966,
copie de dessin rehaussée et plastifiée, 42 x 30 cm
 

Et côté Second Rayon, section érotique du Salon marseillais :

Jacques Lizène,
petit dessin médiocre, le sexe, la multitude, 1966.
Encre sur papier, 10 x 18 cm