Pasticienne née à Liège en 1974, Sophie Langohr est diplômée en philologie romane de l’Université de Liège et en peinture, à l’Académie des Beaux-Arts de la même ville.
Nourri par l’approche des Cultural Studies, son travail repose sur l’étude et l’interprétation d’œuvres patrimoniales. Sophie Langohr s’approprie des images et des objets chargés d’histoire. Elle s’exprime à travers leurs propres modes de construction et de production de sens. Par différents procédés de refabrication, elle les revisite, les détourne et les subvertit pour les faire parler autrement dans de nouveaux contextes.
A l’occasion de l’exposition « Les mesures du monde », Sophie Langohr poursuit ses recherches sur la statuaire traditionnelle. Elle a lancé un appel à la population et organisé une collecte de sculptures de brocante : des statues de tout style, tout sujet, toute taille et tout matériau pourvu qu’elles soient évidées à l’intérieur. Dans son installation, on retrouve des figures connues : Un christ doré, un couple neoclassique, un ange, une vierge enceinte, deux pastoureaux, une sainte famille…L’artiste s’en est servie pour produire de nouvelles sculptures réalisées d’après le moulage de leur creux intérieur.
Dans ce travail, son intervention consiste à faire littéralement «accoucher» des oeuvres désuètes de nouvelles formes. Celles-ci rompent radicalement avec les codifications extrêmement précises qui ont déterminé l’esthétique des pièces qui leur ont servi de «matrices». Les nouvelles sculptures épousent des contours étranges et singuliers.Sophie Langohr s’amuse de ces décalages formels qui troublent les catégories binaires à travers lesquelles nous avons l’habitude de « mesurer le monde » : intérieur/extérieur, matière/forme, abstrait/figuratif, féminin/masculin, nature/culture, passé/futur et spécule ainsi sur les possibilités de régénérescence et de transformation de notre pensée.
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