La galerie Nadja Vilenne participe au Salon du Dessin Drawing Room 018, à La Panacée, centre d’art contemporain de Montpellier et y exposera des oeuvres de Benjamin Monti
La 9e édition de Drawing room se déroulera du 14 au 16 septembre 2018 et accueillera 16 galeries dont la présence inédite des galeries : Anne Barrault, Valérie Delaunay, Mariska Hammoudi, La Ferronnerie, Larnoline, Nadja Vilenne. Le salon du dessin contemporain de Montpellier présentera un programme complet et ouvert, sur le principe d’un open space accueillant 16 solo show.
Depuis 2017, La Panacée-MoCo co-organise Drawing room avec l’association Les galeries de Montpellier-art contemporain et programme une série d’évènements qui placent la figure du collectionneur au cœur du projet. En 2018, Nicolas Bourriaud, directeur du MoCo, invite Lafayette Anticipations – Fonds de dotation Famille Moulin à proposer une sélection d’oeuvres remarquables évoquant le dessin contemporain dans une approche singulière. Le Prix Galeries Lafayette, initié en 2016 par le groupe Galeries Lafayette, récompensera un artiste choisi parmi les solo show des galeries invitées.
L’École Supérieure des Beaux-Arts MoCo, l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier, l’Espace Saint-Ravy, le Frac Occitanie Montpellier, ICI, le Centre Chorégraphique National de Montpellier s’associent à cet évènement afin d’offrir à un public toujours plus nombreux (10 000 visiteurs en 2017), un parcours artistique dans la ville. Une série de rendez-vous accompagne cette programmation dans la perspective de proposer des approches riches et multiples du dessin contemporain.
Du 14 au 16 septembre 2018
Du vendredi au dimanche de 13h à 19h – Entrée libre
Vernissage le 13 septembre à 18h30
La Panacée – MoCo
14 rue de l’école de pharmacie 34000 Montpellier
Benjamin Monti
C’est la nécessité de dessiner et de répéter – comme une leçon, une chanson, une posture – telle figure, qui est le moteur de l’imagerie poétique et acrobatique de Benjamin Monti. Cette nécessité de répétition, l’artiste en repère lui-même l’origine dans une première séquence troublante : trois portraits à peu près identiques de sa « mémé » réalisés vers l’âge de 7 ans et datés du jour même où elle mourut, se soustrayant ainsi de sa vue pour toujours. Est-ce pour affirmer que, depuis, il ne cesse de remplir un même devoir : être le sismographe de son existence, celui qui graphiquement en traduira les secousses ? Pourtant son œuvre n’est, en apparence, le symptôme d’aucun trauma profond. Son trait n’est pas expressionniste, qui relève d’une ligne claire, soigneusement posées sur du papier millimétré ou des pages d’anciens cahiers d’écoliers où figurent déjà des notes et des dessins tout aussi proprement appliqués. De même, ses figures ne sont pas personnelles, au sens où elles ne sont pas produites directement par son imagination mais extraites de l’imaginaire ready-made d’encyclopédies désuettes, de contes pour enfants ou de manuels d’apprentissage ; soit des images d’Epinal et des modèles stéréotypés qu’il s’applique calmement à recopier et surtout, à détourner avec malice. Mais que personne ne s’y trompe. Les dessins de Benjamin Monti, sages à première vue, procèdent d’un détournement du bon sens et de la bonne conduite, proche du surréalisme : on songe aux romans-collages de Max Ernst, comme La Femme 100 têtes (1929) ou Une semaine de bonté (1933). A bien les regarder, c’est d’ailleurs ce même parfum de délicate perversité qui s’en dégage ; fruit de l’union entre innocence et criminalité, jeu et cruauté, plaisir et souffrance. D’où, naturellement, l’impression que ses propres dessins, couplés souvent à d’autres sources, à des dessins d’autrui ou d’un autre âge, fonctionnnent comme ces « machines désirantes » que Gilles Deleuze et Félix Guattari ont imaginées pour décrire l’inconscient non plus comme un théâtre mais comme « une usine, un lieu et un agent de production », et partant, le désir non plus comme manque mais comme « agencement ». (Denis Gielen)
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