Fête et rituel, art qui devient comestible et qui se partage lors d’une cérémonie collective, processus ludique d’une activité quotidienne réinventée, banquet participatif célébrant les goûts et les couleur, voici le banquet cerisiste de Jacques Halbert, conçu avec l’équipe du restaurant Le Cloître, au musée de la Vie wallonne à Liège, à l’occasion de la « Fête Permanente », festival de clôture de l’exposition « Le Jardin du Paradoxe, Regards sur le Cirque Divers ». L’artiste passe du tableau à la table, les plats servis sont aux couleurs de sa peinture, le bleu et le rouge en particulier, qu’il utilise inlassablement pour peindre ses cerises sur fond bleu. Voilà donc un repas coloré, au goût cerisé que partagèrent plus de quatre-vingt convives, installés sous une forêt de chapeaux de paille. Il s’inscrit dans la lignée des banquets conçus par Jacques Halbert à Saumur, Chinon ou à l’abbaye de Fontevraud, sa région d’origine, région ô combien rabelaisienne.
Les banquets et performances de Jacques Halbert s’inscrivent dans ce mouvement du « Eat Art », né dans les années 60 sous l’impulsion de Daniel Spoerri, mouvement qui met à l’honneur le repas, la nourriture, l’aliment au cœur de la création artistique. Jacques Halbert a reçu Daniel Spoerri au Art Café qu’il a créé au début des années 80 à New York, tout comme Dorothea Selz, cette autre traiteur coloriste de talent.
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