Archives mensuelles : octobre 2017

Jacques Lizène, Het Vlot, The Raft, MuZee Ostende, le Radeau médusé

Jacques Lizène participe à l’exposition Het Vlot – The Raft organisée au musée d’art contemporain d’Ostende et en divers lieux de la cité balnéaire. Commissaire de l’exposition : Jan Fabre. Vernissage ce 21 octobre.

Théodore Géricault

Theodore Géricault, Le radeau de la Méduse (quatrième étude), 1819 – 1820. (c) Angers, Musée des Beaux-Arts

Jacques Lizène

NAUFRAGES DE REGARD

On sait, à propos de Jacques Lizène, combien les premières années de création ont été fécondes. Certes, le terme semble inapproprié puisque le petit Maître décide dès 1965 de ne pas procréer, position qu’il confirme en 1970 par sa « Vasectomie (sculpture interne) », l’une des fondation même de tout son Art d’Attitude, mais il en est ainsi : en une douzaine d’années, Lizène conçoit un impressionnant corpus d’idées qu’il ne cessera de décliner en remakes et remakes de remakes. Même les années passées à l’Académie de Liège furent inventives et fertiles, plus imaginatives sans doute dans les couloirs que dans l’atelier, mais qu’importe dès le moment où l’on a délibérément choisi la voie de la Médiocrité et de l’Art sans Talent. Jacques Lizène a longuement fréquenté les plâtres d’antiques qui hantent les couloirs de l’Académie ; bon nombre sont moulés en deux parties. Ce sera le fondement même de son Art syncrétique, qu’il conçoit en 1964 : « croiser toute sorte de choses, des animaux, des visages, des architectures, des arbres, des voitures, des chaises, des sculptures ». Depuis, il ne cesse de pratiquer l’accouplement, mais il altère, outrage, transgresse, se réjouit de la disharmonie et s’enthousiasme même, à l’occasion, de rendre celle-ci non perçue. Il génétise des visages qui se transforment en masques et renoue ainsi avec le grotesque, l’anormalité, ce que l’histoire de l’art positiviste a d’ailleurs longtemps refoulé. L’art syncrétique l’amène très vite à l’interrogation génétique, à la sculpture génétique. Le sexe, la mort, la génétique hantent l’œuvre lizénienne depuis ses débuts.

Longtemps, ces projets de sculptures sont restés minables dessins ou médiocres collages, de préférence photocopiés. Il faudra attendre la fin des années 90 pour que le petit Maître fasse découper chaises et mobiliers. Ainsi compose-t-il d’improbables croisements en « sculptures nulles » (1980) : Jacques Lizène orchestre des rencontres incongrues, organise des collisions d’éléments disparates et ajuste les télescopages. Dans un grand charivari de brocante, il découpe les chaises, en croise tous les styles. Sièges croisés, chaises boiteuses, ce sont des objets idiots, donc singuliers, métissés, allant par paire, comme des chromosomes. Avec lui, les chaises se posent rarement au sol; au contraire, elles dansent, gondolent, dorment assises. Projets déjà tracés dès 1964, ce sont des corps déglingués, au bord de la chute, aussi dégingandés que le petit Maître en sa « Danse Nulle » (1980). Ce sont des corps absents et disséqués, des ossatures, des armatures, ce qui n’est pas sans rappeler l’Art spécifique des années 67-70, cette interrogation sur la spécificité du médium. Lizène découpe les meubles. Joyeusement, le mobilier sombre et vacille. Le désastre est jubilatoire. Commodes et buffets s’hybrident de la même façon, dans l’inachèvement d’une submersion, d’un engloutissement ; c’est un continuel Naufrage de regard (2003). Petit maître (1969) d’Art nul (1966), il déséquilibre le mobilier, pose sur les meubles des natures mortes dites à la maladresse (1974), les accompagne de marines chavirées (1970) et craquelées (1964). « Le principe du bricolage, note l’ethnologue Bertrand Hell, est ontologiquement liée à la fonction du maître du désordre. Mais ce principe ne gouverne pas uniquement la forme et l’enchaînement des rites. Il conduit à également maintenir ouvert le système de représentations de l’invisible. Celui-ci ne peut être pensé comme un monde figé, immuable. Dans leur art du bricolage, les maîtres du désordre savent manier plusieurs ficelles. Il en est une qui détonne tout particulièrement au regard de notre conception occidentale du religieux, à savoir le rire »1. Le rire lizénien est le redoutable moteur de son œuvre. (Jean-Michel Botquin)

1 Bertrand Hell, Les Maîtres du Désordre, Quai Branly, Paris, 2012.

Jacques Lizène

SHIPWRECKS OF GLANCES

Whatever we may know of Jacques Lizène, we know how fruitful his first creative years have been. Admittedly, the term seems inappropriate, since the small-time Master decided in 1965 never to procreate, a position he confirmed in 1970 with his «Vasectomie (sculpture interne) » (Vasectomy (internal sculpture)), one of the most fundamental works in his oeuvre of Art with Attitude, but the fact of the matter is that Lizène, in a dozen years, will develop an impressive body of ideas which he will continue to expound through remakes and remakes of remakes. Even the years at the Liege Academy were fertile and inventive, probably more imaginative in the hallways than in the studio, which is of no importance as soon as one deliberately chooses the path of Mediocrity and Art without Talent. Jacques Lizène for a long time visited the plaster casts of antiquity that haunt the halls of the Academy, a large number of which are moulded in two parts. This is the very principle that underlies his Syncretic Art, conceived in 1964: « to cross all sorts of things, animals, faces, architecture, trees, cars, chairs, sculptures. » Since then, he will continue to practice mating, incessantly, but he alters, offends, transgresses, welcomes the disharmony and even takes delight, on occasion, in rendering it imperceptible. He geneticises faces that turn into masks and in this way connects with the grotesque, with abnormality, which incidentally has long been repressed by positivist art history. Syncretic Art will quickly lead him to the genetic interrogation, to the genetic sculpture. Sex, death, genetics have haunted the Lizènean oeuvre since its inception.

For a long time, these sculpture projects remain lousy drawings or mediocre collages, preferably photocopied. This makes sense when, additionally, one assiduously practices procrastination. It was not until the late 90s that the small-time Master began cutting up small chairs and furniture. In this way, he creates improbable crossings and worthless sculptures (1980): Jacques Lizène composes incongruous meetings, organizes crashes between disparate elements and adjusts their collisions. In a large pandemonium made up of flea market items, he cuts up chairs, crosses all kinds of styles. Crossed chairs, rickety chairs, these objects are stupid, and thus singular, hybrids, crossbred in pairs like chromosomes. In his case, chairs are rarely placed on the floor; instead, they dance, buckle, or stand asleep. Already worked out in 1964, these projects are ramshackle bodies, on the verge of collapse, as gangly as the small-time Master and his « Danse Nulle » (Worthless Dance) (1980). They are absent and dissected bodies, skeletons, frames, reminiscent of the Specific Art of 67-70 in the way they question the specificity of the medium.

Lizène cuts up furniture. Happily, the furniture collapses and wobbles. The disaster is exhilarating. Dressers and buffets are hybridized in the very same way, in the incompleteness of a submersion, an engulfment; it is an everlasting Shipwreck of glances (2003). The small-time Master (Petit maître) (1969) of Worthless Art (Art nul) (1966), discomposes furnishings, places still lifes dedicated to clumsiness on the furniture (1974), matches them with cracked (1964) and overturned marines (1970). Operating within a startlingly self-referential system, Lizène turns projects, proposals, and worthless ideas – each and every single one always clearly connected to its date of conception – into unbridled devices. « The principle of tinkering, remarks anthropologist Bertrand Hell, is ontologically related to the function of the master of disorder. But this principle does not only govern the form and sequence of rites. It also serves to keep open the system of the representation of the invisible. This can be thought of as a frozen, immutable, world. In their makeshift art, the masters of disorder know how to pull several strings. There is one that particularly stands out with regard to our Western concept of religion, and that is humour « 1. The Lizènean humour is the formidable engine of his oeuvre. (Jean-Michel Botquin)

1 Bertrand Hell, Les Maîtres du Désordre, Quai Branly, Paris, 2012.

Jacques Lizène

Jacques Lizène
Le Radeau médusé, 2011
Meuble découpé 1964, cadre penché et morcelé 1970, art syncrétique 1964, croiseur croisé frégate, naufrage de regard en sculpture nulle, remake 2011.
Technique mixte, 145 x 40 x 110 cm.

Jacques Lizène
Peinture nulle, 2011
Toile morcelée, art syncrétique, sculpture génétique culturelle, cadre penché, en remake 2011. Technique mixte sur toile trouvée, 140 x 145 cm.

Jacques Lizène
Danse Nulle 1980, en remake, avec tombé de l’image. 2003
2003, couleurs, son, 0’17. Production AVCAN.

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FIAC 2017 Paris, 19 – 22 octobre, Grand Palais stand 1.KO6

Fiac

La galerie Nadja Vilenne aura le plaisir de vous accueillir
sur son stand 1.KO6 – Salon Jean Perrin

Galerie Nadja Vilenne is pleased to welcome you at booth 1.KO6 – Salon Jean Perrin

JACQUES CHARLIER
LILI DUJOURIE
MAEN FLORIN
ALEVTINA KAKHIDZE
AGLAIA KONRAD
JACQUES LIZENE
JACQUELINE MESMAEKER
JOHN MURPHY
VALERIE SONNIER
WALTER SWENNEN
MARIE ZOLAMIAN

Preview mercredi 18 octobre, sur invitation seulement.
Jeudi 19 et vendredi 20 octobre de midi à 20h.
Samedi 21 et dimanche 22 octobre de midi à 19h.

Avenue Winston Churchill
75008 Paris

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Jacques Charlier, Peintures non identifiées, Aperto, Montpellier

En complément à l’exposition rétrospective qui s’ouvre ce vendredi à La Panacée, centre d’art contemporain de Montpellier, s’ouvre samedi 14 octobre une seconde exposition, conçue en écho à la première par Aperto, lieu d’art contemporain : son titre : Peintures non identifiées.

Jacques charlier

Artiste prolixe qui touche à tous les médiums, qui s’exprime dans tous les médias, J.Charlier produit une œuvre hétéroclite, multiple et foisonnante, depuis les années 1970. Il est invité à Montpellier pour une exposition qui prendra la forme de deux évènements en deux lieux distincts. La Panacée et la galerie Aperto. J.Charlier y présentera des facettes différentes de son œuvre et de son parcours.
À Aperto, les pièces extraites des dernières séries abordées par Charlier (de 2012 à 2017) seront mises en scène. Il s’agit de séries peintures qui s’inspirent de styles très différents. Dans ses cycles de peintures, Jacques Charlier joue avec les références savantes ou populaires et multiplie les allusions à l’art moderne. Il associe à un répertoire issu de l’histoire de l’art tout un tas de représentations vernaculaires anciennes ou contemporaines, qui ont pour vertu de décaler la lecture du tableau avec humour et désinvolture. Dès l’entrée de l’exposition, J.Charlier prend la pose, c’est dans l’attitude typique du peintre dans son atelier qu’il se présente ici au public.

Aperto, Lieu d’Art Contemporain
1 rue Étienne Cardaire – 34000 Montpellier (quartier Chaptal)
Vernissage samedi 14 octobre à 18h
Exposition du 15 / 10 au 4 / 11 / 2017

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Jacques Charlier, Une rétrospective 1964-1985, La Panacée, Montpellier

Jacques Charlier

Jacques Charlier
Problème de mur, 1974
Photos Sketch, 6 photographies NB rehaussées à l’encre,
(6) x 30 x 40 cm, détail

Jacques Charlier est l’invité de Nicolas Bourriaud pour une double exposition à Montpellier. Une rétrospective 1960-1980 au centre d’art contemporain de la Panacée, un ensemble de travaux plus récents à Aperto, un lieu associatif de la cité montpelliéraine. Vernissages ces 13 et 14 octobre.

Chaque artiste, depuis le contexte spécifique dans lequel il/elle se trouve, s’efforce de répondre aux questions qu’à ses yeux son époque lui pose, et ce choix varie selon sa personnalité et son héritage culturel. Jacques Charlier a commencé son oeuvre à un moment historique, le début des années 1960, où le corpus constitué de l’art moderne, avec ses héros et ses chefs d’oeuvre, ses maudits et déjà ses oubliés, semblait immuable. De ce corpus découlait d’ailleurs un autre, en train de se former et qui le prolongeait comme naturellement, celui de l’avant-garde. Captivé par ce récit, placé à ses débuts devant ce flux où il suffisait de plonger, Charlier a d’emblée considéré sa pratique artistique comme une apostille au récit héroïque des avant-gardes, comme un exercice du commentaire, mais aussi comme une position à prendre, une attitude, dont les oeuvres physiques ne seraient que les traces ou les bornes.
Liégeois, il va refléter ce mythe depuis sa localité, et s’ancrer dans cette réalité « provinciale » en l’élevant vers la légende, tel le comté sudiste de William Faulkner. Et c’est depuis Liège qu’il a tenté de répondre à la grande question qu’à ses yeux son époque lui posait, celle des rapports complexes existant entre l’art et la vie, l’oeuvre et les activités humaines. Hannah Arendt, dans ce qu’elle nommait la « via activa », distinguait le travail, l’oeuvre et l’action. La première singularité de Jacques Charlier réside dans le fait qu’il n’a eu de cesse de combiner ces trois catégories, et de les mêler dans une oeuvre qui embrasse d’un seul mouvement et le labeur professionnel, et la créativité individuelle, et l’engagement social.(…) (Nicolas Bourriaud)

La Panacée présente la première rétrospective en France de l’artiste belge, pionnier de l’art conceptuel européen. Partant d’une sociologie critique du monde de l’art, Jacques Charlier a évolué vers un art complexe et inclassable qui évoque l’esprit de Francis Picabia tout en anticipant sur l’art américain des années 1990.Les séries Paysages professionnels (1963-1970), Zone absolue (1969-1970), Photographies de vernissages (1974-1976) et Photo sketches (1974-1977) seront notamment présentées lors de cette exposition à La Panacée.

En écho à Montpellier
Les œuvres récentes de Jacques Charlier seront présentées à la galerie Aperto à Montpellier du 15 octobre au 4 novembre 2017. Vernissage, samedi 14 octobre à 18h30.Aperto présentera l’exposition Peintures non identifiées, autour des dernières séries abordées par Jacques Charlier entre 2012 et 2017.
Dans ses cycles de peintures, Jacques Charlier joue avec les références savantes ou populaires et multiplie les allusions à l’art moderne. Il associe à un répertoire issu de l’histoire de l’art (signes iconiques aujourd’hui partagés par le plus grand nombre) tout un tas de représentations vernaculaires anciennes ou contemporaines, qui ont pour vertu de décaler la lecture du tableau avec humour et désinvolture.

Une publication accompagne l’exposition : « Jacques Charlier, un art sans identité » Catalogue de l’exposition disponible à La Panacée et en libraire (20€) Co-édition La Panacée et la galerie Lara Vincy Paris,
Textes de Serge Bonati, Jacques Charlier, Denis Gielen, Jean-Michel Botquin, Nicolas Bourriaud, Denys Riout.
Diffusion / distribution Les presses du réel.

Expositions ouvertes du 14 octobre 2017 au 14 janvier 2018
Vernissage vendredi 13 octobre de 18h30 à 22h
Fermeture des expositions du 24 décembre 2017 au 2 janvier 2018 inclus.

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Aglaia Konrad, The Photographic I – Other Pictures, SMAK, Gent

Aglaia Konrad

Aglaia Konrad participe à l’exposition The Photographic I – Other Pictures. Du 7 octobre au 7 janvier 2018, au SMAK à Gent. Vernissage le 6 octobre

The Photographic I – Other Pictures est la première partie d’un diptyque, répartis sur deux années. L’exposition comporte des oeuvres nouvelles et existantes d’une vingtaine d’artistes et de photographes internationaux des années ’60 à aujourd’hui.

La sélection témoigne d’un vif intérêt pour la force de l’image tranquille, comme moyen d’étudier le monde. Elle se concentre sur des images indéfinies et ouvertes, dont la structure stratifiée demande une lecture lente.

John Szarkowski a formulé un jour la célèbre distinction entre les photos qui fonctionnent comme une fenêtre sur le monde et les photos qui reflètent l’intention de leur réalisateur. Other Pictures montre que les images photographiques concrétisent simultanément les deux fonctions: elles se tournent vers le monde tout en approchant leur sujet de manière résolument subjective et sensorielle.

Les images photographiques ne montrent pas seulement notre environnement, mais en constituent également des éléments essentiels. De nouvelles manières de produire et de diffuser des images, et l’innovation technologique sur le plan civil et militaire, font chaque fois évoluer le média dans de nouvelles directions et s’infiltrent aussi dans la pratique artistique actuelle. Un des objectifs de cette exposition consiste à savoir comment les photographes et les artistes réagissent à ces possibilités et défis récentes.

The Photographic I – Other Pictures montre entre autres des oeuvres des artistes et photographes suivants: Lewis Baltz, Tina Barney, Mohamed Bourouissa, Moyra Davey, Marc De Blieck, Sara Deraedt, Patrick Faigenbaum, Peter Fraser, Alair Gomes, Jitka Hanzlová, Roni Horn, Stephanie Kiwitt, Aglaia Konrad, Jochen Lempert, Zoe Leonard, Jean-Luc Moulène, Zanele Muholi, Jean-Luc Mylayne, Trevor Paglen, Doug Rickard, Torbjørn Rødland, Michael Schmidt, Arne Schmitt, Allan Sekula, Ahlam Shibli, Malick Sidibé, Dayanita Singh, Wolfgang Tillmans, Marc Trivier et Tobias Zielony.

Roma Publications Amsterdam publie un magazine d’exposition dans ce cadre.

Symposium le 23 – 24 november 2017
En collaboration avec le groupe de recherche Thinking Tools (KASK Anvers), un symposium sera organisé le jeudi 23 et le vendredi 24 novembre 2017. Dans un programme de lectures, de conférences d’artistes et de présentations de portefeuille, des conférenciers nationaux et internationaux commenteront le positionnement actuel de la photographie dans le contexte de l’art contemporain

The Photographic I – Other Pictures is the first part of a diptych spread over two years. The exhibition comprises new and existing work by around 20 international artists and photographers ranging from the 1960s to the present.

The selection demonstrates a lively interest in the power of the still image as a means of examining the world. It concentrates on indefinable images with an open view, whose multi-layering requires slow reading.

John Szarkowski once formulated the familiar distinction between photos that act as a window on the world and photos intended to reflect their maker. Other Pictures demonstrates that photographic images can perform both functions at the same time: they focus on the world and they invariably approach their subject in a subjective and sensory manner.

Photographic images not only show the world we live in, but are among its essential building blocks. New ways of producing and distributing images, and technological innovation in the civil and military spheres, make the medium repeatedly evolve in new directions and also seep into current artistic practice. The way photographers and artists handle these recent possibilities and challenges is one of the focal points of this exhibition.

The Photographic I – Other Pictures comprises work by artists and photographers including Lewis Baltz, Tina Barney, Mohamed Bourouissa, Moyra Davey, Marc De Blieck, Sara Deraedt, Patrick Faigenbaum, Peter Fraser, Alair Gomes, Jitka Hanzlová, Roni Horn, Stephanie Kiwitt, Aglaia Konrad, Jochen Lempert, Zoe Leonard, Jean-Luc Moulène, Zanele Muholi, Jean-Luc Mylayne, Trevor Paglen, Doug Rickard, Torbjørn Rødland, Michael Schmidt, Arne Schmitt, Allan Sekula, Ahlam Shibli, Malick Sidibé, Dayanita Singh, Wolfgang Tillmans, Marc Trivier and Tobias Zielony.

To accompany this presentation, Roma Publications Amsterdam are publishing an exhibition magazine.

Symposium on the 23th and 24th of November 2017
A symposium organised in association with the Thinking Tools research group (KASK Antwerp) is being held on Thursday 23 and Friday 24 November 2017. In a programme comprising lectures, talks by artists and portfolio viewings, national and international speakers present a picture of where photography currently stands in the field of contemporary art.

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Emilio Lopez-Menchero, Oh les beaux jours ! Biennale 9 Louvain la Neuve

Pour sa 9e Biennale d’art contemporain, le Centre culturel d’Ottignies-Louvain-la-Neuve a fait appel à un duo de commissaires internationaux : le plasticien Angel Vergara (B) et le curateur et critique d’art Joël Benzakin (F).

Cette exposition prendra place dans l’espace public de Louvain-la-Neuve du 6 octobre au 10 décembre 2017. Installations, images, vidéos, performances et actions viendront rythmer cette manifestation tout au long de son déroulement.
Oh les beaux jours ! réunit de nombreux artistes belges et internationaux qui ont accepté de partager avec tous les publics leurs approches singulières des enjeux d’une époque pleine d’incertitudes où se posent à la fois les questions sur un monde qui se clôt et celles d’un avenir qui interroge nos pratiques, nos modes de vie et d’être ensemble, le futur possible d’un autre Commun.

Invités à proposer un projet, les commissaires ont souhaité que l’espace public de cette cité soit le terrain privilégié d’une possible rencontre, d’une proximité revendiquée entre l’art et ses publics, d’un partage d’expériences sensibles menées tout au long de cette exposition.

La volonté d’activer une plate-forme de propositions et d’échanges a guidé l’ensemble de cette démarche. Une position critique face aux pratiques habituelles de l’art actuel, face aux expositions prêtes à consommer et à la marchandisation de l’art. Une plate-forme expérimentale où peuvent se retrouver et travailler ensemble, artistes, universitaires, étudiants, acteurs culturels et publics.

Pour une esthétique des moyens disponibles est le sous titre de cette exposition. Une manière de manifester qu’au-delà des contingences matérielles souvent associées à la création contemporaine, de la modélisation des pratiques et de leur domestication économique, s’impose la nécessité de repenser nos modèles esthétiques, d’affirmer encore une fois que l’art est avant tout un “geste en pure perte”, une dépense non quantifiable, un échange désintéressé.

Cette exposition prendra place dans l’espace public de Louvain-la-Neuve du 6 octobre au 10 décembre 2017. Installations, images, vidéos, performances et actions viendront rythmer cette manifestation tout au long de son déroulement.

Emilio Lopez-Menchero

« Barricade ! Barricade! », 2017, par Emilio Lopez-Menchero
L’action urbaine que je propose au sein de Louvain-la-Neuve est composée en quatre mouvements : une criée, une récolte, une construction, une destruction.
Je sillonnerai les rues du campus en incarnant un « T’chanchès » réactualisé, poussant une charrette à bras, mégaphone à la main, vociférant un appel à la population. La demande sera claire: « Barricade! Barricade! Lâchez vot’ brol, meubles, bois, métaux, cartons, plastiques et autres encombrants en tous genres…Construisons une barricade!!! »
Mon intention sera de tirer un trait, une limite, une frontière qui divisera une rue obligeant ainsi les passants à oblitérer leur chemin.
En me rendant compte de la présence commerciale omniprésente dans ce campus, Louvain-la-Neuve m’est apparu comme un grand shopping mall où je pouvais me servir pour donner de l’épaisseur à une limite et faire participer les habitants et les commerçants.
Le geste du « T’chanchès » sera donc une petite déviation éphémère de la destinée courante des rebus de la consommation pour une résistance urbaine. Son échelle est dérisoire à l’ère de l’anthropocène, mais elle marquera de manière infime un temps d’arrêt dans le flux de l’évacuation des déchets. Ceux-là mêmes qui nous préoccupent lorsqu’on en vient à réfléchir à notre empreinte humaine.
Ce recyclage servira donc à construire un bastion pour résister. Mais résister à quoi ? Résister comment ? Résister pourquoi ? Et surtout résister à cet endroit-là : l’université.
Résistance de pacotille certes, cette muraille terminera son périple dans la décharge municipale.

Emilio López-Menchero
Espagnol, né en Belgique en 1960.
L’activité d’Emilio López-Menchero est pluridisciplinaire. L’intervention urbaine, l’action performative, l’installation, la photographie, le dessin, la peinture, le son, la vidéo font parties de ses outils.
En 1996, Il intervient sur le sol d’un garage avec un tapis montrant schématiquement, à échelle réelle, la capacité maximale humaine tolérée dans tout espace public réduit selon le manuel des architectes, le E.Neufert. Cette capacité est de 6 personnes au m2.
Il en fera aussi la démonstration en 2002, en dessinant le nombre total possible de silhouettes humaines sur la bâche d’un semi-remorque sillonnant les routes de toute l’Europe.
C’est à Berlin, en 1997 lors de sa résidence au Künstlerhaus Bethanien, qu’il appréhende pour la première fois la totalité d’une ville, avec un mini-monument : deux semelles de 18 cm de haut en béton peint en jaune réfléchissant.
En 1999 dans sa performance “Vu’cumpra ?”, à partir du pavillon belge de la biennale de Venise, il se transforme en marchand ambulant et vend dans les rues, des Atomiums souvenirs.
Jan Hoet l’invite en 2000 à l’exposition Over the edges, et lui demande d’intervenir sur un coin de Gand. En joignant ses propres mains en angle droit et en les ouvrant devant sa bouche, Emilio López-Menchero lui propose de lancer un cri, celui de Tarzan (Johnny Weissmüller), à travers toute la ville !
En 2001, en réponse à la commande d’un faux Picasso, il se propose lui-même en personne. Il commence dès lors la série “Trying to be”, autoportraits tentant d’entrer dans la peau d’un autre, qu’il définit comme performances photographiques.
Il réalise en 2006 à Bruxelles, l’œuvre publique Pasionaria, gigantesque porte-voix en acier où tout passant peut vociférer en pleine rue.
En avril 2010, il commande à un groupe de huit ouvriers intérimaires, professionnels de la construction, de circuler en portant un tube en polyéthylène de 12 m de long, d’un diamètre de 20cm, à travers toute la foire d’art contemporain de Bruxelles (Artbrussels).
En septembre 2010, en pleine crise politique belge, il installe une réplique exacte du Checkpoint Charlie. Habillé en policier militaire US, il bloque la circulation en plein cœur de Bruxelles, sur le Canal, à la Porte de Flandre, entre le quartier gentrifié de la rue A. Dansaert et le quartier émigrant de Molenbeek.
En 2012, sous le titre « Gare au gorille ! », il expose exclusivement des peintures à la galerie Nadja Vilenne à Liège.
Toujours en 2012, il participe à l’exposition TRACK, à Gand, avec le diptyque vidéo « Moscou-Bernadette » où il demande aux habitants de deux quartiers périphériques de lui chanter une chanson pour une joute musicale.
En 2013, il reconstitue en Suisse (eac-les halles, Porrentruy, Jura) la réalité conflictuelle de la ville palestinienne d’Hébron.
Plus récemment, en 2014/15 une rétrospective lui a été consacré à la Centrale for Contemporary Art à Bruxelles.

Les artistes participants : Artistes invités : Saâdane Afif, Francis Alys, Harold Ancart, Eric Angenot, Igor Antic, Younes Baba Ali, Isabelle Arthuis, Sven Augustijnen, Jérôme Basserode, Bernard Bazile, Carlotta Bailly-Borg, Mabe Bethônico, Alain Bourges, Nicolas Bourthoumieux, Jérémie Boyard, Lucia Bru, Camille Buiatti, Daniel Buren, David Claerbout, Vaast Colson, Luigi Coppola, François Curlet, Alec de Busschère, Krijn De Koning, Simona Denicolai et Ivo Provoost, Nico Dockx, Endeweld Dror, Lionel Estève, Doughie Eynon, Yona Friedman, Michel François, Lior Gal, Jean-François Gavoty, Kendell Geers, Céline Gillain, Aurélie Gravas, Amy Hilton, Pierre Huyghe, Ann Veronica Janssens, Svent’Jolle, Mathias Kessler, Gabriel Kuri, Erwan Mahéo, Pierre-Pol Lecouturier, Hervé Le Nost, Emilio Lopez Menchero, Leslie Martinelli, Gijs Milius, Michel Mouffe, Toma Muteba Lutumbue, Selcuk Mutlu, Antonio Ortega, Césare Pietroiusti, Régis Pinault, Benoit Platéus, Sébastien Reuzé, Gwendolin Robin, Helena Schmidt, Stalker, Pierre Tatu, Christophe Terlinden, Dominique Thirion, Luc Tuymans, Dennis Tyfus, Richard Venlet, Oriol Villanova, Noémie Vulpian, Sophie Whettnall

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