Jacques Charlier
Problème de mur, 1974
Photos Sketch, 6 photographies NB rehaussées à l’encre,
(6) x 30 x 40 cm, détail
Jacques Charlier est l’invité de Nicolas Bourriaud pour une double exposition à Montpellier. Une rétrospective 1960-1980 au centre d’art contemporain de la Panacée, un ensemble de travaux plus récents à Aperto, un lieu associatif de la cité montpelliéraine. Vernissages ces 13 et 14 octobre.
Chaque artiste, depuis le contexte spécifique dans lequel il/elle se trouve, s’efforce de répondre aux questions qu’à ses yeux son époque lui pose, et ce choix varie selon sa personnalité et son héritage culturel. Jacques Charlier a commencé son oeuvre à un moment historique, le début des années 1960, où le corpus constitué de l’art moderne, avec ses héros et ses chefs d’oeuvre, ses maudits et déjà ses oubliés, semblait immuable. De ce corpus découlait d’ailleurs un autre, en train de se former et qui le prolongeait comme naturellement, celui de l’avant-garde. Captivé par ce récit, placé à ses débuts devant ce flux où il suffisait de plonger, Charlier a d’emblée considéré sa pratique artistique comme une apostille au récit héroïque des avant-gardes, comme un exercice du commentaire, mais aussi comme une position à prendre, une attitude, dont les oeuvres physiques ne seraient que les traces ou les bornes.
Liégeois, il va refléter ce mythe depuis sa localité, et s’ancrer dans cette réalité « provinciale » en l’élevant vers la légende, tel le comté sudiste de William Faulkner. Et c’est depuis Liège qu’il a tenté de répondre à la grande question qu’à ses yeux son époque lui posait, celle des rapports complexes existant entre l’art et la vie, l’oeuvre et les activités humaines. Hannah Arendt, dans ce qu’elle nommait la « via activa », distinguait le travail, l’oeuvre et l’action. La première singularité de Jacques Charlier réside dans le fait qu’il n’a eu de cesse de combiner ces trois catégories, et de les mêler dans une oeuvre qui embrasse d’un seul mouvement et le labeur professionnel, et la créativité individuelle, et l’engagement social.(…) (Nicolas Bourriaud)
La Panacée présente la première rétrospective en France de l’artiste belge, pionnier de l’art conceptuel européen. Partant d’une sociologie critique du monde de l’art, Jacques Charlier a évolué vers un art complexe et inclassable qui évoque l’esprit de Francis Picabia tout en anticipant sur l’art américain des années 1990.Les séries Paysages professionnels (1963-1970), Zone absolue (1969-1970), Photographies de vernissages (1974-1976) et Photo sketches (1974-1977) seront notamment présentées lors de cette exposition à La Panacée.
En écho à Montpellier
Les œuvres récentes de Jacques Charlier seront présentées à la galerie Aperto à Montpellier du 15 octobre au 4 novembre 2017. Vernissage, samedi 14 octobre à 18h30.Aperto présentera l’exposition Peintures non identifiées, autour des dernières séries abordées par Jacques Charlier entre 2012 et 2017.
Dans ses cycles de peintures, Jacques Charlier joue avec les références savantes ou populaires et multiplie les allusions à l’art moderne. Il associe à un répertoire issu de l’histoire de l’art (signes iconiques aujourd’hui partagés par le plus grand nombre) tout un tas de représentations vernaculaires anciennes ou contemporaines, qui ont pour vertu de décaler la lecture du tableau avec humour et désinvolture.
Une publication accompagne l’exposition : « Jacques Charlier, un art sans identité » Catalogue de l’exposition disponible à La Panacée et en libraire (20€) Co-édition La Panacée et la galerie Lara Vincy Paris,
Textes de Serge Bonati, Jacques Charlier, Denis Gielen, Jean-Michel Botquin, Nicolas Bourriaud, Denys Riout.
Diffusion / distribution Les presses du réel.
Expositions ouvertes du 14 octobre 2017 au 14 janvier 2018
Vernissage vendredi 13 octobre de 18h30 à 22h
Fermeture des expositions du 24 décembre 2017 au 2 janvier 2018 inclus.
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