Archives mensuelles : mai 2017

Résonances (part II), Jacqueline Mesmaeker, 21 mars 1975

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
21 mars 1975
36 photographies NB / couleurs accompagnées d’un protocole tapuscrit.

L’œuvre est régie par un protocole strict : l’artiste demande à plusieurs personnes de prendre une photo noir et blanc de l’endroit où ils se trouveront le 21 mars à 17h23 précises.
La série réunit ces photos banales prises au même instant. Leurs moments se superposent et rendent compte de l’infinie diversité des points de vue et des attitudes à un moment donné. Jacqueline Mesmaeker délègue les prises de vue de ces petites images singulières liées ainsi à d’autres vies que la sienne. Il s’agit tant ici d’une utilisation conceptuelle de la photographie que d’une déclinaison des principes du mail’art, très en vogue durant les années 70.

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

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Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

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Jacques Lizène, La Comédie du Langage, Chinon

La galerie de l’Hôtel de Ville de Chinon, dans une exposition pensée par Cindy Daguenet, revient sur plusieurs aspects importants de la langue de Rabelais : ses jeux de langage. Anagrammes, palindromes, exercices de styles, calembours, et aphorismes sont au programme d’une grande partie des œuvres présentées dans l’exposition. Mais pas seulement, puisque le langage et la sémantique depuis Un coup de dés jamais n’abolira le hasard de Stéphane Mallarmé, aux premières œuvres des futuristes et au recueil Calligrammes de Guillaume Apollinaire ouvrent une porte vers de nouvelles préoccupations artistiques et intellectuelles au début du 20 ème siècle. Le langage en tant que matière phonétique est pris à bras le corps par des artistes comme François Dufrêne, Joël Hubaut, Bernard Heidsieck et Gherasim Luca à travers des lectures performances. Une exposition riche de plus de 40 œuvres et 60 éditions originales de livres d’artistes. Cette exposition est un hommage à Rabelais, originaire du pays, et la richesse de notre langage.

Jacques Lizène

Jacques Lizène, Marcel Duchamp croisé François Rabelais, technique mixte, 2017

Jacques Lizène

Jacques Lizène, Allais en Satie par Jacques Lizène. Satie en Allais, technique mixte, 1997

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Agenda Juin 2017

Jacques Charlier
– Leuven (B), entre nous quelque chose se passe, Musée M @ Bibliotheek Rechtsgeleerdheid KUL, 17 mars – 9 juillet 2017
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

Olivier Foulon
– Bruxelles (B), Le Musée Absent, Wiels, du 20 avril au 13 août 2017

Alevtina Kakhidze
– Antwerpen (B), Conversations urgentes : Anvers – Athènes, Partie I: La pensée visuelle, Muhka, du 28 avril au 3 septembre 2017
– Den Hagen (Nl), Post-Peace, Nest, du 20 mai au 26 juillet 2017

Suchan Kinoshita
– Maastricht (Nl), Illusion and Revelation. From the collection of the Bonnefantenmuseum. Bonnefantenmuseum, du 24 décembre au 27 novembre 2017

Aglaia Konrad
– Dortmund (D), he Brutalism Appreciation Society, HMKV Dortmund, 8 avril – 24 septembre 2017
– Toulouse (F), Le ciel devant soi, photographie et architecture religieuse, 2 juin au 17 septembre 2017

Charlotte Lagro
– Maastricht (Nl), Look at me and see what I could not (yet) see, Bonnefantenmuseum, du 21 avril au 24 septembre 2017

Sophie Langohr
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

Jacques Lizène
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

Benjamin Monti
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

Pol Pierart
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017

Valérie Sonnier
– Annemasse (F), Villa du Parc, Première étoile, dernier flocon, Villa du Parc centre d’art contemporain, du 1er avril au 10 juin 2017

Raphaël Van Lerberghe
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017

Marie Zolamian
– Chinon (F), Musée le Carroi, 25 mars – 13 novembre 2017
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

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Aglaia Konrad, Le ciel devant soi, couvent des Jacobins, Toulouse

Aglaia Konrad participe à l’exposition « Le Ciel devant soi, photographie et architecture religieuse » au Couvent des Jacobins à Toulouse, dans le cadre du festival « Printemps de Septembre ».

Le Ciel devant soi rassemble le travail de huit artistes européens, qui tous photographient des églises. Autour de ce sujet, s’ouvre un véritable panorama des pratiques contemporaines de la photographie. Témoignant tour à tour des plus ambitieux accomplissements de l’architecture, du rapport irrésolu à la transcendance ou des cahots de l’Histoire, les bâtiments religieux permettent les observations les plus variées. Les artistes se sont donc emparés de ce sujet, l’un pour exalter l’esthétique de ces monuments, l’autre pour raconter des transformations urbaines et sociales, pour questionner le fonctionnement de ces machines à faire croire, pour montrer l’irruption formelle de la modernité, pour chercher la trace d’une idée dans le béton, ou encore évoquer les souvenirs d’un front de guerre. Bref, si les théologiens décrivent l’architecture sacrée comme « un morceau d’espace fini qui nous protège de l’infini », pour les photographes du Ciel devant soi, c’est avant tout « une vraie source de vie quotidienne ». Avec : Eric Tabucchi, Fabrice Fouillet, Angèle Laissue, Cyril Porchet, David Spero, Christof Klute, Markus Brunetti, Aglaia Konrad

Du 2 juin au 17 septembre 2017

Aglaia Konrad

Aglaia Konrad, Concrete & Samples I Wotruba Wien, 16mm transferred to video, color, 4:3, no sound, BE, 2009, 13’37 »

Aglaia Konrad, Concrete & Samples II Blockhaus, film 16mm transféré sur DVD, couleur, 4:3, sans son, Belgique, 2009, 9′50″.

Aglaia Konrad, Concrete & Samples II Blockhaus, 16mm transferred to video, color, 4:3, no sound, BE, 2009, 9’50 »

Concrete & Samples I, II, III is a series of 16mm films on sculptural architecture. What the buildings and site in all films have in common is the idea of ‘architecture as sculpture’ and a very distinct use of concrete that seem to depart from the free form of the whole in a sculptural manner. In the absence of a traditional narrative, it is the space itself, that takes the role of the protagonist, while the camera proposes a narration through its travel and observation.
Blockhaus, the Eglise St.Bernadette-du-Banlay designed by Claude Parent and Paul Virilio in Nevers, France, has a compact form: monolithic, a cryptic building, a raw concrete bunker. Built upon a utopian idea, the inside with its ‘sureface oblique’ (two oblique ramps) creates a spatial dynamic in the matrix of time.
The church of Fritz Wotruba, in Vienna looks like an enlarged piece of abstract sculpture, a kind of three-dimensional synthetic cubist arrangement of 152 concrete blocks arranged vertically and horizontally, but asymmetrically, in which the narrow spaces produced in-between are made use of as windows and doors.

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Jacques Charlier, La Comédie du Langage, Chinon

La galerie de l’Hôtel de Ville de Chinon, dans une exposition pensée par Cindy Daguenet, revient sur plusieurs aspects importants de la langue de Rabelais : ses jeux de langage. Anagrammes, palindromes, exercices de styles, calembours, et aphorismes sont au programme d’une grande partie des œuvres présentées dans l’exposition. Mais pas seulement, puisque le langage et la sémantique depuis Un coup de dés jamais n’abolira le hasard de Stéphane Mallarmé, aux premières œuvres des futuristes et au recueil Calligrammes de Guillaume Apollinaire ouvrent une porte vers de nouvelles préoccupations artistiques et intellectuelles au début du 20 ème siècle. Le langage en tant que matière phonétique est pris à bras le corps par des artistes comme François Dufrêne, Joël Hubaut, Bernard Heidsieck et Gherasim Luca à travers des lectures performances. Une exposition riche de plus de 40 œuvres et 60 éditions originales de livres d’artistes. Cette exposition est un hommage à Rabelais, originaire du pays, et la richesse de notre langage.

Jacques Charlier

Jacques Charlier
Je m’appelle Barbara… 1974
Technique mixte sur papier, (14) x 21 x 29,7 cm

UNE NOTULE À PROPOS DE 14 DESSINS

 « Et j’ai entendu des blagues sur le modèle des super autoroutes transeuropéennes qui permettent de traverser la Belgique sans devoir s’arrêter, et des récits à propos des collectionneurs belges, comment ils arrivent à la foire de Cologne, avec leur chapeau, leurs gants et la liste des noms des artistes internationaux que l’on doit acheter, et comment ils affrètent un avion afin d’essayer d’acheter un Jan Dibbets de Leo Castelli»(1).  Ces phrases piquantes sont signées par Barbara Reise et sont publiées en exergue du catalogue tapuscrit d’un étonnant projet, radical comme il se devait, «Ooidonck 78», concocté par les galeristes Fernand Spillemaekers, Marc Poirier dit Caulier et le collectionneur André Goemine (2). En fait, Koen Braem et Dirk Pültau (3) rappellent que ce bon mot provient d’un texte que  Barbara Reise signe dans le numéro 970 de «Studio International – Journal of Modern» Art daté d’octobre 1974, consacré, entre autres sujets, à l’avant garde en Belgique (et dont la couverture est confiée à Marcel Broodthaers).  Dans ce texte titré «Incredible Belgium, Impressions»,  rappellent  Koen Braem et Dirk Pültau, Barbara Reise livre ses impressions sur la scène belge au travers de trois expositions de groupe qui se déroulent durant cette année 1974 : l’exposition organisée par Yves Gevaert au Palais des Beaux-Arts en tout début d’année et qui regroupe quelques pointures de l’art international  (Carl Andre, Marcel Broodthaers, Daniel Buren, Victor Burgin, On Kawara et Gerhard Richter), la 3e Triennale de Bruges qui figure en bonne place dans les « Photographies de Vernissages » de Jacques Charlier (et à laquelle celui–ci participe), ainsi que «Aspects de l’Art actuel en Belgique» qui est organisée à l’ICC d’Anvers durant l’été de la même année, exposition à laquelle participe également  Jacques Charlier. Si j’évoque le document – catalogue de «Ooidonck 78», c’est que j’y ai retrouvé, non signé et non daté, un texte relatif au travail de Charlier, traduit en néerlandais, publié dans la somme de documents écrits et/ou réunis par Fernand Spillemaekers (4) et qui, en fait, doit être attribué à Barbara Reise. En atteste les archives personnelles de Jacques Charlier.  En termes très simples et directs, ce texte évoque le parcours de Charlier, le tout béton de la Zone Absolue, le STP, le rock and roll, les paysages artistiques et les paysages professionnels, les références artistiques et le contexte, «cette ruine économique de la Wallonie et la solitude du géomètre». Barbara Reise a bien compris l’esprit, la solitude, les motivations de l’artiste,  sa «position excentrique», son goût de la liberté, sa nécessité intérieure d’être en phase avec le réel : « La biennale de Venise est un désert vide, écrit-elle, vide de sens, sans spectateurs, avec de l’art malade et idiot que nul n’intéresse. Mais Charlier et sa famille, qui vient à Venise, qui y va nager, manger ensemble dans des restaurants pas chers, avec des gens sympas, ah, ça c’est véritable et c’est sain. Et cette santé est présentée au monde de l’art comme un défi». Et Barbara Reise poursuit : «Ce qui compte pour Charlier, ce n’est pas l’acharnement solitaire de l’artiste, ou la valorisation, ou la définition des possibles, ce qui compte, ce sont les relations humaines immédiates, l’aventure, la présence hic et nunc de la vie véritable. De là cette fascination pour le monde de l’art, l’obsession de l’intrigue, la poésie des relations tactiques et stratégiques, la géographie du monde international de l’art».

Durant l’été 1974, alors que Barbara Reise rassemble ses impressions sur la scène belge au fil de ses pérégrinations, Jacques Charlier lui consacre un série de dessins, quatorze au total, évoquant ses origines américaines, son goût pour les voyages, l’écriture, la jungle de l’art, les pâtes italiennes, les fêtes et l’alcool, sa collaboration à «Studio International» et ses excentricités. Le dernier dessin représente Barbara Reise un corbeau sur la tête et un camembert dans le bec. Jacques Charlier fait référence à une œuvre bien connue de Marcel Broodthaers, « Le Corbeau et le renard », une oeuvre en passe de devenir un classique pour Barbara Reise : elle signe en effet deux mois plus tard (le dessin est daté d’août 1974)  un essai, «The Imagery of Marcel Broodthaers», dans la publication  « Catalogue-Catalogus »(5) qui accompagne l’exposition de Marcel Broodthaers au Palais des Beaux Arts de Bruxelles, toujours en 1974.

Rappelons que Barbara Reise, née en 1940, est originaire de Chicago. Elle étudie l’histoire de l’art au Wellesley College à New York, puis la peinture à Chicago. Elle défend son doctorat à la Columbia University, avant de rejoindre Londres en 1966 où elle poursuit son cursus au Courtauld Institute of Art. Ce doctorat, elle le consacre à Barnett Newman (Primitivism’ in the Writings of Barnett B. Newman: A Study in the Ideological Background of Abstract Expressionism).  En 1968, elle est nommée Senior Lecturer au Coventry College of Art and Design ; dès l’année suivante elle débute sa collaboration avec Studio International. Proche des artistes conceptuels et minimaux avec lesquels elle se sent parfaitement en phase quant à leurs positions sur la mercantilisation grandissante de la création contemporaine, elle écrira notamment sur Barnet Newman, Sol LeWitt, Gilbert & George, Art et Language, Jan Dibbets, Robert Ryman, Tony Shafrezi, On Kawara, Marcel Broodthaers et Sigmar Pölke. Barbara Reise se suicidera en 1978. Lynda Morris écrira à son sujet dans Studio International : «Nous devons accepter que dans notre petit monde de l’art, ou dans les mondes de l’art, un visage convenu,  le charme social, une mesquine vie tranquille et limpide comptent encore bien plus que l’excès de talent, de précision, d’érudition et d’implication émotionnelle dont Barbara était capable».(6)

1 « En ik had grappen gehoord over het voordeel van transeuropese surperautosnelwegen, zodat men door Belgïe kan rijden zonder te moeten stoppen, en voorhalen over Belgische verzamelaars, hoe ze op de Keulse Kunstmarkt aankomen met hoeden, handschoenen en lijsten van namen van internationale kunstenaars die men moet kopen, en hoe ze een vliegtuig  charteren en proberen een Jan Dibbets van Leo Castelli te kopen »

2 Ooidonck 1978 projekt, Belgische Kunst 1969-1977. Comité de travail : Fernand Spillemaeckers, Marc Poirier dit Caulier, André Goemine. Documentation rassemblée par Marc Poirier dit Caulier.

3 Koen Brams, Dirk Pültau, De mythologisering van de Belgische kunst, De Witte Raaf, 2005

4 Ooidonck 1978, pp 53 et suivantes

5 Marcel Broodthaers : Catalogue – Catalogus. 1974.  Exhibition catalogue. Artist publication.  77 pages. Texts in French-Flemish-English-German by K.J. Geirlandt, M. Broodthaers, in German-French-Flemish by J. Herbig, A. Zweite, in English-French-Flemish by B. Reise, in German-French-Flemish by M. Oppitz, interview by I. Lebeer in French-Flemish. Black/white and colored reproductions. Wrappers. 30.3 x 23.3 cm. Show at the Palais des Beaux-Arts, Brussels, Belgium, October 27 – November 3, 1974. Société des Expositions du Palais des Beaux-Arts, Brussels, Belgium, 1974.

6 Les archives de Barbara Reise sont déposées à la Tate Moderne qui lui a consacré une journée d’étude en 2003 à l’occasion de la rétrospective Barnet Newman organisée par le musée.

Jacques Charlier

Jacques Charlier

Le roman photo.(…) En fait, ce «genre» ne peut qu’intéresser Charlier, parce qu’il est en effet mineur, populaire, qu’il provient des «bas-fonds de la grande culture» pour reprendre le discours un peu pompier de Roland Barthes. Et ne nous méprenons pas, il ne s’agira nullement pour Jacques Charlier de trouver des aspects novateurs, voire d’avant-garde au roman-photo, façon Sophie Calle par exemple, ni même de renouveler le genre, tel que le fit Suky Best dans les années 90, revisitant dans ses «Photo-Love», les déclinaisons mécaniques de la formule du roman sentimental illustré à destination du public féminin. Il ne s’agira pas plus de tourner le roman-photo en dérision. Si charge parodique il y a, elle est sans aucun doute ailleurs, plutôt dans le rapport qu’entretient Charlier avec le futur récipiendaire de l’œuvre. C’est l’indice sociologique qui intéresse Charlier et surtout, la notion de déplacement. Déplacer dans ce petit monde dit de l’art contemporain, qu’il fréquente et où il agit, un genre qui est parfaitement étranger à cette société et ses pratiques, là même où on qualifierait très certainement ce genre de dérisoire, sot, vulgaire et dialogique, pour reprendre la rhétorique barthienne. Jacques Charlier, a déjà éprouvé cette méthode de déplacement et agit comme il le fit pour ses réalités socio – professionnelles, – les documents du S.T.P, les paysages professionnels, la musique façon Elvis du collègue Rocky Tiger, comme il le fit aussi via ses planches de dessins d’humour. Pour Charlier, il s’agira toujours de chercher le potentiel indiciel de ce qu’il met en œuvre, l’indice sociologique révélé par le déplacement de l’objet lui-même, d’amont en aval et inversement, tant dans ce monde de l’art que dans la société en général. Charlier, en plus, s’est toujours refusé à tout style, celui qui permet pourtant cette identification immédiate si attendue par le marché de l’art et s’est toujours promis d’utiliser tous les média, du moment que l’art soit au service de l’idée.(…)

Jacques Charlier

Jacques Charlier
Problème de mur, 1974
Photos Sketch, 6 photographies NB rehaussées à l’encre, (6) x 30 x 40 cm

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Aglaia Konrad, Pol Pierart, Turning Photography, website

Aglaia Konrad et Pol Pierart ont été sélectionnés par le website Turning Photography, mis en ligne à l’occasion du solo de Dirk Braeckman au Pavillon belge de la 57e biennale de Venise.

Aglaia Konrad

Shaping Stones, 2016
25 b/w digital prints pasted on wall
482 × 722 cm
From A to K, Museum M, Leuven, Belgium, 2016

Pol Pierart

Sans titre (Sauter au plafond), 2000
Photographie NB, tirage argentique sur papier baryté, 9,8 × 14,2 cm
Edition 10/10

Flanders Arts Institute, Wallonia-Brussels Federation, BOZAR – Centre for Fine Arts Brussels, FOMU – Fotomuseum and M – Museum Leuven are happy to announce an online special on Belgian contemporary photography in the framework of the Belgian Pavilion at the 57th Venice Biennale

Turning Photography: exploring the edges of Belgian contemporary photography
turningphotography.be
Dirk Braeckman’s selection for the Belgian Pavilion at the 57th Venice Biennale prompted us to turn the spotlight on some of the most audacious artists working in the medium of photography in Belgium today. Their self-reflexive attitude has led to new and daring attempts to redefine the possibilities of the photographic system. Turning Photography unfolds a curated selection of artists’ portraits and essays by prominent critics.

Next to a broad selection of older, more established artists and photographers, Turning Photography focuses on a generation of up-and-coming photographers and visual artists. Their work has been chosen because of its candour and lack of reverence towards more conventional photographic practices.

Turning Photography features a series of commissioned essays and interviews by renowned critics as well as a selection of portraits of artists whose work leads to an experimental exploration and critical re-evaluation of the role of the photographer in the broader field of contemporary visual art and culture. Turning Photography offers an insight into the different positions of artists that exemplify today’s tendency to take the medium to the edges.

With artists’ portraits of Sammy Baloji, Charif Benhelima, David Bergé, Thomas Bernardet, Sébastien Bonin, Dirk Braeckman, Marie José Burki, Tom Callemin, Alexandre Christiaens, David Claerbout, Collectif La Grotte, Michel Couturier, Bert Danckaert, Katrien De Blauwer, Marc De Blieck, Anne De Gelas, Philippe De Gobert, Arnaud De Wolf, Vincent Delbrouck, Lot Doms, Patrick Everaert, Gilbert Fastenaekens, Lara Gasparotto, Agnès Geoffray, Geert Goiris, Liesbet Grupping, Solal Israel, Jan Kempenaers, Stephanie Kiwitt, Aglaia Konrad, Pierre Liebaert, Charlotte Lybeer, Chantal Maes, Katja Mater, Michel Mazzoni, Ria Pacquée, Pol Pierart, Max Pinckers, Benoit Platéus, Sébastien Reuzé, Bruno V. Roels, Stéphanie Roland, Dominique Somers, Jean-François Spricigo, Ana Torfs, Egon Van Herreweghe, Sine Van Menxel, Yoann Van Parys, Els Vanden Meersch, Wim Wauman, Sarah Westphal.

With essays by Steven Humblet, Danielle Leenaerts, Anne-Françoise Lesuisse, Arjen Mulder and Joachim Naudts.

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Pit Therre & TAM, trois performances ce samedi 27 mai à 20h

A l’occasion du finissage de l’exposition « Résonances »,
la galerie Nadja Vilenne a le plaisir de vous convier à assister à la performance de

Pit Therre

Au programme :

« Ligaturen », 2017

Mit fließenden Übergängen. Für Klangerzeuger und einen Vorhang
Avec des transitions en douceur. Pour un générateur de son et un rideau

« Quadro-Phonie », 2016

Für 4 mal 16 gleiche Instrumente, 4 Lautsprecherattrappen, 4 Musiker
Pour quatre fois les mêmes instruments, 4 haut parleurs factices, 4 musiciens

« Takt – voll », 2017

Wandelkonzert für Schlagzeuger – Instrumentarium: 34 hängende Rohre
Concert Promenade pour un percussionniste – Instrumentarium: 34 tubes suspendus

Interprètes : Gereon Bründt, Stefan Hölker, Dieter Kaletta, Björn Kiehne, Stefan Otto-Bach, Pit Therre.
Une production du TAM, Theater am Marienplatz, Krefeld-Fischeln

Une proposition – invitation de Suchan Kinoshita

Le samedi 27 mai 2017 à 20 heures
Finissage de l’exposition « Résonances » dès 18h

Pit Therre, dans une vidéo de Suchan Kinoshita

Producteur de théâtre et metteur en scène, conférencier, pianiste et virtuose du bandonéon, Pit Therre a fondé et dirige le TAM, Theater am Marienplatz, une institution privée située dans une ancienne école communale à Krefeld en Allemagne. Le TAM, fondé en 1976, fut l’ensemble de référence de Mauricio Kagel, depuis sa fondation et jusqu’à la disparition du Maître en 2008. De très nombreuses pièces de Kagel et de son élève Carola Bauckholt, qui fut elle-même membre du TAM de 1976 à 1984, ont été créée au Theater am Marienplatz.

Véritable laboratoire de la musique expérimentale et du texte, croisant les approches performatives, le TAM est depuis plus de quarante ans une plateforme importante de création, parallèle à la Musikhochschule de Cologne. TAM a, au fil des ans produit des oeuvres de Gerhard Rühm, compositeur viennois et artiste visuel, inspiré par August Stramm, Kurt Schwitters, Gertrude Stein, ou Carl Einstein, du poète Ernst Jandl, des compositeur Karlheinz Stockhausen et Urs Peter Schneider Bieler. Côté textes, le Tam mit en scène Urs Widmer, Tiziano Scarpa, René de Obaldia, Samuel Beckett et bien d’autres.

TAM œuvre dans la discrétion et l’exigence. Une dizaine d’interprètes, sans compter les artistes invités, animent le lieu. L’amateur rallie le théâtre le vendredi soir, y découvre des expositions, passe au bar foyer où se déroulent parfois des lectures et performances, y découvre épinglé au mur l’impressionnant archivage d’affiches et invitations qui jalonnent l’activité de ce lieu quadragénaire, avant de pénétrer dans la salle de spectacle. L’écot à payer est symbolique. On est là, comme à la maison ou presque et les discussions d’après spectacle se poursuivent loin dans la nuit. Cette discrétion est toute relative : le TAM jouit d’une importante réputation internationale et s’est produit à Paris, Tel Aviv, Turin, Lille, Zurich, Vienne, Aix en Provence. Il fut invité à la Biennale de Venise, à la Biennale de Berlin pour la musique contemporaine. Au festival du Printemps des Arts de Monaco, en 2007, TAM interpréta et enregistra « Acustica », une œuvre de Mauricio Kagel composée entre 1968 et 1970, sans aucun doute l’une des œuvres les plus radicales du musicien, dans laquelle sa volonté constante d’échapper aux contraintes et conventions de la performance musicale traditionnelle l’a amené a explorer une vaste, étonnante et singulière gamme de sources sonores.

Sur une proposition de Suchan Kinoshita, qui elle-même a suivi l’enseignement de Kagel à la Musikhochschule de Cologne, avant de collaborer avec TAM où elle a produit et produit encore œuvres et performances, la galerie Nadja Vilenne a le plaisir d’accueillir le Theater am Marienplatz pour trois créations récentes de Pit Therre : « Ligaturen » (2017), une pièce avec des transitions en douceur, pour un générateur de son et un rideau (Mit fließenden Übergängen. Für Klangerzeuger und einen Vorhang), « Quadro-Phonie » (2016), pour quatre fois les mêmes instruments, 4 haut parleurs factices, 4 musiciens (Für 4 mal 16 gleiche Instrumente, 4 Lautsprecherattrappen, 4 Musiker) et « Takt – voll » (2017), concert Promenade pour un percussionniste. Instrumentarium: 34 tubes suspendus (Wandelkonzert für Schlagzeuger – Instrumentarium: 34 hängende Rohre)

Pit Therre sera accompagné par Gereon Bründt, Stefan Hölker, Dieter Kaletta, Björn Kiehne et Stefan Otto-Bach.

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Jacques Charlier, Jacques Lizène, Pol Pierart, Raphaël Van Lerberghe, la Comédie du Langage, Chinon

Jacques Lizène

Jacques Lizène, Marcel Duchamp croisé François Rabelais, technique mixte, 2017

Jacques Charlier, Jacques Lizène, Pol Pierart et Raphaël Van Lerberghe participent tous les quatre à l’exposition « La Comédie du Langage », organisée à la galerie de l’Hôtel de Ville de Chinon (Loire), en hommage à François Rabelais. Vernissage ce 20 mai, exposition jusqu’au 15 octobre 2017. Commissariat : Cindy Daguenet.

La galerie de l’Hôtel de Ville revient sur plusieurs aspects importants de la langue de Rabelais : ses jeux de langage. Anagrammes, palindromes, exercices de styles, calembours, et aphorismes sont au programme d’une grande partie des œuvres présentées dans l’exposition. Mais pas seulement, puisque le langage et la sémantique depuis Un coup de dés jamais n’abolira le hasard de Stéphane Mallarmé, aux premières œuvres des futuristes et au recueil Calligrammes de Guillaume Apollinaire ouvrent une porte vers de nouvelles préoccupations artistiques et intellectuelles au début du 20 ème siècle. Le langage en tant que matière phonétique est pris à bras le corps par des artistes comme François Dufrêne, Joël Hubaut, Bernard Heidsieck et Gherasim Luca à travers des lectures performances. Une exposition riche de plus de 40 œuvres et 60 éditions originales de livres d’artistes. Cette exposition est un hommage à Rabelais et la richesse de notre langage.
Avec : Marcel Duchamp, Angelo Rognoni, Jean Dupuy, Francine Flandrin, Art & Language, Sammy Engramer, Pol Pierart, Anabelle Hulaut, François Dufrêne, Bernard Heidsieck, Olga Adorno, Raphael Van Lerberghe, Jacques Lizène, Christian Xatrec, François Morellet, Patrice Lerochereuil, Jacques Charlier, Zhuo Qi, Joël Hubaut, Gil Joseph Wolman, Jacques Halbert, Raymond Hains et des éditions originales de : Raymond Roussel, Alfred Jarry, Stéphane Mallarmé, Roland Topor, Raymond Queneau, Francis Picabia, F. T Marinetti, Maurice Lemaitre, Isidore Isou, Joël Hubaut, Marcel Duchamp, Jean Epstein, Robert Desnos, Claude Closky, Dan Graham, Henri Chopin, Joseph Kossuth, Robert Filliou, Juliette Roche, …

Pol Pierart

Pol Pierart, Aureboire,technique mixte sur carton, sd. Collection Province de Liège, ancienne collection du Cirque Divers.

Toujours à Chinon, rabelaisienne cité du vin, au musée du Carroi cette fois, c’est Marie Zolamian qui expose en contrepoint de l’exposition « Paroles à boire », très belle sélection de verres à boire de l’Antiquité à nos jours des collections du Grand Curtius à Liège, la deuxième plus grande collection au monde après celle du Musée Corning dans l’Etat de New York. Les verres sont issus de divers pays avec, comme points forts, les verres vénitiens ou réalisés à la façon de Venise, le cristal de Bohême ainsi que les œuvres d’époque Art nouveau ou Art Déco.

coupe syrienne, musée du Grand Curtius

Coupe syrienne, 13e siècle, musée du Grand Curtius Liège.

Dans notre idée de présenter un parcours chronologique sur l’histoire du verre à vin de ses origines à nos jours dans toutes les vitrines du troisième étage du musée, il nous paraissait important d’accorder de la place à une artiste de notre époque pour offrir au public un dispositif constitué de deux séries d’œuvres sur papier et d’une vidéo sur la thématique de l’eau et du vin. Marie Zolamian utilise dans ses œuvres, sa mémoire et ses origines mais également des expériences et des rencontres qu’elle a pu faire ses dernières années notamment lors d’une résidence à Birzeit en Palestine. La série « A servir » présente une procession de femmes parées de coupes, d’aiguières, de flacons remplis de liquides : rouge, bleu ou ocre. Alanguies sur une jarre, accroupies sur un tapis avec un flacon dans leurs mains, puisant l’eau dans un puits au beau milieu d’une oasis, les femmes sont au centre de cette série, à la fois servantes et prêtresses. Le titre « A servir » joue sur ce double sens puisqu’il laisse entendre le mot « asservir », être réduit à la servitude, ce que tout au long de notre histoire les hommes et les textes sacrés imposeront aux femmes.

Marie Zolamian

Marie Zolamian
Sans titre, de la série A Servir, 2013
gouache sur papier, 21 x 13,5 cm

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Résonances (part II), Aglaia Konrad, Undecided Frames

Aglaia Konrad

Aglaia Konrad

Aglaia Konrad
Undecided frames, 2016 (Porto 2011) colors photography, 41 x 54 cm.Edition 1/1

Aglaia Konrad

Aglaia Konrad

Aglaia Konrad
Undecided frames, 2016 (Creteil 1999) colors photography, 41 x 54 cm. Edition 1/1

(…) In refusing to choose, Konrad also reclaims her position as an intermediary between image and viewer. Bringing the differences between the two images (however small they might be) to the notice of the viewer, she makes clear that every photographic image is the result of her subjective choices. Moreover, by naming these double takes « undecided » she manoeuvres the viewer into a situation he normally never has to deal with, the moment of choosing being a solitary moment, safely hidden from the prying eyes of the public. Now the question of choosing becomes our problem: are we supposed to make the choice Konrad didn’t want to make? Maybe, but for us, this idea of choosing is even more senseless than it was for her, because we have no stake in this choice. The only option we are left with is to nod our head from left to right (and back again), searching in vain for a way out of this either/both/neither dilemma. We find ourselves forever stuck in the impossible logic of the photographic system. (…)

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