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Valérie Sonnier, Rose 1876-1878, Mac Val & Roseraie du Val de Marne

Depuis 1983, une estampe est créée chaque année pour la Roseraie du Val-de-Marne constituée de plus de 13.000 rosiers comprenant 3.200 variétés de roses dont un conservatoire de roses anciennes.
Après Carole Benzakin, Jean Luc Verna, Martine Alballea, Patrick Tosani ou Stéphane Calais, C’est Valérie Sonnier qui a été sélectionnée pour éditer l’estampe de l’année.

Valérie Sonnier

Valérie Sonnier (née en 1967 à Boulogne-Billancourt, vit et travaille à Paris). Diplômée de l’Ecole des beaux-arts de Paris, où elle enseigne le dessin et la morphologie depuis 2003, elle a également suivi le séminaire de Jeff Wall à l’Université de British Columbia à Vancouver pendant la dernière année de son cursus. A travers le dessin, la peinture, la photographie et la vidéo, elle tisse des liens entre ses souvenirs intimes et la mémoire collective de l’enfance, pour aborder les notions de présence, d’absence ou d’apparitions fantomatiques. Elle dessine en particulier sur des cahiers de comptabilité, marquant ainsi le décompte du temps qui passe. Ses dessins investissent des formats monumentaux ou minuscules.
Pour la commande d’estampe du conseil départemental du Val-de-Marne, Valérie Sonnier réalise, Rose, 1876-1878 dont le titre évoque la fille de Jules Gravereaux qui a fondé la Roseraie en mémoire de cette petite « Rose » qui aura vécu deux ans.
L’artiste a travaillé en pensant à elle, poursuivant son obsession des fantômes, de la mémoire du passé, des souvenirs qui restent, de ceux qui disparaissent.
Pour le dessin qui a servi à la réalisation de l’estampe, elle s’est inspirée d’une image d’archive de la Roseraie et y a ajouté une photo de sa grand-mère (elle semble avoir l’âge de la petite Rose sur cette photo), mêlant leurs histoires, avec comme lien les roses, celles aussi du jardin de sa grand-mère qu’elle avait peintes dans une série intitulée « Vous pouviez tout prendre chez moi sauf mes roses », titre emprunté à « La Belle et la Bête » de Jean Cocteau. _ Sur le dessin tout en nuances de gris, apparaît une rosier grimpant bleuté, renvoyant à la quête du Graal des rosiéristes pour tenter d’obtenir une rose bleue, couleur n’existant pas dans la nature. La colonne tronquée sur laquelle est assise la grand-mère de l’artiste renvoie à la colonne dessinée, accentuant le parallèle entre mémoires individuelle et collective, archives personnelles et publiques.

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