Après une longue absence et revalidation bien nécessaire, l’Homme Bulle d’Emilio Lopez Menchero reprend du service. Le voici en Hesbaye, à Héron, dans la région de Huy, à l’invitation de la Maison des Jeunes locale.
Artiste belge d’origine espagnole, Emilio López-Menchero vit et travaille à Bruxelles. Plasticien pluridisciplinaire, il pose, quel que soit le médium qu‘il utilise, un regard lucide sur la société contemporaine, tout en envisageant l’individu dans la perspective d’une continuelle construction de soi. Il considère l’espace public comme un espace critique, un lieu d’action. Il y intervient régulièrement de façon temporaire ou pérenne. On lui doit, entre autres interventions urbaines, « Pasionoria », ce porte-voix monumental installé à proximité de la gare du Midi à Bruxelles. Orientée vers la gare, ce lieu de confluence, référence à un épisode de la Guerre d’Espagne, « Pasionaria » matérialise la parole publique. Hommage à une icône républicaine, Dolorès Ibárruri, la sculpture est dédiée à tous les migrants dans un lieu où se déroulent de régulières manifestations sociales et politiques.
L’Homme Bulle est un personnage anonyme. Il s’apparente à ces figures dessinées par Ernst Neufert, cet architecte allemand qui codifia les normes et mesures de toutes nos architectures domestiques et vernaculaires. De sa bouche s’échappe ce monumental phylactère que l’artiste vous invite à vous approprier le temps d’un instant, afin de vous exprimer librement. Oui, on peut graffiter la bulle, taguer, laisser son empreinte, une phrase, un message, le signer ou le laisser anonyme : l’Homme Bulle est un porte parole. Il absorbe, révèle et fixe l’intensité sociale, sa concentration en un point où le mouvement est le moteur d’une narrative sans fin, constituée d’une multitude d’anecdotes anonymes ou signées.
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