Quelques oeuvres du perçu non perçu (1972) imaginés pour l’exposition « Perçu non perçu », galerie Yellow 1973
Le perçu et le non perçu, 2 photographies NB, tirages argentiques, 65 x 50 cm, 1973.
« Objet : horloge. Entre la première prise de vue (photo n°1) et la seconde (photo n°2), il ne s’est pas seulement écoulé une minute mais 1441 minutes (24h1’) ».
Le perçu et le non perçu, 1973, 4 photographie NB, tirages argentiques, texte imprimé, 30 x 50 cm. 1973–2011.
« Entre la première et la quatrième prise de vue, le photographe a absorbé trois bières blondes et fumé une cigarette de tabac noir… Entre la deuxième et la troisième prise de vue, le personnage photographié a, lui, absorbé deux bières blondes avec grenadine et fumé une cigarette de tabac brun… Entre la première et la deuxième prise de vue, le personnage photographié a retiré de sa poche une pochette d’allumettes que le photographe a emportée après la quatrième et dernière prise de vue ».
Le perçu et le non perçu, 1973, 6 photographie NB, tirages argentiques, texte imprimé, cheveu. 40 x 30 cm. 1973–2011.
« Entre une de ces prises de vues, un cheveu a été enlevé à la chevelure de la jeune personne photographiée. Le perçu et le non perçu, 1973 ».
Le perçu et le non perçu, 3 photographies NB, tirages argentiques, 1973. Photographies NB, tirage argentique, texte imprimé. 30 x 40 cm. 1973-2011.
« Sur la deuxième photographie, la chaussette noire portée au pied droit par le personnage photographié est porté par celui-ci au pied gauche sur la première et la chaussette noire portée au pied gauche sur la première photographie est portée au pied droit sur la deuxième tandis que sur la troisième photographie le personnage porte deux chaussette noires différentes de celles portées par celui-ci sur la première et la seconde photographie (ohlalalala !) ».
Note d’intention rédigée par Jacques Lizène, 1973. Tapuscrit sur Remington portative corrigé au crayon, 21 x 27 cm. Archives Yellow.
On photographie une première fois, par exemple, une adolescente, nue, en chaussettes noires. Ensuite on photographie une seconde fois, dans le même pose exactement cette jeune personne… mais entre la première et la seconde prise de vue, cette charmante personne a enfilé la chaussette qu’elle portait au pied gauche à son pied droit et sa chaussette droite au pied gauche. A la première lecture de ces deux photographies, le spectateur ne voit qu’un même nu et une même photo répétée deux fois… Cependant, un texte accompagnant ces photos lui révélera qu’elles ne sont peut-être pas semblables, que, peut-être, les chaussettes ont été interverties aux pieds de la jeune personne sur la deuxième photographie.
Communiqué. Tapuscrit sur Remington portative corrigé au crayon et à l’encre, 21 x 27 cm. Texte fortement amendé. Archives Yellow.
Si j’ai accepté de faire réaliser et de présenter une exposition à la galerie Yellow sur le thème « le perçu et le non perçu », ce n’est pas particulièrement parce que ce thème me tient « à cœur », mais plus simplement parce qu’il ne me déplait pas vraiment de garder et entretenir, par le seul fait d’exposer, le statut d’artiste et surtout celui que je m’amuse à m’octroyer de « petit maître liégeois de la seconde moitié du 20è siècle ». Aie, aie, aie. Voilà qui est dit. C’est toujours un « travail » sur la limite de perception du spectateur vis à vis d’une ou de plusieurs photographies. Ce « travail », c’est cela qui me le rend supportable plus ou moins, tend à l’humour, un peu.
Communiqué. Tapuscrit sur Remington portative corrigé au crayon, 21 x 27 cm. Recto/Verso. Texte moins amendé que le précédent. Archives Yellow.
Si j’ai accepté de faire réaliser et de présenter une exposition à la galerie Yellow sur le thème « le perçu et le non perçu », ce n’est pas particulièrement parce que ce thème me tient « à cœur », mais plus simplement parce qu’il ne me déplait pas vraiment de garder et entretenir, par le seul fait d’exposer, le statut d’artiste et surtout celui que je m’amuse à m’octroyer de « petit maître liégeois de la seconde moitié du 20è siècle ». Je préfèrerais peut-être par gentille prétention ajouter « et de la fin du 21ème », mais finalement la postérité ou l’idée que l’on peut avoir de la sienne possible doit être trop contraignante quand l’on vise trop haut et beaucoup trop loin. Je me contenterais donc de me croire et de faire croire être « »un petit maître ». Voilà qui est dit. Mais quand même parlons un peu de ce qu’est le « perçu et le non perçu ». En tout cas dans mon exposition, cela est fort simple. On photographie par exemple une allée de gravier en gros plan, avec toujours le même cadrage pendant 36 vues mais entre la 35e et la 36e prise de vue, un gravier est retiré. A la première lecture de cette série photographique, le lecteur croit ne voir qu’une même photo répétée 36 fois alors qu’effectivement, la 36e est différente des 35 autres qui la précède. Voilà. Hopla. Le même processus est répété avec d’autres éléments ou d’une façon autre, mais c’est toujours un travail sur la limite de perception du spectateur, vis à vis d’une ou de plusieurs photographies. Et ce travail (c’est cela qui me le rend supportable plus ou moins) tend au troisième voire au deuxième degré, à l’humour, un peu.
Trois oeuvres du perçu non perçu, en remake, 2001.
Le perçu et le non perçu, 1973. Entre ces deux prises de vue, un brin d’herbe manque, remake 2001. Technique mixte sur calque, 29,7 x 21 cm.
Le Perçu et le non perçu 1973. Entre les deux prises de vue, une brindille a été enlevée, remake 2001. Technique mixte sur calque, 29,7 x 21 cm.
Le perçu et le non perçu, 1973. Entre les deux prises de vue, un caillou a été enlevé. Remake 2001. Technique mixte sur calque, 29,7 x 21 cm
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