Jacqueline Mesmaeker
Versailles avant sa construction, 1980
Photographie NB, encadrement, cartel.
Georges Roque écrit à propos de « Versailles avant sa construction » :
La galerie ERG (rue de la Régence, Bruxelles) a présenté du 26 mars au 9 avril 1981 un travail de Jacqueline Mesmaeker : Versailles avant sa construction.
Une autre manière de voir un paysage, de lui donner un titre, avant de fixer son image, de l’encadrer.
Exposition minimaliste ? Sans doute, mais aussi transparente tout comme les précédents travaux (Les Oiseaux, 1978). La mémoire des images reçues de Versailles s’y superpose forcément, invitant le spectateur à ajouter de lui-même les grands bassins, les axes, la perspective, les statues, le Trianon, voire le Grand Palais. Or l’image ne montre qu’un de ces paysages typiques qui jalonnent les autoroutes de l’Île-de-France. Sans le titre et sa puissance évocatrice – Versailles – le spectateur n’y verrait qu’un champ et trois masses d’arbres dont la plus lointaine, à peine visible, pourrait pourtant figurer le fantôme brumeux d’une bâtisse royale, ou tout simplement la suggestion de son emplacement.
Que serait-elle, cette image, sans son cadre doré et le passe-partout, plage ivoire, creusé à l’emplacement du titre ?
Image démultipliée à différentes échelles, depuis la carte postale jusqu’à l’agrandissement monumental accroché sur une vitre et laissant apparaître sur ses côtés – au-dehors – les façades d’une ruelle. Exposition du vide, du peu, mais combien chargée d’évocations, d’invitations à se remémorer l’histoire, ou à la réinventer, pour soi, par jeu.
Mais pourquoi la répétition en différents formats, s’il est vrai que l’idée s’impose, évidente, dès le premier coup d’oeil au premier montage ?
C’est peut-être que, en changeant d’échelle, l’image évoque différemment, autrement, au long d’un parcours qui s’effectue comme à rebours, puisqu’il nous faut, à la fin de la visite, repasser devant les petits formats, jetant un dernier regard à Versailles avant sa construction, avant que l’image, s’estompant, il n’en reste plus que le souvenir.
« Versailles avant sa construction » a été précédemment montrée lors de deux expositions personnelles : « L’Or Cadre. Le Nôtre avant la lettre », Galerie ERG, Bruxelles, 1981 et « Versailles après sa Destruction, et plus, Villa Mariani, Solre le Château, 1998 (Commissaire Jacqueline Gueux). Ainsi que lors de trois expositions collectives : Une « Archéologie dans une autre Archéologie », Ateliers du Grand-Hornu, Hornu, 1980
(Commissaire Jean-Pierre de Roo), « Het Landschap », ICC, Anvers, 1981 (Commissaire Flor Bex), Uzès danse 2002, Hôtel des Consuls, Uzès, 2002
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