Lorsqu’un Aigle a terrassé sa proie, il ne la dévore pas sur le lieu même, mais souvent il la saisit avec ses serres, et quoiqu’elle soit parfois d’une assez forte pesanteur, à l’aide de son vol puissant, il la transporte dans son aire, et là s’en repait à loisir et la déchire en lambeaux.Les oiseaux de ce groupe ne se nourrissent que de chairs palpitantes, et ce n’est que lorsqu’ils sont excessivement affamés qu’ils se jettent sur les animaux morts. Ce sont ordinairement de gros oiseaux, des Lièvres et des Agneaux qu’ils attaquent; souvent aussi ils s’emparent de vive force de Chevreuils, de Daims et de jeunes Cerfs. Les habitants des montagnes accusent même l’Aigle impérial et l’Aigle royal d’avoir parfois enlevé des enfants. Le fait suivant, qui a été constaté par le témoignage des ornithologistes de la Suisse, et que nous avons eu l’occasion de vérifier, vient attester la véracité de leurs récits. Le 18 juin 1838, deux enfants, Marie Delex , âgée de cinq ans, et Marie Lombard, qui n’avait que trois ans, se jouaient ensemble parmi les rochers d’Alesse , canton du Valais -, tout à coup un Aigle royal se précipita sur Marie Delex et l’enleva dans les airs. Aux cris de sa compagne des paysans accoururent, et l’on chercha partout l’enfant, mais en vain; on ne trouva qu’un de ses souliers aux bords d’un énorme précipice. Après beaucoup de temps consacré en recherches, on découvrit le nid de l’Aigle, dans lequel étaient deux petits au milieu d’une grande quantité d’ossements de Chèvres et de Moutons, mais aucun vestige de l’enfant ne s’y trouvait. Ce ne fut que le 13 août qu’un berger trouva le cadavre de Marie Delex, mutilé d’une manière affreuse et gisant sur un rocher, à une demi-lieue de l’endroit d’où elle avait été enlevée. (Extrait de « Zoologie Classique ou Histoire naturelle du Règne animal, Volume 1 » par Félix-Alexandre Pouchet, seconde édition, considérablement augmentée, 1841)
Les deux dessins ci-dessus composent l’affiche de l’exposition « François Henninger / Benjamin Monti », une exposition organisée par QUARK (31 bis rue des Bezines) 16000 Angoulême. Du 26 au 29 Janvier 2012.
A l’occasion de la 39e édition du Festival International de la bande dessinée d’Angoulême