OUEST-SUD-OUEST (2009-2017)

 

Jacqueline Mesmaeker

Ouest-Sud-Ouest (2009-2017),

cartons postaux, 30 x 15 x 10,5 cm

Edition 1/10

« La meilleure preuve du caractère profond et vécu de toute l’œuvre de Jacqueline Mesmaeker, écrit Michel Verlinden dans Bruzz magazine, c’est son appartement d’Ixelles qui la donne. Depuis la moitié des années septante, c’est au sixième étage d’un immeuble s’élevant sur huit niveaux que la Bruxelloise déploie le territoire qui est le sien. La majesté du bâtiment donne le vertige. Les abords impressionnent, notamment l’entrée qui découvre d’imposants pilastres rangés sous une corniche finement cintrée. La réalisation est un fleuron d’inspiration Art Déco dessiné en 1929 par l’architecte Henri Jacobs. Paradoxalement, à aucun moment celui-ci ne laisse présumer sa fonction : il s’agit en réalité d’un logement à vocation sociale. Dans le cas de la plasticienne, la béquille immobilière va au-delà de la question économique. C’est à partir du moment où elle peut s’établir dans un logement à elle que Jacqueline Mesmaeker se met à imaginer des œuvres conceptuelles et inspirées par la littérature, notamment Stéphane Mallarmé et Lewis Carroll. (…) « En emménageant ici, une nouvelle disponibilité s’est offerte… sans compter que le rapport à l’architecture, qui est très important pour moi, s’est intensifié », résume celle qui reconnaît « la résolution des problèmes visuels » pour vocation. On rappellera ici, de manière adéquate, A Room of One’s Own, la célèbre nouvelle de Virginia Wolf, pour faire comprendre la nécessité émancipatrice d’un « espace à soi » qui a permis à la plasticienne de « déclencher son œuvre ». (…)

 

 

(...) Elle montre la cheminée derrière moi. Pas un crucifix à voir, mais une collection d’objets. « Toute ma vie, j’ai collectionné. Maintenant, je n’y ajoute plus rien. Entre ces quatre murs, il y a tout ce qui me fait aller plus loin ». Sur la cheminée, il y a  un dessin encadré d’un marin, une sculpture en bois de l’arrière de la tête d’une femme, une grande pierre, un livre…

« C’est ici que je fais mes histoires depuis quelques années. Je déplace les objets et je les utilise pour construire de nouvelles scènes ». L’aspect enfantin de l’acte est touchant, bien que la scène ne soit pas immédiatement déchiffrable, ce qui est typique de son travail. Les significations naissent et périssent ; en tant que spectateur vous devez avoir envie de regarder et de faire un récit, mais J. Mesmaeker vous donne quelques clés pour entrer à l’intérieur. Elle nous raconte qu’elle a reçu le dessin du marin il y a longtemps de sa tante bien-aimée, une infirmière psychiatrique au grand cœur pour l’art. « Penser à un ami lointain dans le crépuscule d’automne », lit-on au dos. (Saskia De Coster)

 

Exhibition view

 

Recommander ce contenu

optimisé pour safari, chrome et firefox  |  propulsé par galerie Nadja Vilenne  |  dernière mise à jour  06.02.2016