CAPITAINE LONCHAMPS

ET OÙ POURQUOI COMMENT OÙ ?

 

Capitaine Lonchamps

"Et où pourquoi comment où ?"

vidéo, son, couleurs, production galerie Nadja Vilenne, 1996-2004, 10 min 50

Profondément dadaïstes sont aussi d’autres rituels, d’autres performances dira-t-on, lorsqu’il psalmodie durant de longues minutes le mot « plâtre », articulation et désarticulation du langage, libre expression du cri, traduction vocale de l’inconscient et de l’émotion, lorsqu’il roule en voitures sur les routes ardennaises, vêtu de son costume de Snowman répétant ces questions fondamentales « et où pourquoi comment où », poème de la fusion des mots, pouvoir matériel du son, forme tonale de l’acte poétique. Snowman est un chaman comique qui assis devant une marmite de feu, entre chien et loup, lance des incantations et invoque la « nuit…nuit…nuit » tandis que la nuit tombe. C’est là un poème litanique.

- Il y a aussi cette étonnante vidéo où dans votre costume de Snowman, vous roulez en voiture, en psalmodiant une curieuse litanie. En fait, Snowman répète inlassablement « Et où pourquoi comment où », toute une série de questions fondamentales, élémentaires. C’est comme un «road movie», où vous croisez même une fanfare. Et cette image du road movie, c’est un peu comme le flocon posé sur le tableau de bord de la voiture. Un voyage à travers le monde, comme le voyage du docteur Faustroll, de «Paris à Paris par mer ou le Robinson belge», en quelque sorte.

- Oui. J’ai créé Snowman avec la complicité de deux amies qui se sont chargées des travaux de couture, en préparant la séquence que Jacques Lizène désirait me consacrer dans son film "Un certain art belge, une certaine forme d’humour". Cagoulé, on ne voit que mes yeux. En collant noir, je suis complètement enneigé, couvert de flocons. On peut tout enneiger, donc pourquoi ne pas m’enneiger moi-même ? Snowman, c’est en fait un personnage qui voyage dans le monde, qui en est témoin. Il ne porte pas de jugement, mais il est témoin de tout ce qui se passe autour de lui. Snowman parcoure mon œuvre un peu comme Max l’a fait précédemment. Il s’immisce partout, il participe à la vie des gens de façon presque fantomatique. Snowman participe aux fêtes de famille, va à la chasse, est inscrit dans une troupe de théâtre amateur, travaille à l’usine, il a tous les âges de la vie. Snowman, c’est lui, ce n’est pas moi.

 

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optimisé pour safari, chrome et firefox  |  propulsé par galerie Nadja Vilenne  |  dernière mise à jour  06.02.2016