MINABLES AHAHAHARCHIECTURES

 

Architecture et AhAhArchitecture. L’architecture occupe une place singulière dans l’œuvre de Jacques Lizène. Durant ses années d’études aux beaux-arts, il est déjà très attiré par les maquettes, les plans et tracés d’architectes. Ses premiers dessins médiocres (1964) en témoignent : des maisons s’y syncrétisent et dans une bonne logique de l’échec, du revers, des déboires et du naufrage, le Petit Maître dessine des traces de maisons démolies. Il les dessine en coupe aussi, révélant l’envers du décor, ses lézardes et ses décrépitudes. C’est déjà là un intérêt pour une archéologie contemporaine qui ne se démentira pas. Cela ne l’empêche pas de dessiner des buildings, mais la plupart du temps, ceux-ci gondolent. Le Petit Maître est d’ailleurs un grand technicien à rebours, puisqu’il tente de mettre au point un système de fenêtres gondolantes, à l’ondulation commandée électroniquement (projet de Sculpture nulle, 1980). Faut-il préciser qu’il est très admiratif devant le projet de moteur antigravitationnel de Panamarenko ? Non, bien sûr, cela va de soi.  Dès le début des années 90, Lizène développe ses « Ahaharchitectures ». C’est évidemment le rire lizénien qui résonne ; ce pourrait aussi être une allusion ‘pataphysique, tant ces projets sont des solutions imaginaires (bien que la ‘pataphysique préfère Ha ! Ha ! à Ah ! Ah !). Sur l’idée des Sculptures nulles de 1980, sur celle aussi de « Mettre sur roues n’importe quoi » (1974), Lizène conçoit des maisons aux styles composés et composites (Art syncrétique, 1964). Ce sont des sculptures pénétrables sur grosses roues d’avion, avec escaliers dépliants, en métal léger, plastique dur, plexiglas, dotées de panneaux solaires, de cheminées en forme de priape, de jardins suspendus, fontaines de fumée, écrans TV et écrans extra plats en façade et bornes électroniques. Lizène résout ainsi une série de problématiques liées à la mobilité, à l’énergie, à la robotique domestique. (J.M.B.)

Architecture and AhAhArchitecture. Architecture occupies a singular position in Jacques Lizène’s work. Already, during his years of study at art school, he felt a strong attraction to architects’ maquettes, plans and drawings. His first Mediocre Drawings (1964) reflect this, with their synthetic houses, and following the proper logic of failure, setbacks and shipwrecks, the Minor Master drew traces of demolished houses. Here, then, was an interest in contemporary archaeology that would never lapse. This did not prevent him from drawing buildings, but most of the time these were warped. The Minor Master was indeed a great backwards technician, since he tried to develop a system for warped windows, with electronically controlled warping (Worthless Sculpture Project, 1980). Need we add that he was a great admirer of Panamarenko’s anti-gravitational engine project? No, of course not. It goes without saying.

Lizène began developing his “Ahaharchitectures” in the early 1990s. We can of course hear the Lizénian laugh ringing out in this word. It could also be a patphysical allusion, for these are very much imaginary solutions (although pataphysics prefers Ha! Ha! to Ah! Ah!). After the idea of the Worthless Sculptures of 1980, and also of Putting Wheels on Everything (1974), Lizène conceived houses with composed and composite styles (Syncretic Art, 1964). These were big penetrable sculptures on big aeroplane wheels, with unfolding staircases in light metal, hard plastic and Plexiglas, fitted with solar panels, priapic chimneys, hanging gardens, smoke fountains, TV screens and extra-flat screens on the façade, with electronic terminals. Lizène thus resolved a series of questions linked to mobility, energy and domotics. (J.M.B.)

 

 

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optimisé pour safari, chrome et firefox  |  propulsé par galerie Nadja Vilenne  |  dernière mise à jour  06.02.2016